Deux milliards de dollars pour deux complexes textile réalisés en Algérie avec des partenaires turcs
Yazid ferhat, Maghreb Emergent, 05 Août 2012
L’Algérie prévoit la réalisation de deux complexes textile dès 2013 en partenariat avec des entreprises turques, pour un coût allant jusqu’à deux milliards de dollars. Implantés l’un à Bejaia, l’autre à Relizane, les deux complexes travailleront en coordination avec 54 entreprises publiques pour la production des textiles et la confection de vêtements, selon le président de la Fédération nationale de textile (FNT), affiliée à l’UGTA, Amar Takdjout.
Le gouvernement algérien, en partenariat avec des entreprises turques, envisage la création de deux complexes textile, l’un dans la wilaya de Bejaïa et l’autre à Relizane, qui travailleront en coordination avec 54 entreprises publiques pour la production des textiles et la confection de vêtements, a annoncé ce dimanche le président de la Fédération nationale de textile (FNT), affiliée à l’UGTA, Amar Takdjout.
La réalisation des deux projets débutera au premier trimestre de l’année 2013, a précisé le syndicaliste, cité par Zawya, un site d’information économique spécialisé dans Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.
Le président de la FNT a indiqué que les deux projets entrent dans le cadre d’un partenariat que le gouvernement algérien veut signer avec la Turquie. Le gouvernement algérien va acquérir une participation de 51% dans le complexe de Bejaia, contre 49 % pour la partie turque, et 83 % du complexe de Relizane contre 17 % pour le partenaire turc, pour un coût allant jusqu’à deux milliards de dollars pour les deux projets, a précisé Amar Takdjout.
Il a ajouté que les deux projets seront suivis dans une seconde étape par la réalisation d’une série d’unités de production sur la base du partenariat entre l’Algérie et la Turquie. Selon lui, l’Algérie envisage de couvrir 30 % des besoins du marché local de l’habillement pour le début de 2014, alors que les deux complexes commenceront à exporter vers le marché africain et européen notamment, dans une seconde étape, sans citer de date de l’entrée en production.
Une industrie délabrée
Actuellement, la production algérienne couvre à peine 5% des besoins du marché local, estimés à près 500 millions de mètres linéaires de tissu par an. Une production essentiellement destinée aux corps constitués. La consommation nationale du textile est estimée à deux milliards de dollars, à 95 % importée.
Les capacités de production actuelles de l’industrie algérienne du textile est 150 millions de mètres linéaires. L’objectif est de parvenir d’ici 2014 à couvrir à 30 % les besoins domestiques, selon un programme qui comprend de nouvelles créations d’emplois et la réalisation de partenariats, avait indiqué révélé Amar Takdjout dans une précédente déclaration.
Le secteur du textile fait travailler actuellement 12.000 personnes, et celui de l’habillement environ 4.000, des chiffres très loin des 200.000 travailleurs il y a 20 ans. Le secteur a subi une grave déstructuration. Dans les années 1990, en raison d’une crise de l’endettement extérieur en Algérie, le plan d’ajustement structurel, conclu avec le FMI, a provoqué la privatisation de certaines entreprises et la fermeture de nombreuses autres, considérées comme non viables. L’industrie du textile s’est également délabrée après l’ouverture du commerce extérieur aux importations.
L’Etat a consacré 135 milliards de dinars pour la mise à niveau des entreprises pour la fin de 2014. Une aide dont ont bénéficié les entreprises du secteur pour réintégrer la sphère économique et augmenter les part du marché de l’industrie nationale que seules les institutions militaires et paramilitaires font tourner actuellement.
En dehors de ce partenariat avec les turcs, l’Algérie prévoit la réalisation de deux unités de production de textile durant l’année 2013.