Les ports algériens paralysés aujourd’hui
Les ports algériens paralysés aujourd’hui
Grève contre la privatisation
El Watan, 21 mai 2006
Les ports d’Algérie seront paralysés aujourd’hui. La coordination des
ports, regroupant dix syndicats, s’est montrée en tout cas déterminée à
contrecarrer le projet de privatisation des entreprises portuaires.
Ladite coordination a appelé à l’organisation d’une journée de
protestation au niveau des dix ports algériens afin de contester la
relance du projet visant la privatisation de certaines activités portuaires.
Il s’agit notamment de la séparation de l’activité commerciale et
l’autorité portuaire. Après un apaisement de la situation suite à
l’accord signé en avril dernier, le bras de fer opposant le syndicat au
ministère des Transports s’est durci davantage ces derniers jours. La
tension monte chez les 14 000 travailleurs des ports. « C’est un
problème vieux de 8 ans. Nous avons signé, le 10 avril dernier, un
accord avec le ministère. Ce dernier porte sur la consultation autour
des affaires concernant l’avenir des travailleurs. Ceci a été transcrit
sur le PV. Nous nous sommes entendu sur la poursuite des négociations
afin de trouver au bout de deux mois une solution idoine pour les
problèmes posés », a fait rappeler, hier, M. Dris, responsable de la
coordination des syndicats des ports. Toutefois, a-t-il indiqué, la
tutelle n’a pas respecté l’engagement pris et a relancé son projet en
catimini. « Nous avons pris connaissance, le 15 mai dernier, d’un
document évoquant la relance du projet de la cession de certaines
activités portuaires. C’est un coup de poignard dans le dos des
travailleurs », a déclaré notre interlocuteur. Réunis récemment, les
secrétaires généraux des différents syndicats faisant partie de la
coordination ont décidé de répliquer prestement et avant qu’il ne soit
trop tard. La grève d’aujourd’hui sera, selon le premier responsable de
la coordination, un premier avertissement pour les autorités concernées.
« La balle est maintenant dans leur camp », a affirmé, M. Dris. La
coordination menace de recourir, le cas échéant, à d’autres actions plus
radicales. « Nous allons évaluer cette journée de grève vers la fin du
mois de mai en cours et si les autorités ne reviennent pas sur leur
décision de privatiser les ports, nous irons vers d’autres actions »,
a-t-il lancé.
Madjid Makedhi