Khalifa doit 30 millions d’euros à des entreprises allemandes
INSTALLATION, HIER, DE LA CHAMBRE ALGERO-ALLEMANDE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE
Khalifa doit 30 millions d’euros à des entreprises allemandes
Le Quotidien d’Oran, 4 octobre 2005
Les échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Allemagne se sont développés ces dernières années, à une vitesse vertigineuse. Quelques paramètres viennent cependant noircir ce tableau. En plus des lenteurs administratives des banques algériennes, les investisseurs allemands ont encore en mémoire l’enlèvement des touristes par le groupe d’«El-Para» et le scandale de Khalifa bank.
Dans une conférence de presse animée, hier, à l’Aurassi à l’occasion de la création de la Chambre algéro-allemande de commerce et d’industrie, le coordinateur des relations économiques algéro-allemandes, M. Andreas Hergenroter, a affirmé que les sociétés allemandes détiennent encore quelque 30 millions d’euros de créances à la défunte banque Khalifa. Le représentant allemand n’a pas souhaité s’appesantir sur la question, considérant que ce n’est pas à lui de déterminer les responsabilités dans ce scandale. Néanmoins, ces obstacles ne semblent pas entamer la détermination des entrepreneurs allemands à investir dans notre pays. En témoignent l’implantation des grandes boîtes allemandes en Algérie à l’exemple de Lufthansa, Henkel, DHL et Siemens. L’Algérie est devenue, a déclaré hier M. Hergenroter, la destination de prédilection des entrepreneurs allemands. Les importations en provenance de l’Allemagne se sont ainsi accrues au cours du premier semestre 2005 de 22,2% D’autre part, les exportations de l’Algérie vers l’Allemagne ont augmenté de 215,8% «L’Allemagne est le 3ème fournisseur de l’Algérie et l’Algérie est devenue le 3ème fournisseur de l’Allemagne dans la région Afrique et Moyen-Orient», résume M. Hergenroter. La mise en place de la Chambre algéro-allemande de commerce et d’industrie vient ainsi, d’après les responsables allemands, renforcer la volonté des entrepreneurs allemands à devenir le partenaire privilégié de l’Algérie. Elle sera présidée par M. Peter Donnerbauer, le patron de Siemens Algérie en collaboration avec le directeur du bureau de la compagnie aérienne Lufthansa en Algérie. Les responsables allemands se réjouissent du fait que le ministère de l’Intérieur et celui du Commerce aient permis à l’Association pour la promotion des relations algéro-allemandes (APREAA) de changer d’appellation et de se convertir en chambre de commerce et d’industrie. «La situation économique de l’Algérie s’est beaucoup améliorée. Maintenant, il faut faire connaître l’Algérie en Allemagne», soutient le président de la chambre, M. Donnerbauer. Les représentants allemands expliquent que les entrepreneurs allemands qui voulaient, auparavant, investir en Algérie avaient été freinés par la «domination» des Français dans notre pays. Les lenteurs des banques publiques et leurs garanties «hors du normal» -dixit M. Hergenroter- représentaient également l’une des pierres d’achoppement des investisseurs allemands. «L’Algérie a encore une image négative notamment après l’enlèvement des touristes allemands dans le Sahara. Pour ma part, cela fait 3 ans que je suis en Algérie et je me sens plus en sécurité que dans certaines capitales européennes», souligne M. Donnerbauer. En tout cas, il est certain que les entreprises allemandes manifestent de plus en plus d’intérêt au marché algérien. Dans son intervention, le coordinateur des relations économiques algéro-allemandes a indiqué que cinq projets d’investissement sont actuellement en phase finale de négociation. «Cela concerne les domaines de la chimie, la médecine, les matériels de construction et l’eau. Certains projets ont une valeur de plus de 15 millions d’euros», a souligné M. Hergenroter sans donner plus de détails sur les noms des entreprises. Près de 7 délégations d’hommes d’affaires allemands, a-t-il déclaré, entameront des visites officielles en Algérie très prochainement.
Amel Blidi