Des projets pour les entreprises russes

Au terme d’une réunion à Moscou de la commission mixte algéro-russe

Des projets pour les entreprises russes

par Mouloud Zouaoui, Le Jeune Indépendant, 9 octobre 2005

Des compagnies russes injecteront des capitaux dans des entreprises privatisables en Algérie dans le cadre d’un programme de partenariat entre les deux pays qui tient compte de l’effacement de la dette publique algérienne due à la Russie.

C’est ce qu’a rapporté hier l’agence RIA Novosti, citant le ministre russe du Développement régional, Vladimir Yakovlev, à l’issue d’une réunion de deux jours à Moscou de la Commission mixte intergouvernementale algéro-russe, en présence du ministre des Finances, Mourad Medelci, coprésident de la commission.

Un protocole final de cette première réunion de la commission a été signé par les deux ministres. Selon Vladimir Yakovlev, des compagnies russes avaient reçu des propositions de partenariat avec la partie algérienne dans le cadre de projets concrets, dont certains sont déjà en cours de réalisation.

Les projets prioritaires ciblés par les compagnies russes toucheront les secteurs des hydrocarbures (pétrole et gaz), l’hydraulique, les transports, l’espace et l’agriculture, a fait savoir M. Yakovlev qui n’a pas précisé les noms des entreprises russes qui devront injecter leurs capitaux ainsi que le niveau de leur participation.

S’exprimant à l’occasion de la signature de ce protocole, M. Medelci, cité par l’agence russe, a affirmé que la Russie avait grandement contribué au développement de l’économie de l’Algérie, en particulier dans le domaine de l’industrie, des grands travaux et de la formation de spécialistes, soulignant que les conditions pour la coopération commerciale et économique entre les deux pays n’avaient jamais été aussi favorables que maintenant.

Des sources russes avaient fait savoir hier que la question de la reconversion d’une partie de la dette algérienne a été au cœur des entretiens entre les deux responsables. Il s’agissait notamment d’accorder des projets aux entreprises russes dans le vaste programme de relance économique (2004-2009) lancé par le président Bouteflika.

La dette algérienne envers la Russie était de 4,3 milliards de dollars avant 1999 dont environ la moitié au titre de la dette militaire. Toute la dette est publique et sans intérêt. La dette militaire de l’ordre de 2 milliards est gérée par le ministère des Finances comme tout le stock de la dette et la négociation des aspects techniques de sa reconversion a été confiée, ces derniers mois, au cabinet de M. Medelci, ce qui explique l’activation de la commission mixte algéro-russe.

Avant son départ pour Moscou, le ministre des Finances avait souligné que cette réunion allait aborder «l’ensemble des questions en suspens dont celle du paiement de la dette». Par ailleurs, dans les milieux russes, des affaires on évoque déjà une éventuelle reconversion d’environ 700 millions de dollars de la dette algérienne.

Cela d’autant que la Russie avait accepté récemment la proposition algérienne qui consiste en l’acquisition de deux milliards de dollars d’armement contre l’effacement de 3 milliards de sa dette. En parallèle, la Russie a aussi accepté que l’Algérie s’acquitte de sa dette en recourant au troc à l’exemple de l’exportation de chaudières et de sanitaires.

Il est aussi attendu, lors de la visite à Alger en février 2006 du président russe, Vladimir Poutine, une annonce de l’annulation d’une partie de la dette algérienne. Cette visite interviendra en réponse à celle effectuée en avril 2001 par le président Bouteflika et au cours de laquelle les deux chefs d’Etat ont signé un accord de partenariat stratégique.

Z. M.