La mise en œuvre du NEPAD sous la loupe

UNE DOUBLE RÉUNION SE TIENT CE MARDI A ALGER

La mise en ouvre du NEPAD sous la loupe

Le Soir d’Algérie, 20 novembre 2004

L’hôtel Sheraton (Club-des-Pins) abritera, le 23 novembre prochain, la 2ème réunion du Forum des chefs d’Etat et de gouvernement des pays participants au Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) ainsi que la 12ème réunion du comité des chefs d’Etat et de gouvernement pour la mise en ouvre du NEPAD ou Nouveau partenariat pour le développement en Afrique.
Le Forum est l’instance suprême des 24 pays membres de l’Union africaine qui ont volontairement adhéré à ce mécanisme, mis en place en mars 2003 et dont les dirigeants, tel que le président égyptien, M. Hosni Moubarak, seront présents de manière «appréciable et substantielle» à Alger, le Maroc n’étant pas concerné car nonmembre de l’Union Africaine. Deuxième réunion du genre après celle de Kigali en mars-février 2004, cette rencontre permettra de faire le point général sur les progrès réalisés depuis le lancement effectif, en mars 2004, du MAEP, et d’identifier les diverses contraintes que rencontre le processus d’évaluation en termes de capacités humaines, matérielles et financières ou encore en expertise technique. Il s’agira ainsi d’une revue sur la mission d’évaluation par des experts africains de la mise en ouvre de la bonne gouvernance au Rwanda, Ile Maurice, Kenya et Ghana, début 2005, et de discussions sur la question des modalités de financement des activités du mécanisme et du processus d’évaluation. Cette double rencontre au sommet sera précédée auparavant, à titre préparatoire, par la réunion du comité directeur du NEPAD (regroupant les représentants des 20 pays membres), la tenue de l’Atelier africain sur la gouvernance et la 8ème réunion du Panel des éminentes personnalités du MAEP. En fait, le NEPAD vise à assurer le redressement du continent africain et implique le partenariat entre tous les acteurs et segments représentatifs de la société. Une initiative adoptée solennellement par le 37ème sommet de l’OUA, le 21 juillet 2001 à Lusaka, et qui constitue le programme de développement socio-économique de l’Union africaine. Le lancement du NEPAD s’est traduit par la mise en place, lors du 1er Sommet du Comité des chefs d’Etat et de gouvernement de mise en ouvre du NEPAD, tenu le 23 octobre 2001 à Abuja, de sa structure institutionnelle qui se compose du Comité des chefs d’Etat et de gouvernement de mise en ouvre du NAPAD (composé de 20 pays membres dont les dirigeants des 5 pays promoteurs de l’initiative (Algérie, Afrique du Sud, Egypte, Nigeria et Sénégal), le comité directeur et le secrétariat technique de coordination. Les objectifs de redressement et de développement économique et social du continent que le NEPAD vise à réaliser couvrent les principaux domaines ci-après : la paix et la sécurité, la démocratie et la bonne gouvernance (démocratique, politique, économique et des entreprises), le développement des infrastructures (qui incluent les NTIC, l’énergie, les transports, l’eau et l’assainissement), le développement humain (qui comprend la réduction de la pauvreté, l’éducation et la santé), le développement de l’agriculture, l’environnement et le flux des capitaux. Cela étant, la diplomatie algérienne dresse un bilan relativement positif tant de la mise en ouvre et le financement, depuis trois ans, de cette nouvelle initiative africaine et du plan d’action demandé par le G8, des dizaines de projets réalisables à long terme et structurants à l’échelle régionale en Afrique en matière d’énergie (fourniture et exportation d’électricité en Afrique centrale, le projet algéronigérian, la Transaharienne et l’agriculture notamment) que de celle du MAEP, de la démocratisation, la promotion de la bonne gouvernance dans tous les domaines et la pacification du continent ainsi que de la coopération et de partenariat « privilégié » avec les partenaires au développement. Ces derniers étant aussi bien des partenaires internationaux multilatéraux que bilatéraux et sont les pays membres du G8, l’Union européenne, l’OCDE, la Banque mondiale, le FMI, les Nations unies, le PNUD, la TICAD (processus de coopération avec l’Afrique initié principalement par le Japon), la Chine, l’Inde, le Brésil, la Banque africaine de développement.
Chérif Bennaceur