Privatisation de la BNA et du CPA

Privatisation de la BNA et du CPA

Temmar et Djoudi demandent conseil aux Américains

Le Quotidien d’Oran, 23 février 2005

L’option de la privatisation de quelques banques publiques ne semble plus être un simple projet du gouvernement. Le conseiller du président chargé des affaires économiques et le ministre délégué chargé de la réforme financière, respectivement Abdelhamid Temmar et Karim Djoudi, font, en tous les cas, déjà la promotion de ce projet à New York aux Etats-Unis.

En effet, invités par le Conseil d’affaires algéro-américain qui a organisé une rencontre sur la réforme du secteur bancaire et financier algérien, le début du mois en cours, les deux ministres ont annoncé aux hommes d’affaires américains la privatisation de la BNA et du CPA. Une occasion pour ces deux ministres d’informer que l’Algérie opte pour la privatisation de quelques-unes de ses banques publiques et surtout «de demander conseil» aux banquiers et spécialistes américains de la finance sur la manière de le faire, a expliqué le président du Conseil, Ismael Chikhoune, lors d’une rencontre avec la presse lundi.

Une démarche qu’ont, évidemment, soutenue les experts du Fonds monétaire international (FMI) présents lors de cette rencontre. Ils étaient intervenus, a ajouté ce même responsable, pour notamment expliquer que «l’Algérie doit rapidement aller vers la privatisation des banques». Et c’est justement ce que prévoit le ministre des Finances, Abdelatif Benachenhou, dans sa stratégie de réforme bancaire. Le gouvernement n’a pas tranché, ou du moins pas officiellement, la question. Mais, il est évident qu’à partir du moment où des ministres de la République l’annoncent dans des capitales du monde, comme l’avait fait l’argentier du pays à Paris, la stratégie de Benachenhou est adoptée par le gouvernement. Il est utile de rappeler qu’en plus du CPA et de la BNA, la BDL est également inscrite dans la liste des banques étatiques à privatiser.

Après le secteur bancaire, le Conseil d’affaires algéro-américain organisera les 30 et 31 avril et le 1er mars un symposium à Houston sur le secteur de l’énergie et des ressources en eau. Et c’est justement pour inviter la partie algérienne, entre hommes d’affaires et officiels, que les responsables du Conseil sont à Alger depuis une semaine. Selon Ismael Chikhoune, les premiers responsables du ministère des Ressources en eaux et celui de la Sonatrach se sont déjà prononcés en faveur de cette initiative. L’année 2005 sera également marquée par l’arrivée d’une importante délégation d’hommes d’affaires américains à Alger. La date exacte n’est pas encore connue, mais le président du Conseil a estimé que cela devrait se faire soit avant, soit après la Foire internationale d’Alger.

C’est là le programme qui marque «la restructuration du Conseil algéro-américain», opérée en août 2004, selon son président. D’autres manifestations sont attendues et seront étendues à d’autres secteurs d’activités. Dans ce cadre, Ismael Chikhoune a estimé que «le climat est favorable et les relations politiques entre l’Algérie et les USA sont bonnes» pour «promouvoir et diversifier la coopération et augmenter les échanges commerciaux» entre les hommes d’affaires des deux pays. Du côté américain, ce même responsable affirme «constater un regain d’intérêt des compagnies américaines pour le marché algérien» qui ne s’intéressaient avant qu’au secteur des hydrocarbures. Il annonce, à ce propos, un début de négociation entre Américains et hommes d’affaires algériens, notamment Rebrab et Djilali Mahri, pour la construction d’un hôpital américain en Algérie.

«Nous avons réussi à mettre l’Algérie dans le champ de vision des opérateurs américains», conclut Ismael Chikhoune. Il ne reste donc qu’à attendre davantage d’investissements hors hydrocarbures car c’est ce qui intéresse l’Algérie. Et l’accord Open Sky entre les deux pays, une fois concrétisé, pourrait contribuer à aller dans ce sens.

Ghania Amriout