«M. Khelifa fait l’objet d’un mandat de justice»

Mme Khalida Toumi rectifie

«M. Khelifa fait l’objet d’un mandat de justice»

Par Sihem H., Le Jeune Indépendant, 5 avril 2003

Le gouvernement a confirmé jeudi que des mandats de justice ont été émis par le magistrat instructeur dans les affaires dont il a été saisi concernant le groupe Khalifa.

Dans un communiqué rendu public, la porte-parole du gouvernement, Mme Khalida Toumi, a tenu à apporter son rectificatif après qu’elle a annoncé, lors de la conférence de presse animée mercredi, à l’issue du conseil de gouvernement, que le P-DG du groupe ne fait l’objet d’aucune poursuite judiciaire.

«Il n’y a pas de mandat d’arrêt ni même un mandat d’amener contre le patron du premier groupe privé algérien, Abdelmoumen Khelifa», avait-elle déclaré sereinement.

Elle a précisé tout de même à l’adresse des représentants de la presse que «s’il y avait un mandat d’arrêt international, on vous aurait informés» en insistant sur le fait que le gouvernement n’a aucun intérêt à cacher ce genre d’information. Se rattrapant, l’institution que dirige Mme Toumi a rendu public ce document signé par le chef de son cabinet, «après avoir pris renseignement auprès du ministère de la Justice». Toutefois, la ministre ne donne aucune précision sur la nature des mandats de justice ordonnés. Pour expliquer les raisons de sa première réponse, Mme Toumi affirme que ces mandats sont «du ressort exclusif de l’autorité judiciaire compétente». Une autorité souveraine, précise-t-elle, qui «n’est pas tenue de rendre compte au gouvernement des actes qu’elle prend au quotidien dans les affaires relevant de son champ de compétence». «La porte-parole du gouvernement était fondée à déclarer que le gouvernement n’était pas informé de l’existence des mandats de justice», ajoute le communiqué.

M. Abdelmoumen Khelifa avait, dans un entretien accordé à la chaîne de télévision d’information continue française LCI, lundi dernier, nié catégoriquement l’existence d’un mandat d’arrêt le concernant.

Dans son édition du 21 mars écoulé, le Jeune Indépendant avait, en se référant à une source judiciaire, affirmé que M. Khelifa fait l’objet d’un mandat d’amener de la part d’un juge algérien après plusieurs convocations infructueuses.

Une mesure prise suite à la mise d’El-Khalifa Bank, la filiale phare du groupe, sous administration et surtout après que le ministère des Finances a saisi la justice à propos des infractions constatées dans la gestion de cette banque. S. H.

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La commission bancaire à propos de Khalifa Bank

Le premier contrôle remonte à 2001

Par Youcef Brahimi

Dans une note d’information datée du 2 avril et distribué jeudi à la presse, la commission bancaire, que préside le gouverneur de la Banque d’Algérie, a relaté la genèse de l’affaire Khalifa bank depuis octobre 2001.

La commission bancaire qui est sortie de son mutisme quatre mois et demi après les mesures conservatoires à l’encontre de la Khalifa Bank, a pris le soin de rappeler ses prérogatives ainsi que les règles de base indispensables en matière de prudence bancaire.

Mettant en exergue ses activités, la commission bancaire se défend d’instrumentaliser ses missions contre Khalifa Bank. En 2000 et 2001, 9 banques et un établissement financier ont fait l’objet d’un contrôle intégral sur place. La commission informe par ailleurs, que quatre opérations de contrôle intégrales sont actuellement en phase finale, ce qui préjuge de nouvelles mesures contre d’autres banques privées.

La commission bancaire souligne qu’en avril 1997, un administrateur provisoire a été désigné au sein de l’Union Bank et qu’en mai 1999, une suspension des opérations de commerce extérieur à l’encontre du même établissement a été prononcée. Une année après, c’est au tour de la banque BCIA d’être sanctionnée par une amende et la suspension provisoire d’un dirigeant de la banque.

Pour le cas de Khalifa bank, la commission bancaire reconnaît que le contrôle routinier a révélé «en son temps» des insuffisances manageriales qui ont été porté à la connaissance des dirigeants de la banque. Ces insuffisances avaient trait à l’organisation et à l’encadrement, aux procédures comptables et de reporting. Il a été noté également l’inadéquation des moyens mis en œuvre par rapport à l’expansion commerciale rapide de la banque.

La note de la commission bancaire ajoute que les bilans des exercices de 1999, 2000 et 2001 n’ont été ni adoptés ni certifiés par les commissaires aux comptes et donc n’ont pas été fournis malgré les différents sursis.

Pour tous ses motifs, la commission bancaire a convoqué et reçu le premier responsable de la banque Khalifa, par de hauts responsables de la Banque d’Algérie. Ces derniers lui ont fait part de leurs vives préoccupations quant au strict respect des règles de la profession par Khalifa Bank. Les griefs retenus portant sur les dépassements des rations de division de risques et de solvabilité et le gonflement anormal du poste «divers» à l’actif du bilan sont susceptibles «d’occulter» la politique réelle de crédits engagés par la banque.

La commission note que le premier responsable de la banque été averti qu’en cas de persistance de la situation, sa banque encourait des mesures conservatoires et des sanctions disciplinaires. Concernant les infractions liées aux opérations de commerce extérieur, cette structure note que la mission de contrôle de 2001a révélé des opérations de transferts en infraction à la réglementation. Ce rapport a fait l’objet d’une transmission dans le cadre de la loi. En juin 2002, la Banque d’Algérie a été alertée par un emballement inexplicable de transferts liés aux opérations de commerce extérieur alors que la banque accuse une surliquidité tout en offrant des taux d’intérêt créditeurs élevés par rapport aux taux pratiqués sur la place. C’est pourquoi une mission de contrôle sur place a été diligentée avec des effectifs accrus et qui a révélé une amplification notable de tous les dysfonctionnements déjà relevés en octobre 2001. C’est ainsi que la suspension des transferts a été ordonnée en novembre 2002. La poursuite des investigations en matière de commerce extérieur a prouvé des irrégularités susceptibles de sanctions pénales d’une ampleur significative, souligne la note de la commission bancaire qui rappelle que les investigations se poursuivent toujours. L’impossibilité du management de cette banque de prendre les mesures requises et ce, malgré les engagements souscrits, a conduit la commission bancaire à nommer un administrateur provisoire en date du 2 mars 2003. Y. B.

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Khalifa TV / Bureau d’Alger
Communiqué de presse

Face à la situation critique que vit Khalifa TV et Khalifa News, le collectif des employés du bureau d’Alger décide d’entreprendre toutes les actions légales pour défendre ses intérêts, à savoir le recouvrement des salaires impayés, les indemnités et autres droits.

Le collectif du bureau d’Alger de KTV et KNEWS s’interroge sur son devenir, surtout après avoir constaté le mépris et les agissements de certaines personnes qui veulent accaparer les lieux et dont le souci majeur semble être celui de mettre la main sur le patrimoine mobilier de la chaîne. L’ensemble des employés s’interrogent par ailleurs sur les attaques proférées contre la seule responsable juridique du bureau de KTV et KNEWS Alger, Mme Hadjdjilani à qui il renouvelle toute leur confiance et leur entière solidarité. En outre, le collectif des employés de KTV et KNEWS d’Alger est déterminé à mener des actions concrètes pour sauvegarder ses intérêts et surtout éviter toute dilapidation du matériel du bureau d’Alger.

Enfin, le collectif se réserve le droit d’engager une action judiciaire si ses revendications ne reçoivent pas les échos escomptés dans les 48 heures. Dès lors, il se mobilise en vue de contrecarrer toute action susceptible de lui porter préjudice ainsi qu’au bureau d’Alger.

Pour le collectif, le bureau de rédaction : Ali Oudjana-KNEWS

Madjid Bekkouche et Salim Aggar – KTV

Abdallah Chekakri – Administration Saïd Ameur -technique.

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