Essais nucléaires: Les victimes algériennes recourent à la justice européenne
Considérant les indemnisations des essais nucléaires insuffisantes
Les victimes algériennes recourent à la justice européenne
El Khabar, 15 juillet 2010
Le président du syndicat de défense des algériens en Europe, Mouffok Badaoui, a déclaré hier à El Khabar que le syndicat, dont le siège se trouve à Argenteuil (Paris) comptait entreprendre des démarches judiciaires contre le ministère français de la défense, après « les réponses non convaincantes aux demandes des du syndicat pour une prise en charge complète des victimes des essais nucléaires, des mines anti-personnel, et des blessés de guerre ».
Il précise que le syndicat travaille actuellement à rassembler plus de preuves et des informations sur les essais nucléaires ainsi que sur les victimes des mines anti-personnel, afin de constituer un dossier complet pour déposer une plainte devant la cour européenne.
Notre interlocuteur assure d’ailleurs que le syndicat avait adressé une correspondance au président Sarkozy concernant un suivi médical pour les victimes, à la quelle a répondu le ministère de la défense assurant que ses services attachent une grande importance à la question et ont fait adopté une loi d’indemnisation des victimes raisonnable.
Le ministre de la défense, Hervé Morin a de son coté souligné dans sa réponse au syndicat que « le ministère attachait une grande importance à la question, une commission chargée d’étudier les dossiers et de fixer des indemnisations justes, a d’ailleurs été mise en place », affirmant également qu’avec la participation d’un comité scientifique de l’ONU, la liste des maladies concernées par les indemnisations allait être étendues à d’autres maladies ». Des rapports indiquent cependant que de nombreuses victimes des radiations au Sahara ne sont pas incluses dans la liste et ne peuvent donc pas obtenir de suivi médical et d’indemnisation. Le président du syndicat indique à ce sujet que « la question ne s’arrête pas la, il est également nécessaire de reconnaitre le sort des victimes des mines anti-personnel, puisque cette catégorie n’a trouvé personne pour la défendre et n’est pas prise en compte dans les indemnisations, et cela est inadmissible». Il indique enfin qu’un dossier détaillé a été déposé auprès de la commission européenne à Bruxelles, et qu’ils attendent sa réponse avant de porter plainte au niveau de la cour européenne.