Khelil élu président de l’Opep

Résultats de la réunion de Vienne : alors que l’organisation décide d’augmenter sa production

Khelil élu président de l’Opep

Par : N Ryad, Liberté, 12 septembre 2007

Juste après cette décision, les prix du pétrole à Londres connaissaient une hausse de 30 cents. En effet, le Brent, le baril de la mer du Nord, était coté à 75,78 dollars.

Le ministre de l’Énergie et des Mines a été élu hier président de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), indique l’APS. Il sera à la tête de l’organisation à partir de janvier 2008. Chakib Khelil succédera au ministre de l’Énergie des Emirats arabes unis Mohammed Ben Zaen Al-Hameli. Il a déjà été président puis vice-président de l’organisation. Le ministre de l’Énergie s’est affirmé comme une personnalité influente de l’Opep, très sollicité pour ses analyses du marché pétrolier. L’Algérie via Khelil a continué à défendre une position médiane entre les radicaux Iran, Libye et Venezuela et les modérés, les pays du Golfe, sous influence des États-Unis. Ces derniers ont joué de leur influence dans la décision de l’Opep arrêtée hier : une augmentation de 500 000 barils/jour du plafond de la production. Cette décision a été annoncée à la presse par le ministre quatari de l’Énergie Abdallah Ben Hamad Al-Attiyah. Elle aurait été influencée, selon l’AFP, par l’intention de l’Arabie Saoudite d’augmenter symboliquement sa production de 500 000 barils/jour. En réaction, les prix du pétrole étaient en très légère progression, indique l’agence française. Vers 16h15, sur l’Intercontinental Exchange de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord gagnait 30 cents à 75,78 dollars. En dépit de cette décision d’amélioration légère de l’offre, le contexte actuel semble favorable à la poursuite de la hausse des prix du pétrole : baisse des stocks américains, crainte de tempêtes menaçant les installations pétrolières américaines, facteurs géopolitiques. Par ailleurs, l’automne correspondant à une période de reconstitution des stocks pourrait favoriser un niveau des prix du pétrole élevé jusqu’à fin décembre. À première vue, la décision de l’Opep ne pourra pas influer de manière significative sur les prix actuels. Elle sera appliquée au moment où les grands consommateurs vont reconstituer leurs stocks à la veille de l’hiver. L’année 2007 pourrait donc être un meilleur cru : une moyenne des prix et des recettes supérieures à l’année dernière, au regard des cours de ces deux derniers mois. Enfin, avec la présidence algérienne de l’organisation, en 2008 sera poursuivie la recherche de stabilité des prix et de dialogue avec les pays consommateurs. Quant à la demande, il faut voir l’évolution de la croissance dans les pays de l’OCDE, la progression des besoins pétroliers des pays du Sud-Est asiatique. Les analystes prédisent en ce sens la poursuite du cycle haussier l’an prochain.

Synthèse N. Ryad