Sonatrach reprend ses activités en Libye
Hamid Belarbi, Maghreb Emergent, 1er juillet 2012
Après une période d’incertitude, Sonatrach reprend la main. Ses activités en Libye reviennent à la normale, son activité au Pérou donne de dons résultats, et la modernisation des raffineries se poursuit, malgré les perturbations enregistrées au début de l’année. Sonatrach veut également investissement dans le raffinage, pour augmenter sensiblement ses capacités.
Le groupe pétrolier Sonatrach a repris ses activités en Libye, a annoncé dimanche, 1er juillet à Alger, son PDG, Abdelhamid Zerguine. La compagnie algérienne dispose en Libye de deux gisements, l’un à Ghadamès, l’autre à Zenten, deux périmètres d’hydrocarbures, qu’elle a décrochés dans le cadre des appels d’offres, que la NOC, la société pétrolière libyenne, avait lancés pendant l’ère Kadhafi.
Le gisement de Zenten, c’est 45 millions de barils de réserve. « Si on arrive à en tirer cent millions de barils par jour, ce sera une bonne chose », a déclaré M. Adelhamid Zerguine, ajoutant que ce gisement pourrait entrer en production « dans dix huit mois ». Il a également affirmé que sur les deux sites dont il est question, Sonatrach n’a pas subi de pertes en équipements, pendant les troubles qu’a connus la Libye en 2011, les employés libyens de la Sonatrach ayant rejoint les révolutionnaires. Ces employés ont sécurisé les gisements, a indiqué M. Abdelhamid Zerguine. La compagnie algérienne ne dispose pas, dans ce pays, d’installations en surface, mais de deux découvertes qui ne sont pas encore entrées en phase commerciale.
Le PDG de Sonatrach a évoqué par ailleurs, les activités du groupe, qu’il dirige, en Amérique latine. Il révèle que la Sonatrach a réalisé « un important retour sur investissement, évalué entre 300 à 350 millions de dollars, dans le gisement de Camisia, au Pérou. Camisia, c’est 35.000 barils par jour de condensat et de GPL, et cinq milliards de m3 de gaz naturel. C’est un gisement qui est entré en production en 2008. Sonatrach y détient « dix pour cent », note Abdelhamid Zerguine.
Dans un autre registre, le PDG de Sonatrach a annoncé que la raffinerie de Skikda « a été mise à l’arrêt », dans le cadre du processus de rénovation et de modernisation des raffineries que Sonatrach a lancé. « Elle le restera pendant vingt jours », a-t-il précisé. Pendant ce temps, n’y aurait-il pas pénurie de carburants ? M. Abdelhamid Zerguine assure que Sonatrach « a pris des précautions ».
Poursuite de la rénovation des raffineries
La distribution du carburant a été fortement perturbée, il y a quelques mois, en raison, entre autres, des travaux de réhabilitation engagés dans la raffinerie d’Arzew, et qui avaient pris du retard. Les problèmes en matière d’approvisionnement en carburant ont contraint l’Etat à importer et du gasoil et de l’essence. L’Algérie a ainsi importé, en 2011, 1,3 millions de tonnes de gasoil et 360.000 tonnes d’essence.
Cette situation a également poussé Sonatrach à investir dans le raffinage, pour relever les capacités du brut raffiné. Sonatrach veut augmenter ses capacités de traitement de pétrole brut, pour les porter à plus de vingt cinq millions de tonnes de pétrole brut. Elle projette de mettre dix milliards de dollars dans de nouveaux projets de raffinage. Elle a aussi engagé 4,2 milliards de dollars dans les opérations de réhabilitation des raffineries.