Les trois premiers détenteurs mondiaux de réserves de gaz s’allient

L’Iran, le Qatar et la Russie créent une troïka

Les trois premiers détenteurs mondiaux de réserves de gaz s’allient

Par M. Abi, Le Jeune Indépendant, 22 octobre 2008

L’idée de création d’une «OPEP du gaz fait-elle son chemin parmi certains pays exportateurs d’hydrocarbures ?
Un conglomérat semble, déjà, se former autour, cette fois, de trois pays. Il s’agit de l’Iran, du Qatar et de la Russie. Ces trois pays, gros producteurs de gaz, ont décidé de créer une «troïka» pour lancer d’éventuels projets communs dans ce secteur, ce qui pourrait servir de «locomotive pour des pays exportateurs de gaz», a annoncé, hier à Téhéran, le président du groupe gazier russe Gazprom, Alexeï Miller. Une forme d’invitation lancée aux autres pays producteurs de gaz à se joindre à cette «troïka». «Le dialogue tripartite peut être très utile pour l’ensemble du marché gazier et peut jouer le rôle de locomotive pour des pays exportateurs de gaz», explique-t-il, lors d’une conférence de presse aux côtés des ministres iranien du Pétrole, Gholam Hossein Nozari, et qatarien de l’Énergie Abdallah Ben Hamad Al-Attiyah. Une rencontre est prévue d’ici «trois à quatre mois». Un prélude à la relance de création de l’OPEP» du gaz ? Ces trois pays ne peuvent pas ne pas être pris au sérieux par les États dont le fonctionnement de l’économie dépend, en grande partie, de la consommation de gaz, vu qu’ils constituent les trois premiers détenteurs mondiaux de réserves en hydrocarbures.
L’Algérie, pays également exportateur de gaz, ne pourrait être que courtisée par les partisans et les opposants à cette initiative.
Par un passé très récent, l’Algérie et le Qatar (pays qui a adhéré à la création de cette «troïka» annoncée par le ministre russe) avaient émis des réserves quant à la création d’une «OPEP du gaz». L’Algérie, comme le Qatar, est membre du forum des pays exportateurs de gaz (FPEG). L’Algérie avait déclaré, par la voix de son ministre de l’Énergie et des Mines, Chakib Khelil, qui s’exprimait lors de la visite effectuée par le président Bouteflika au Qatar, en avril de l’année en cours, qu’«à l’heure actuelle, il faut renforcer ce forum en termes d’organisation, de ressources humaines, de projets et de financements», rappelle-t-on. D’autres pays comme la Russie, le Venezuela, l’Iran, le Nigeria et la Libye s’étaient, quant à eux, exprimés pour la création de cette «OPEP du gaz». Le Qatar a-t-il fini par revoir sa copie ?
Les appréciations ont-elles évolué positivement à la faveur de la crise financière mondiale ? D’autres pays vont-ils rejoindre l’Iran, le Qatar et la Russie dans cette initiative ?
Les réponses pourraient ne pas se trouver dans le monde de l’économie, à lui seul. D’autres critères, dont ceux liés à la chose politique, pourraient influer sur les décisions qui pourraient être prises par d’autres États, à court, moyen ou long terme.
Les différents et importants événements liés à l’actualité internationale, dont la crise financière, ne pourraient pas être ignorés dans la prise de ces décisions.
Le peu d’«empressement» de l’Algérie à adhérer ou à rejeter telle ou telle initiative explique la sérénité avec laquelle elle accueille de tels changements au plan planétaire ainsi que d’une certaine aisance, financière, entre autres, lui permettant de prendre le temps qu’il faut avant toute prise de décision, notent les milieux avertis. Il est, de ce fait, difficile d’anticiper sur tel ou tel choix pour lequel l’Algérie pourrait opter. M. A.