Le gazoduc algéro-italien Galsi menacé, mais pas enterré
Merouane Korso, Maghreb Emergent, 02 Décembre 2012
Le projet de gazoduc algéro-italien Galsi est menacé, mais pas encore abandonné. Après les informations publiées samedi sur un éventuel abandon du projet qui devait relier les champs gaziers algériens de Hassi R’mel à l’Italie via la Sardaigne, le groupe pétrolier algérien Sonatrach a annoncé dimanche que ce projet est toujours en vigueur, même si la décision finale sur le lancement du projet a été reportée pour mai prochain.
L’entreprise algérienne Sontarch a annoncé dimanche, dans un communiqué, que la décision finale pour la réalisation du gazoduc GALSI a été reportée pour «des raisons techniques» au 30 mai 2013. La mise au point de la compagnie algérienne intervient à la suite de la publication d’informations selon lesquelles le projet serait menacé par des projets concurrents transportant du gaz en provenance de Russie.
Le communiqué de Sonatrach, repris par l’APS, souligne que le groupe pétrolier algérien « et ses partenaires italiens accordent toujours le même intérêt» au projet. «Sonatrach informe que le projet GALSI avance conformément au planning établi par les actionnaires. Ces derniers lui accordent toujours le même intérêt», précise le groupe.
Sonatrach indique que »l’Assemblée Générale de GALSI, tenue en date du 14 novembre 2012 à Milan (Italie), a reporté à l’unanimité de ses membres la décision finale d’investissement (FID) au 30 mai 2013, pour des raisons techniques ».
Officiellement, le projet n’est pas abandonné et constitue un des maillons de la coopération énergétique entre l’Algérie et l’Italie. Au mois de juillet dernier, le PDG de Sonatrach, M. Abdelhamid Zerguine, avait indiqué que son groupe allait se prononcer en novembre sur l’opportunité de développer ou d’abandonner ce projet. A l’issue de la visite effectuée le 14 novembre dernier à Alger par le Président du Conseil italien, M. Mario Monti, un communiqué commun avait affirmé la « viabilité » du Galsi. L’Algérie et l’Italie « ont pris acte avec satisfaction de l’état significatif d’avancement du projet GALSI, qui marque une étape importante dans la concrétisation de ce projet hautement stratégique pour l’approvisionnement à long terme du marché italien en gaz », avaient alors affirmé les deux parties.
Toutefois, l’Algérie aurait menacé de se retirer du projet si l’Italie soutenait des projets concurrents, notamment le projet paneuropéen South Stream, dont les travaux ont été lancés officiellement, et le Transadriatic Pipeline (TAP).
Sonatrach veut des garanties pour ses investissements
A Alger, le projet reste toujours d’actualité, même si les dirigeants de Sonatrach mettent beaucoup de »si » pour sa concrétisation. M. Zerguine a ainsi révélé que la décision d’engager le développement de ce gazoduc devant acheminer 8 milliards de m3 de gaz par an, a été retardée en raison de formules de prix que les associés voulaient imposer à son groupe.
«Nous ne pouvons l’engager que si nous avons des contrats fermes, les quantités de gaz dédiées à ce gazoduc sont là et que l’on cesse d’avoir la pression actuelle sur les prix à long terme», avait-il dit. »Nous considérons que nous ne devons pas investir sans que nos investissements ne soient garantis et protégés. Il faut que ceux qui enlèvent le gaz investissent avec nous et assurent un amortissement raisonnable de nos installations sur le long terme», avait affirmé M. Zerguine.
La société d’études GALSI, dont le siège est à Milan, a été créée le 29 janvier 2003 entre Sonatrach (36%) et des partenaires européens essentiellement italiens EDISON Gas: (18%), ENELPOWER: (13,5%), EOS ENERGIA (9%), SFIRS Spa (5%) PROGEMISA Spa: (5%) et, WINTERSHALL: (13,5 %). Cette société a pour missions essentielles la réalisation des études de faisabilité technique et de viabilité économique du GALSI.