Medgaz classé par l’Espagne comme projet prioritaire

Le projet de gazoduc passe de la catégorie C à la catégorie A

Medgaz classé par l’Espagne comme projet prioritaire

par T. Gacem , Le jeune Indépendant, 16 février 2004

Les autorités espagnoles ont décidé de classer Medgaz, le projet de gazoduc devant relier l’Algérie directement à l’Espagne, comme une priorité parmi les projets planifiés. Ainsi, Medgaz, qui était initialement classé par l’Espagne dans la catégorie C, celle des projets d’importance relative qui pourront être inscrits sur le long terme, passe à la catégorie A et devient donc un projet à caractère prioritaire dans la planification de ce pays, indique le ministère de l’Energie et des Mines.

Cette importante décision est intervenue, ajoute la même source, suite à la visite effectuée par le ministre de l’Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, au courant de janvier dernier en Espagne, où il a eu, d’ailleurs, l’occasion de s’entretenir avec le secrétaire d’Etat espagnol à l’Energie, M. Jose Fogado, le premier vice-président du gouvernement et ministre de l’Economie, M. Rodrigo Rato.

M. Khelil a également rencontré les responsables des sociétés participant au projet Medgaz et les chefs d’entreprises du secteur de l’électricité. C’est au cours de cette même visite que MM. Khelil et Fogado ont, par ailleurs, convenu que le groupe mixte algéro-espagnol sur l’énergie, constitué en juillet 2001, se penchera sur les aspects techniques, juridiques et autres, relatifs à la réalisation du projet.

Ce groupe pourra également revoir à la hausse les quantités de gaz algérien à transporter, en fonction de l’accroissement des besoins de l’économie espagnole, tout comme il se penchera sur les interconnexions avec le reste de l’Europe.

Car il faut savoir qu’à travers Medgaz, dont les travaux débuteront en juillet, l’Algérie fournira à l’Espagne 4 milliards de m3 de gaz par an à partir de 2007, date de son entrée en service, avant d’atteindre une capacité de 10 milliards de m3 en 2010.

Le ministère souligne, par ailleurs, que la délimitation des frontières maritimes a été évoquée au cours de ces entretiens. La partie espagnole a été informée qu’à l’occasion de la visite du Président Aznar à Alger, la décision a été prise de créer un groupe de travail mixte sur cette question.

A l’issue de sa visite, M. Khelil s’est félicité de l’accord conclu avec les autorités espagnoles, qu’il a qualifié de stratégique et de très important, car il augure d’une coopération encore plus dense entre l’Algérie et l’Espagne.

Le futur gazoduc Medgaz pourrait rapporter à l’Algérie, à partir de 2007, entre 1 et 2 milliards de dollars de recettes. Les bénéfices pour l’Algérie seront de l’ordre de 10 % l’an du montant des investissements consentis. Selon les premières estimations, la pose des canalisations en Méditerranée coûteraient dans les 450 millions de dollars, alors que le montage des canalisations sur le tracé en territoire espagnol nécessitera un financement de près de 200 millions de dollars ou plus.

Outre l’apport financier des partenaires de ce projet, qui constituent également la société de réalisation (Sonatrach, Cepsa, Endesa, Eni, Bp, GDF et Total), la Banque européenne d’investissement contribuera à une partie du financement de Medgaz.

Concernant le gazoduc Pedro Duran Farell reliant l’Algérie et l’Espagne via le Maroc, M. Chakib Khelil a récemment fait savoir que sa capacité sera prochainement portée à 11 Gm3 par an, ajoutant que pour le gazoduc Enrico Mattei, les discussions sont en cours en vue également d’accroître sa capacité.

T. G.