L’exploitation des terres agricoles attend sa législation
Le gouvernement appelé à hâter son aboutissement
L’exploitation des terres agricoles attend sa législation
par B. M., Le Quotidien d’Oran, 18 septembre 2008
L’Etat «continuera à soutenir le développement et la modernisation de notre agriculture et le développement équilibré et harmonieux des territoires, sans exclusion et sans marginalisation aucune», a assuré le chef de l’Etat lors de l’audition, hier, du ministre de l’Agriculture et du Développement rural.
Ce soutien de l’Etat à l’agriculture doit désormais se focaliser, insiste le président, « davantage sur les productions de base, y compris la production laitière et celle des viandes ». Pour assurer une autosuffisance alimentaire du pays, le chef de l’Etat a annoncé qu’un programme national rationnel doit être tracé et mené avec détermination. L’Etat est décidé à mettre le paquet dans ce secteur, constituant désormais une priorité pour le développement économique. Sa modernisation passe, inévitablement, par la petite et la moyenne entreprise, estime le premier magistrat du pays qui a donné des instructions pour que la priorité doit être accordée au secteur de l’Agriculture dans les «dispositifs de microcrédits destinés à aider la création d’activités par les demandeurs d’emplois ». « Cela permettra », dira le président, « d’apporter au monde agricole l’appui de tout un réseau de petites et moyennes entreprises nécessaires à sa modernisation».
Le secteur a aussi besoin d’assainissement vue les nombreuses affaires de détournements de foncier agricole qui ont fait couler beaucoup d’encre ces dernières années. Pour mettre fin à ses dépassements, le président a donné des directives pour que le gouvernement accélère l’opération de régularisation de ce foncier. «Le gouvernement doit hâter, a-t-il noté, « l’aboutissement de la législation relative au mode d’exploitation des terres agricoles du domaine privé de l’Etat, texte qui devra fixer les droits et obligations des exploitations concessionnaires. Il doit également réactiver l’Office national des terres agricoles, pour régir par délégation du Domaine national, l’octroi des concessions des terres agricoles du domaine privé de l’Etat, ainsi que la régularisation des titres des exploitants agricoles».
Dans son compte rendu, le ministre de l’Agriculture a indiqué, que malgré les conditions très difficiles qui prévalaient dans le monde rural au moment du lancement du Plan national du développement agricole et rural (PNDAR) en 2000, une croissance moyenne annuelle de plus de 6 %, a été enregistrée en plus d’un accroissement de la surface agricole utile de plus de 500.000 hectares.
Une série de programmes et actions ont été déployés pour le renouveau de l’économie agricole qui se sont traduits par la création d’un environnement incitatif pour l’activité agricole et le développement des investissements à travers notamment: le lancement du crédit sans intérêts «RFIG» au bénéfice des agriculteurs, des éleveurs et des opérateurs des activités annexes, l’intensification de la mécanisation agricole à travers le renforcement du crédit leasing, le renforcement de la mutualité rurale de proximité, la modernisation et la généralisation des assurances agricoles adaptées, la dynamisation du Fonds de garantie contre les calamités agricoles (FGCA).
Afin de protéger les revenus des agriculteurs et le pouvoir d’achat des consommateurs, le système de régulation des produits agricoles de large consommation a été mis en place et concerne dans sa première phase la pomme de terre, il intégrera progressivement les autres produits agricoles de base et induira l’extension et la modernisation de l’industrie de froid, ainsi que les capacités de conditionnement des fruits et légumes et des centres d’abattage des animaux et de traitement des viandes modernes.
Dans le cadre de l’opération du renouveau rural, engagé depuis 2007, pas moins de 12.000 projets de proximité de développement rural intégré (PPDRI) sont programmés et porteront sur : la modernisation et/ou la réhabilitation des villages et Ksour, la diversification des activités économiques en milieu rural, la protection et la valorisation des ressources naturelles, la protection et la valorisation du patrimoine rural, matériel et immatériel.
Le secteur de l’Agriculture et du développement rural a initié, en même temps, les contrats de performance pour la période 2009-2013 avec chaque wilaya, prenant en compte les enseignements et les expériences du développement agricole ainsi que les spécificités et les potentialités de chacune d’elle.
Ces contrats de performance concernent dix (10) programmes nationaux d’intensification des productions agricoles et des programmes spécifiques, l’intensification des productions de céréales, de légumes secs, de lait, de pomme de terre, d’huile, de dattes, de semences et plants, d’élevage et d’aviculture ainsi que par les programmes relatifs à l’économie de l’eau et aux pôles agricoles intégrés.