3 milliards d’IDE drainés par l’Algérie en 2006

Selon un nouveau rapport élaboré par des experts étrangers :

3 milliards d’IDE drainés par l’Algérie en 2006

par Safia Berkouk, Le Jeune Indépendant, 11 mars 2007

Les investissements directs étrangers (IDE) attirés par l’Algérie ont atteint 3 milliards de dollars en 2006, ce qui la place à la quatrième position derrière la Turquie (17,1 milliards), Israël (13,2 milliards) et l’Egypte (5,3 milliards) et devant la Tunisie et le Maroc avec respectivement 1,5 et 2,3 milliards de dollars d’IDE drainés en 2006.

Selon les experts de l’Observatoire de l’investissement en Méditerranée, qui vient de publier un rapport sur l’évolution des IDE dans la région MEDA au cours des dix dernières années, le montant enregistré par l’Algérie ne représente que les investissements concrétisés, puisque le montant des investissements annoncés est encore plus important, estimé à 6,7 milliards d’euros.

Comme l’ensemble des autres pays de la région MEDA, l’Algérie a connu une progression des flux de capitaux étrangers, bien que cette évolution n’ait pas été constante, puisqu’elle n’est véritablement positive que depuis 2003, selon les mêmes statistiques.

Globalement, les IDE concrétisés dans la région MEDA sont passés de 9,6 milliards de dollars en 2000 à 46,9 milliards en 2006. Une progression proportionnelle à celle des flux annoncés qui ont également augmenté de 8,3 milliards d’euros en 2003 à 63,4 milliards en 2006.

Le même document note, par ailleurs, que par rapport aux capitaux étrangers entrant dans la région, les IDE représentent une part de plus en plus importante. Ces flux constitués des aides publiques au développement, des transferts des émigrants et des recettes de tourisme avec l’apport des IDE ont totalisé, en 2005, 96,6 milliards de dollars dont 3,9 milliards pour l’Algérie.

Ce dernier chiffre reste, toutefois, relatif puisqu’il prend en considération deux années de référence : 2005 pour les IDE et les recettes touristiques et 2004 pour les deux autres. Les auteurs du rapport notent, néanmoins, que d’une manière générale, la part des IDE dans les entrées de capitaux de la région a connu une augmentation de 31 % en 2006 par rapport à 2005, soit la progression la plus importante après les recettes de tourisme qui ont augmenté de 44 %.

Pour expliquer cet attrait retrouvé pour cette région, le document indique que, depuis peu, cette région offre un contexte favorable à l’entrée de capitaux extérieurs, conforté notamment par les efforts en matière de réformes législatives et de protection des intérêts des entreprises.

Il est noté, à ce propos, l’adoption en Algérie d’un nouveau code de l’investissement avec une égalité des conditions offertes aux nationaux et aux étrangers. Le rapport explique, par ailleurs, le regain d’intérêt par «une poussée conjoncturelle forte due à l’énergie, induisant le lancement de projets pétroliers et gaziers, l’existence de pétrodollars volontiers réinvestis sur la rive méditerranéenne et de vastes programmes d’infrastructure comme ceux projetés en Algérie».

De plus, le lancement de nombreuses privatisations et concessions, l’accélération dans le domaine du BTP, du tourisme et de l’immobilier et la proximité de la région par rapport à l’Europe constituent autant de facteurs d’attraction pour la région, ajoute-t-on.

Près de 50 % des IDE dans la région MEDA sont à caractère financier S’agissant de la nature des projets, le rapport fait ressortir une part assez faible des projets de production qui représentent 39 % du total des projets enregistrés et 31 % seulement en montants.

Par ailleurs, même si 19 % seulement des projets sont à caractère financier (acquisition de réseaux bancaires, licence de télécommunications, achat de start-up), ils représentent, cependant, 48,6 % des montants investis. En outre, 21 % des projets sont de type commercial (enseigne, franchise…), alors que les projets à dimension partenariale représentent 13 % du total et 7,3 % des montants investis.

Par secteur d’activité, l’immobilier et le transport arrivent en tête avec 119 projets et 16,8 milliards d’euros, devant les banques avec 107 projets et 15,3 milliards d’euros et les télécommunications avec 26 projets et 6,2 milliards d’euros.

Le portefeuille des investissements annoncés pour 2006 comprend 54 mégaprojets de plus de 500 millions d’euros, contre 30 seulement l’année précédente, 99 projets majeurs (entre 100 et 500 millions d’euros) contre 73 en 2005 et 51 projets importants (entre 50 et 100 millions d’euros) contre 36 en 2005.

Le bilan fait également ressortir 119 projets standards (entre 10 et 50 millions d’euros). L’autre remarque relevée dans le rapport est la place de plus en plus importante des pays du Golfe qui occupent la première position en termes de montants d’investissements consentis dans la région MEDA, détrônant ainsi l’Europe et le continent américain.

Ainsi, en 2006, 39 % des flux d’IDE dans la région MEDA proviennent des pays du Golfe, soit 25,1 milliards d’euros, contre 17 milliards pour le continent américain et 13 milliards pour l’Europe. S. B.