50% des projets touristiques gelés

évaluation des réalisations du secteur

50% des projets touristiques gelés

Liberté, 18 novembre 2017

Le ministre, qui est allé jusqu’à qualifier ce chiffre de “terrifiant”, a affirmé avoir instruit les directeurs du tourisme de wilaya de recenser les obstacles retardant le démarrage des projets.

Le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Hassen Marmouri, a révélé, jeudi, lors d’un point de presse organisé en marge de la rencontre d’évaluation des réalisations de son secteur qui s’est tenue à l’hôtel Mazafran Zéralda, que 930 projets touristiques sur les 1 800 retenus au niveau national n’ont pas encore été lancés. Le ministre, qui est allé jusqu’à qualifier ce chiffre de “terrifiant”, a affirmé avoir instruit les directeurs du tourisme de l’ensemble des wilayas de recenser les obstacles retardant le démarrage des projets, et ce, en coordination avec les collectivités locales, notamment en ce qui concerne le foncier. “Nous devons adapter notre politique à notre réalité. Il faut arrêter d’appliquer des solutions inspirées des expériences d’autres pays. Cette rencontre doit aboutir à des orientations limitées dans le temps. Il ne sert à rien de retenir des centaines de projets et d’en réaliser que deux ou trois. Le but est d’appliquer une politique touristique réaliste, selon les moyens mis à notre disposition”, a expliqué M. Marmouri. Le coût des projets gelés à cause de la crise financière que traverse le pays est, quant à lui, de l’ordre de 10 milliards de dinars, soit 50% des opérations et projets avalisés par le gouvernement au profit du secteur. “Les directeurs du tourisme au niveau local peuvent formuler, en cas de nécessité, des demandes de levée du gel du financement en fonction de l’importance du projet.” Dans le cadre de la numérisation et de la modernisation du secteur, les agences touristiques ne seront plus contraintes de déposer leurs dossiers d’agrément au niveau du siège du ministère. D’ici à la fin de l’année, elles pourront le faire à travers Internet et suivre étape par étape le traitement du dossier.
Dans le cadre de l’installation de la commission d’évaluation des formateurs dans le domaine du tourisme et de l’hôtellerie, le même jour, à l’hôtel Mercure, Hassen Marmouri a annoncé que le lancement de la saison touristique saharienne le 1er octobre dernier a coïncidé avec la présence de 600 touristes étrangers, prévoyant la hausse de ce nombre durant les fêtes religieuses qui se déroulent localement durant les deux derniers mois de l’année. Globalement, le pays attire, selon lui, 10 000 touristes étrangers par an. Une réduction de 50% sur les billets d’avion acquis auprès de la compagnie Air Algérie est pratiquée lorsque le nombre des touristes enregistrés au niveau des agences du tourisme est rentable. Soit plus d’une soixantaine de personnes. Les établissements hôteliers publics recourent également à des réductions de 25 à 30% tout au long de la saison touristique, a rappelé le ministre.
Le programme de formation en cours dans le domaine de l’hôtellerie a déjà profité à 3 333 professionnels du secteur. En application de la convention de coopération signée jeudi dernier entre le groupe “Hôtellerie, tourisme et thermalisme” et le Fonds national de développement de l’apprentissage et de la formation continue,120 formateurs suivront également un cycle de perfectionnement, a précisé Hassen Mermouri.
Dans une déclaration à Liberté, Djamel Alili, directeur des activités thermales au ministère du Tourisme, a fait part d’une trentaine de projets d’investissement privé en cours et de 16 à l’arrêt, essentiellement à cause de problèmes de financement.
Pour ce qui est des projets de stations balnéaires lancés entre 2012 et 2017, une station à Guelma et une autre à Batna vont entrer en exploitation au cours de l’année prochaine, ainsi qu’un centre de thalassothérapie à Ténès. Le directeur général de l’artisanat, Sid-Ali Sbaa, a estimé que ce segment d’industrie est “économique par excellence” puisqu’il cumule 340 activités, génère plus de 890 000 postes d’emploi et a participé en 2016 à hauteur de 240 milliards de dinars au produit intérieur brut. “Le secteur de l’artisanat peut contribuer à atténuer la crise économique induite par la baisse du prix du pétrole, mais il faut penser à placer nos produits artisanaux sur les marchés étrangers et former nos artisans dans le domaine de la gestion.” On a appris, par ailleurs, durant cette rencontre, qu’un dossier relatif à l’assainissement du foncier touristique sera soumis incessamment au gouvernement afin d’arrêter les mécanismes susceptibles de parer à son exploitation dans d’autres domaines. Concernant le projet Taline à l’arrêt dans la wilaya de Tipasa, le ministre a précisé que le dossier a été géré au niveau local, mais qu’à sa connaissance, il ne se trouve pas dans une zone d’expansion touristique.
Récemment, les services d’urbanisme de la wilaya de Tipasa ont classé la zone lieu de construction du village Taline comme non constructible et représentant un risque de glissement de terrain.

Nissa H.