Privatisation de la gestion des ports, de l’eau et des banques

AHMED OUYAHIA ANNONCE

Privatisation de la gestion des ports, de l’eau et des banques

Le Quotidien d’Oran, 23 mai 2005

Dans sa déclaration de politique générale devant l’APN, hier, le chef du gouvernement a estimé que «le processus des réformes poursuit son avancée dans tous les domaines». Des acquis ont été réalisés mais des lacunes majeures doivent être, selon lui, comblées, notamment dans le domaine bancaire et les services.

Au chapitre économique, Ahmed Ouyahia dira que la réforme du secteur bancaire, qui focalise les critiques, avance. Elle livrera, selon lui, «ses premiers résultats à la fin de l’année en cours». Dans ce cadre, il mettra en exergue le nouveau système de paiement en cours d’installation. Il changera, a-t-il estimé, la physionomie des prestations des banques locales. Toutefois, pour améliorer la qualité et l’efficacité du système bancaire algérien, l’exécutif est décidé à poursuivre le processus d’ouverture des banques publiques au capital et à l’expérience internationaux. «Nos banques doivent être efficaces mais aussi s’insérer dans les circuits bancaire mondiaux. C’est pourquoi, nous avons lancé le processus d’ouverture du capital d’une première banque publique et nous envisageons d’élargir cette approche», précisera le chef du gouvernement.

L’amélioration des services de soutien à l’économie doit également bénéficier, selon Ahmed Ouyahia, de l’expérience internationale. «La mise à niveau de l’outil économique commence également à s’affirmer à travers la recherche de partenariats sous forme de gestion ou de concession pour les infrastructures et le service public». Cette démarche a prouvé, pour lui, ses mérites dans la téléphonie. «Elle s’est étendue au secteur de l’eau à Oran et à celui des ports à Béjaïa. Elle est en voie de finalisation pour la gestion des eaux de la capitale ainsi que pour celle de l’aéroport international d’Alger et progressera encore davantage au fil des mois prochains», annoncera Ahmed Ouyahia. Le responsable de l’exécutif soulignera la faiblesse de la gestion des entreprises portuaires et leur manque de compétitivité. «Nos ports ne sauraient demeurer dans un état qui fait que le coût de transport d’un conteneur entre l’Europe et l’Algérie est de 1.000 dollars, alors qu’ailleurs, entre les Etats-Unis et l’Europe, ce coût n’est que de 400 dollars pour une distance double», relèvera-t-il. Il précisera que le gouvernement travaille actuellement à attirer des partenaires étrangers de renommée auxquels l’exécutif concédera la gestion des ports.

Dans le même ordre, le transport maritime ou aérien des marchandises doit se mettre, selon lui, au service des exportations algériennes. «Ce qui n’est guère le cas aujourd’hui. Voilà pourquoi nous oeuvrons à conclure des partenariats dans ce domaine, en étant même disposés à céder une large part du capital de nos compagnies», révélera le chef du gouvernement. Le gouvernement mobilisera aussi des partenaires étrangers pour la gestion ou la concession de l’eau, notamment celle dessalée.

L’exécutif compte également poursuivre la politique de privatisation pour l’ensemble des 1.200 entreprises publiques listées à cette fin. Cette politique avance, précisera le responsable de l’exécutif, et s’est déjà concrétisée par 140 opérations. «Ces premiers résultats sont encourageants pour les pouvoirs publics qui devront traiter à présent plus de 500 offres nouvelles». Les opérations de privatisation ont permis, selon lui, de remettre en activité des entreprises fermées. Elles on été accompagnées de contrats portant sur plus de 70 milliards de dinars d’investissements pour la modernisation de l’outil productif cédé.

Quant au secteur de la santé, les moyens se sont accrus de plus de 160 nouvelles structures et de plus de 2.000 nouveaux médecins. Cela a permis, selon Ahmed Ouyahia, une meilleure prise en charge de la population. Il mettra en avant le taux de mortalité maternelle lors des accouchements, ramené à 99 pour 1000, et celui de la mortalité infantile durant la première année, à près de 30 pour 1000. Il annoncera également que le taux de couverture vaccinale des enfants est désormais de 90%. L’espérance de vie de la population s’est rapprochée des 75 ans.

Samar Smati