Le «business russe» invité à prendre part à la privatisation des entreprises algériennes
Mourad Medelci à Moscou
Le «business russe» invité à prendre part à la privatisation des entreprises algériennes
Le Quotidien d’Oran, 8 octobre 2005
Alger et Moscou espèrent développer le partenariat économique qui est actuellement en deçà des potentialités de coopération entre les deux pays.
Présent en Russie pour la première réunion de la commission intergouvernementale algéro-russe pour la coopération commerciale, économique, scientifique et technique, les 7 et 8 octobre, le premier argentier du pays a invité les opérateurs économiques russes à prendre part au processus de privatisation des entreprises algériennes. «Le gouvernement algérien propose au business russe de prendre part à la privatisation d’entreprises industrielles algériennes», a déclaré, vendredi, Mourad Medelci, ministre des Finances, cité par l’agence russe d’information Ria Novosti.
Pour le premier argentier du pays, l’économie algérienne se trouve actuellement au «stade de la libéralisation» avec une liste de près de 1200 entreprises publiques économiques et industrielles appelées à être privatisées. «Le business russe pourrait participer à la privatisation des sociétés qui l’intéressent», a indiqué Mourad Medelci. Les investisseurs russes pourraient être concernés, a ajouté le ministre des Finances, par des unités de production dans les constructions mécaniques et la chimie. Pour Mourad Medelci, l’Algérie possède un important potentiel de développement dans ces secteurs. Des sociétés russes pourraient être impliquées dans des appels d’offres concernant l’exploitation de gisements de matières minérales, la construction de pipelines et aussi d’entrepôts de pétrole et de gaz, a-t-il précisé.
Vladimir Yakovlev, le ministre russe du Développement régional, qui copréside la commission intergouvernementale, a reconnu que la coopération industrielle entre la Russie et l’Algérie se développait beaucoup trop lentement pour le moment. Ajoutant toutefois que l’Algérie figurait parmi les principaux partenaires de la Russie sur le continent africain. Selon Vladimir Yakovlev, les échanges russo-algériens, en 2004, s’étaient chiffrés à 342 millions de dollars, les exportations russes vers l’Algérie se chiffrant à 339 millions. Au premier semestre de 2005, les chiffres étaient respectivement 168,6 et 167,5 millions de dollars. «Ces volumes ne correspondent absolument pas à nos potentialités», a estimé Vladimir Yakovlev.
La Russie fournit à l’Algérie des laminés en feuille, des tubes pour le forage de puits, des pièces de rechange pour turbines à gaz, des engrais minéraux, des céréales et d’autres produits. Des possibilités existent, pour Vladimir Yakovlev, cité par l’agence d’information russe Ria Novosti, pour accroître les exportations russes de produits agricoles, de foreuses, d’automobiles et de matériaux de construction. La reconversion de la dette algérienne à l’égard de la Russie n’a, semble-t-il, pas été abordée pour faciliter l’arrivée d’investisseurs russes dans les rouages économiques algériens. Il faudra attendre la fin de la première réunion intergouvernementale algéro-russe, aujourd’hui, pour avoir plus de précisions sur le sujet.
Samar Smati