« Sonatrach ne cédera pas ses parts aux étrangers »

« Sonatrach ne cédera pas ses parts aux étrangers » (Abdelmadjid Attar)

Ahmed Gasmia, Maghreb Emergent, 7 février 2018

« Sonatrach ne va céder aucune part de son capital ou de celles de ses filiales aux opérateurs étrangers mais uniquement des parts sur des permis d’exploration et de production dans certaines zones», a déclaré, à Maghreb Emergent, l’ancien patron du groupe public et ancien ministre de l’énergie, Abdelmadjid Attar.

Selon lui, les derniers propos du vice-président chargé de l’exploration et de la production à Sonatrach, Salah Mekmouche « ont été mal interprétés par la presse».

Selon Abdelmadjid Attar, c’est le mot « entité » employé par le représentant du groupe public, lors de son intervention dernièrement sur la Radio nationale, qui a donné lieu à une mauvaise interprétation.

Revenant au vif du sujet, l’ancien patron de Sonatrach signale que «la compagnie nationale n’a jamais vendu ses parts sur les permis relatifs à certains périmètres auparavant» ajoutant que «cette pratique est courante entre les firmes étrangères opérant en Algérie».

« La cession des parts ne nécessite pas le passage par un appel d’offres et peut se faire entre les compagnies elles-mêmes », ajoute Abdelmadjid Attar.

Il fera remarquer, au passage, que toute transaction de ce genre doit au préalable être approuvée par Alnaft (Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures).

Il y a lieu de signaler que les déclarations du vice-président de Sonatrach ont soulevé de nombreuses interrogations. La compagnie, quant à elle, n’a pas réagi officiellement pour apporter des précisions au sujet de cette question.


Cession d’actifs et contrôle des entités

Les éclaircissements de Sonatrach

El Watan, 7 février 2018

Sonatrach a démenti, hier dans un communiqué, l’information relayée par les médias et selon laquelle le groupe «serait en discussion avec des partenaires pour céder des parts de l’entreprise ainsi que le changement de contrôle de certaines filiales».

Ce démenti intervient après les propos tenus à la Radio nationale par le vice-président exploration et production, Salah Mekmouche, en réponse à une question sur la révision de la loi sur les hydrocarbures. M. Mekmouche avait lâché une phrase des plus confuses disant que «sur autorisation de Monsieur le ministre, on pourra négocier des cessions de parts de Sonatrach ou carrément un changement de contrôle de certaines entités ici en Algérie».

Dans le communiqué de Sonatrach, il est souligné qu’en «relation avec la question concernant la décision de certains partenaires de quitter l’Algérie, le vice-président exploration et production a précisé que plusieurs opportunités de coopération étaient en cours de discussions avec des partenaires déjà présents en Algérie, ou avec de nouveaux partenaires». Et d’ajouter que Sonatrach «continue à exploiter son domaine minier avec ses partenaires historiques et reste favorable à construire de nouveaux partenariats avec des sociétés activant dans le domaine pétrolier déjà préqualifiées par Alnaft».

Si le démenti de Sonatrach estime que la presse a mal interprété les propos de son vice-président, il est opportun de souligner que si problème il y a, il réside dans la phrase prononcée par ce responsable qui, faut-il le préciser, n’a pas été déformée par les médias mais seulement interprétée.

M. Mekmouche voulait peut-être dire autre chose, mais force est de constater qu’il a mal exprimé sa pensée. Même si dans son communiqué, Sonatrach indique que «l’ouverture du capital de l’entreprise, la cession d’actions dans les filiales ou la modification de la règle 51/49 n’ont jamais été évoquées dans l’entretien accordé par M. le vice-président exploration et production à la Chaîne 3», il se trouve que les propos de M. Mekmouche ouvraient la voie à bien des interprétations.

«Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que vous avez envie d’entendre, ce que vous entendez, ce que vous comprenez… il y a dix possibilités qu’on ait des difficultés à communiquer. Mais essayons quand même…», disait justement l’écrivain et artiste Bernard Werber. Communiquer est un art qu’il faut savoir cultiver.
N. B.