La question des privatisations revient à l’APN
par Salah C., Le Quotidien d’Oran, 10 mai 2008
La question de l’ouverture du capital du Crédit populaire d’Algérie (CPA) a été abordée de nouveau jeudi en session plénière de l’Assemblée populaire nationale (APN).
Karim Djoudi, ministre des Finances, a précisé, en guise de réponse à une question d’un député, que « cette opération a été suspendue par mesure préventive prise par les autorités publiques afin de protéger le marché en égard à la crise mondiale actuelle ». Le ministre a également expliqué que « plusieurs banques candidates à l’ouverture du capital du CPA ont pâti de la crise des subprimes et ne seront capables d’évaluer l’impact de cette crise sur leur situation financière qu’après un certain temps ».
De son côté, Abdelhamid Temmar, ministre de l’Industrie et de la Promotion de l’Investissement, a été sollicité par les parlementaires sur différentes questions relatives au processus de privatisation en cours. C’est ainsi qu’en matière de dettes contractées par les ex-entreprises publiques et qui devaient être versées par les nouveaux acquéreurs, le ministre a indiqué que « 44 milliards de dinars ont été remboursés entre 2003 et fin 2007 ».
Pour sa part, Louiza Hanoune, députée et chef de file du PT, s’est intéressée au bilan des privatisations. A cette question, M. Temmar a révélé « que les investissements engagés par les opérateurs dans ce cadre s’élèvent à 871 milliards de dinars, dont 125 versés sur un compte spécial du Trésor public ». En matière de récupération des actifs immobiliers des entreprises touchées par la privatisation, le représentant de l’exécutif a souligné que « cette opération a permis le transfert de 176.281 m2 des excédents des actifs qui seront proposés aux investisseurs dans le cadre de vente aux enchères, par l’Agence nationale de l’intermédiation et de régulation immobilière, une mission que lui a conféré le Conseil des participations de l’Etat (CPE) ».
Par ailleurs, le ministre a rappelé que « 17% des entreprises privatisées ont connu des difficultés dans l’application des résolutions et des cahiers des charges du CPE, indiquant que ces problèmes sont sur le point d’être réglés pour quatre entreprises industrielles, par le recours à la justice ».
Enfin, M. Temmar a affirmé que « toutes les entreprises ont réussi à préserver leurs activités après leur privatisation et que son ministère est déterminé à renforcer le contrôle et le suivi des sociétés privatisées ».
Dans le domaine de l’emploi, Abdelhamid Temmar a indiqué que « les programmes d’emploi présentés par les nouveaux acquéreurs des entreprises publiques privatisées permettront prochainement la création de 18.300 nouveaux postes de travail, au moment où la privatisation des entreprises publiques entre 2003 et 2007, a permis le maintien de 36.500 postes d’emplois et l’octroi d’indemnisations à 2.475 employés dans le cadre du départ volontaire ». Le bilan communiqué par le ministre fait ressortir également qu’entre 2003 et 2007, 417 entreprises publiques ont été privatisées, dont 192 à 100%, alors que 33 autres ont vu leur capital ouvert à plus de 50%. Quant aux sociétés de travailleurs, leur nombre est de l’ordre de 69 entreprises à travers le territoire national.
Enfin, M. Temmar a révélé qu’en 2007, le CPE a approuvé la dissolution de 4 entreprises publiques et que leurs actifs ont été transférés aux Sociétés de gestion des participations (SGP) concernées, précisant que « ces entités dissoutes étaient toutes à caractère commercial ».