100 milliards de dollars sur le tapis

BOUTEFLIKA RASSURE LES INVESTISSEURS BRITANNIQUES

100 milliards de dollars sur le tapis

L’Expression, 13 juillet 2006

Ils vont être dépensés d’ici à 2009, à travers le programme de soutien à la relance économique.

Le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, a indiqué, hier, au siège du Centre financier de la City de Londres, que «l’Algérie a renoué avec la croissance et avec le développement», et se situe aujourd’hui parmi «les marchés les plus attractifs des pays du Sud», engageant de très grands moyens pour «la relance de son développement économique».
Et d’annoncer à l’adresse des investisseurs anglais que «près de 100 milliards de dollars US vont être dépensés d’ici à 2009, à travers le programme de soutien à la relance économique, le programme spécial pour le Sud et le programme spécial pour les Hauts-Plateaux».
Un chiffre qui donnera à réfléchir aux hommes d’affaires et directeurs des grandes compagnies du pays de Sa Majesté, restés jusque-là en retrait de la dynamique d’investissement lancée depuis son investiture. Le chef de l’Etat donne l’exemple qui se veut être l’exception de «l’entreprise britannique BP (British Petroleum) qui su anticiper le retour spectaculaire de l’Algérie sur le devant de la scène, en réalisant des investissements très lourds, restés à ce jour inégalés».
Cette perspicacité a conféré, d’après Bouteflika , à BP «une longueur d’avance que ses concurrents auront certainement du mal à rattraper».
Mettant en relief les progrès réalisés sur le plan économique durant la période entre 1999 et 2003 au cours de laquelle l’Etat a investi près de 30 milliards de dollars de fonds publics pour la réalisation d’infrastructures et de logements, le président n’a pas omis de signaler que l’Algérie a également engagé un processus d’adaptation de ses lois et règlements aux normes de l’économie de marché. Ce processus de réforme législative, note-t-il au passage, a été entamé durant la phase de l’ajustement structurel, puis poursuivi dans le cadre de la négociation de l’Accord d’association avec l’Union européenne.
Un processus aujourd’hui «parachevé dans le cadre des préparatifs de l’adhésion de l’Algérie à l’OMC. Des arguments qui paraissent suffisants. L’Algérie indique M.Bouteflika, est un pays en plein développement et qui, ayant dépassé ses difficultés, consacre ses ressources humaines et matérielles à l’édification d’un pays prospère et d’une économie moderne fondée sur le libéralisme». Pour mieux signifier la mutation opérée par l’économie nationale qui a induit un environnement économique favorable à l’investissement, Bouteflika a expliqué le passage «d’une économie dirigée à une économie de marché, ouverte au capital, comme le confirme le fait que l’essentiel de ses importations annuelles soit réalisé par des opérateurs privés et le fait que près de 70% de sa croissance économique annuelle hors hydrocarbures soit due au secteur privé». Un appel du pied qui risque de faire mouche car l’Algérie n’est plus boudée par les investisseurs.
Les opérateurs privés, nationaux d’abord, «investissent sans cesse et toujours plus, et les partenaires étrangers sont chaque jour plus nombreux à tenter leur chance en Algérie, à l’instar d’un nombre toujours croissant d’entreprises européennes, mais également arabes, américaines ou chinoises». Cette dynamique de l’investissement étranger en direction de l’Algérie est appelée à se poursuivre pour toute une série de raisons objectives parmi lesquelles le président cite (06) six critères: le code algérien des investissements qui offre des avantages comparatifs appréciables, la solvabilité financière incontestable avec des réserves de change estimées à 64 milliards de dollars US à la fin du mois d’avril, un plan de charge important, des entreprises activant sur son territoire, tout particulièrement en exécution du programme d’investissements publics de soutien à la croissance qui est de 60 milliards de dollars US, un programme de privatisation des entreprises publiques et d’ouverture de leur capital au partenariat englobant un portefeuille de plus de 1200 entreprises de taille diverse, mise à la concession des infrastructures de base, y compris les aéroports et les ports, ou la gestion de réseaux telle que la distribution de l’eau et l’important réseau des petites et moyennes entreprises privées algériennes qui est de près de 300.000 unités.
Enfin, notons que le président Bouteflika a saisi cette occasion pour rappeler à l’assistance que les relations entre les deux pays «n’en demeurent pas moins séculaires et une vieille tradition les fait remonter à 1580», date à laquelle les premières relations diplomatiques ont été établies entre la Régence d’Alger et le Royaume-Uni, alors que le premier accord conclu entre nos deux pays remonte à 1682. Il convient de rappeler que lors du premier jour de sa visite, le chef de l’Etat a signé, avec le Premier ministre britannique Tony Blair, trois accords de coopération sécuritaire et judiciaire dont celui ayant trait aux extraditions.

Kamel BENMESBAH