Les offres des soumissionnaires attendues en septembre
Ouverture du capital du CPA :
Les offres des soumissionnaires attendues en septembre
par Safia Berkouk, Le Jeune Indépendant, 29 avril 2007
La privatisation partielle du Crédit populaire d’Algérie (CPA) devrait s’accélérer à la fin du troisième trimestre de cette année pour être éventuellement bouclée avant la fin de 2007, comme l’a laissé entendre récemment le ministre délégué à la Réforme financière, M. Karim Djoudi.
Alors que le ministre des Finances, Mourad Medelci, s’était refusé à donner une quelconque échéance quant à l’achèvement de cette opération, une source proche du dossier, citée par l’agence AFP et reprise par certains médias français, évoque le mois de septembre pour la remise des premières offres des soumissionnaires en lice pour l’acquisition des 51 % du capital du CPA.
La même source a confirmé que les six banques candidates ont reçu le cahier des charges, en précisant que leurs premières offres «sont attendues à la mi-septembre». L’information ne le précise pas, mais il s’agira vraisemblablement, dans un premier temps, des offres techniques qui seront examinées par le gouvernement et qui permettront peut-être de départager les 6 candidats préqualifiés avant les offres financières qui se solderont par le choix du partenaire.
Il convient de rappeler que six banques, dont cinq européennes et une américaine sont en course pour l’entrée dans le capital du CPA. Il s’agit des françaises BNP Paribas, Crédit Agricole, Natixis et Société Générale, de l’espagnole Santander Central Hispano (SCH) et de l’américaine Citibank.
M. Karim Djoudi a assuré, il y a une quinzaine de jours, que le processus de privatisation de la première banque publique se déroule «normalement» et devrait s’achever «avant la fin de l’année en cours». Plusieurs phases dans la conduite de cette opération sont déjà terminées, selon M. Djoudi, qui a cité «l’évaluation, la due diligence, la définition de la stratégie de cession, le lancement de l’appel d’offres et la production de documents juridiques, dont le contrat de cession et le règlement d’appel d’offres».
Selon les explications du ministre délégué, l’étape actuellement en cours est le dataroom, qui est organisé pour permettre aux candidats en lice d’avoir accès à un ensemble d’informations juridiques, opérationnelles, comptables, fiscales et sociales de l’entreprise.
C’est à l’issue de cette étape que les soumissionnaires pourront affiner leurs informations et faire ainsi leurs offres techniques et financières. Pour M. Djoudi, il s’agit d’un processus complexe qui nécessite beaucoup de temps. Ce qui a d’ailleurs été vérifié sur le terrain puisque l’opération a démarré en 2005 avec le lancement de l’appel d’offres qui est toujours en cours.
Le ministre des Finances, qui avait annoncé dans un premier temps la concrétisation de cette privatisation en avril 2007, a implicitement reconnu que l’opération n’est pas aussi simple que cela, laissant entendre qu’elle a été reportée à une date indéterminée, que M. Djoudi a fini par fixer pour la fin de l’année en cours.
La réussite ou non de la privatisation du CPA déterminera la suite de la démarche à entreprendre par le gouvernement sur ce dossier, lui permettant de décider si oui ou non d’autres banques publiques seront privatisées, notamment la BDL, annoncée comme la deuxième sur la liste des privatisations bancaires.
Le CPA est parmi les principales banques dans le marché bancaire algérien, avec quelque 4 000 employés, plus de 120 agences bancaires et 15 succursales. Le gouvernement a décidé que la banque étrangère qui peut espérer détenir 51 % de son capital devra justifier d’un niveau de fonds propres d’au moins 3 milliards d’euros, d’un réseau bancaire d’au moins 400 agences et d’un rating d’au moins A3 par Moodys ou A par S&P.
S. B.