Le personnel de Khalifa Construction dénonce

Le personnel de Khalifa Construction dénonce

L’administration vise la liquidation de l’entreprise

Par Amel Hadjab; Le Jeune Indépendant, 13 avril 2003

Le comité du collectif des employés de Khalifa Construction interpelle les
pouvoirs publics pour qu’ils mettent un terme aux manœuvres de l’
administrateur de la banque du groupe, M. Djellab, qui visent «la
liquidation de l’entreprise». Les employés de cette SARL, au nombre de 200,
parlent de «volonté délibérée» de l’administrateur, en charge de la gestion
de la banque du groupe, de «couler l’entreprise», naissante.

Le président du comité, M. El-Hadibi, a indiqué, hier dans un point de presse organisé au siège de la filiale, que toutes les activités de Khalifa Construction sont bloquées à
cause de la mesure conservatoire appliquée à la banque du groupe. L’ entreprise se trouve, actuellement, dans l’impossibilité d’honorer ses engagements vis-à-vis de ses partenaires nationaux et étrangers pour la réalisation d’un certain nombre de projets, dont deux stratégiques, portant sur la construction de voies ferroviaires reliant Aïn M’lila à Tebessa et
Sennia à Arzew. Ces deux contrats signés, dont le coût de réalisation est estimé à 5 milliards de dinars, risquent d’être résiliés du fait que l’entreprise n’est pas en mesure de verser la caution de bonne exécution, de l’ordre de 5 %, qui constitue une garantie pour l’Etat par rapport à la crédibilité de l’entreprise.

Le blocage des opérations financières de Khalifa Construction, opéré depuis
un mois et demi, selon les affirmations de M. El-Hadibi, est alourdi par des
dettes «fictives», liées à l’achat des équipements de l’usine de dessalement
d’eau de mer d’un montant de 5 milliards DA, offerts par la suite à l’Etat,
imputés à cette entreprise. Un coût qui dépasse de loin le capital social de
l’entreprise, 10 millions DA, détenu par Khalifa Airways et Khalifa Bank à
parts égales. Les responsables de Khalifa Construction ont reçu, jeudi, de
la part de M. Djellab, un écrit précisant l’impossibilité pour Khalifa
Construction d’effectuer des opérations financières à cause du «niveau élevé
de ses engagements». De ce fait, il ne peut dégeler ses activités pour «ne
pas aggraver son endettement à l’égard de la banque». M. El-Hadibi affirme :
«Il n’y a aucun document administratif, bon de commande ou chèque signé qui
prouve une quelconque relation entre notre entreprise et cette transaction.
D’autre part, nous avons appris cette décision d’imputation, prise par le
groupe, au moment où nous allions lancer nos activités.» Ces déclarations
dénotent un manque de communication au sein du groupe Khalifa. Les
responsables de Khalifa Construction, dont la survie est «menacée par des
causes exogènes», pousse ses employés à défendre leur gagne-pain et l’avenir
de leur entreprise qu’ils qualifient de fiable. Ils revendiquent une chance
pour prouver les capacités de leur entreprise «qui possède des projets
concrets de même qu’un cahier de charges complet dont la valeur financière
dépasse les 2,6 milliards de dinars». Ils demandent, en outre, aux autorités
concernées d’examiner le cas du groupe Khalifa dans son ensemble et de la
filiale de construction, en tant qu’entité juridique indépendante, avec
«objectivité et impartialité» et de traiter ses problèmes dans la
perspective de préservation des emplois. A. H.