L’avocat Barghel: L’affaire Khalifa est un complot d’Etat !

L’avocat Barghel met en évidence ce qu’il qualifie de signes ‘implication de l’Etat dans le scandale :

L’affaire Khalifa est un complot d’Etat !

par S. H. et N. O., Le Jeune Indépendant, 27 janvier 2007

Sûr de lui, Me Barghel, avocat de plusieurs inculpés, notamment Djamel Guelimi, a évoqué avant-hier un autre point lors de ses questions posées à M. Terbache pour prouver à l’audience la complicité de «l’Etat» dans le scandale du siècle.

Me Barghel : n’y avait-il pas, à cette époque, un mécanisme juridique à travers lequel le ministère des Finances pouvait porter plainte contre Khalifa Bank suite aux infractions constatées dans plusieurs rapports ? M. Terbache : je ne comprends pas la question.

Me Barghel a affirmé alors qu’il existait depuis cette époque de l’agence judiciaire du trésor qui a bénéficié d’une autorité d’agir en cas d’infraction. Dans une déclaration à la presse après la levée de l’audience, Me Barghel affirme que «le prétexte de l’assermentation des inspecteurs ne peut plus tenir la route».

Plusieurs membres de la commission bancaire et même le gouverneur de la Banque d’Algérie, qui se sont succédé à la barre, ont, rappelons-le, tous évoqué «l’absence d’inspecteurs assermentés pour pouvoir déposer plainte». Pour Me Barghel, la complicité de l’Etat est évidente à travers la paralysie juridique de la Banque d’Algérie et de la commission bancaire pendant plusieurs années.

L’agence judiciaire du Trésor, qui représente tous les ministères, n’a pas été saisie pour intervenir à temps pour porter plainte. Pourtant, il a été fait recours à cette agence dans une autre circonstance, comme dans l’affaire de Benchicou, révèle Me Barghel.

Pour lui, l’Etat n’a pas réagi quand il le fallait et a «même donné le temps aux dirigeants de la banque de gagner du temps et de l’argent». Sans donner davantage de détails, l’avocat met en exergue l’éventualité d’un complot «concocté au plus haut niveau de l’Etat».

«Les signes d’un complot sont de plus en plus perceptibles», souligne-t-il. Interrogé sur la possibilité d’inculper certaines personnes venues en qualité de témoin, Me Barghel affirme que le tribunal peut, s’il s’avère nécessaire, porter plainte contre elles dans le cadre de la loi, mais après qu’une enquête eut été effectuée.

Ce sera un autre dossier… S. H. et N. O.