Les parlementaires européens au secours du peuple algérien
Les parlementaires européens au secours du peuple algérien
Par Mohamed Zaâf, Le Jeune Indépendant, 3 octobre 2002
Les parlementaires européens ont exigé plus de garanties sur une bonne gouvernance ainsi que sur un respect plus rigoureux des droits humains en Algérie, dans leur proposition de résolution sur laccord dassociation Algérie-UE, devant être voté les 9 et 10 octobre prochains. Dans leur proposition qui savère être plus regardante sur lintérêt des Algériens que les 199 élus du FLN, de son gouvernement et des autres partis au pouvoir, les parlementaires européens insistent sur «la nécessité du retrait des militaires du processus décisionnel ainsi que dune démilitarisation de la société et dun renforcement des institutions politiques». Le texte proposé réaffirme que «le respect des droits de lhomme et, notamment, le règlement de la question des disparus et labolition de toute forme dimpunité constituent des éléments essentiels du nouvel accord». Il demande aux autorités algériennes de «poursuivre et daccentuer leurs efforts pour un plus grand respect des droits fondamentaux, y compris la liberté de la presse, la liberté dassociation et la liberté syndicale, conformément aux accords et pactes internationaux auxquels lAlgérie est partie». Les parlementaires qui veulent en Algérie une «indépendance réelle» de le justice, selon les normes internationales, invitent à une solution en Kabylie «en entamant des poursuites judiciaires à lencontre des responsables de la répression, et en prenant en compte les revendications citoyennes en matière de démocratie, de droits économiques et sociaux, ainsi que la reconnaissance de la langue et de la culture amazighs». Le texte qui se prononce pour lenvoi dobservateurs lors des élections du 10 octobre, invite les Etats de lUE à «promouvoir des politiques dimmigration et d asile respectueuses des droits humains, fondées sur la liberté de circulation des personnes» et de faire bénéficier aux 3,5 millions d immigrés algériens en Europe de «légalité de traitement en matière de droits économiques, sociaux et culturels». Quatre ONG (Amnesty International, Réseau euro-méditerranéen des droits de lhomme, Fédération internationale des droits de lhomme et Human Rights Watch) ont de leur côté souhaité amender le texte parlementaire pour le rendre plus exigeant. Ainsi, il souhaitent voir y figurer un appel aux autorités algériennes à l établissement dune «commission denquête indépendante et impartiale pour enquêter sur les milliers dassassinats, de disparitions, de cas de torture et autres violations des droits de lhomme perpétrées depuis 1992 par les forces de sécurité, des milices gouvernementales armées et dautres groupes armés». Dans leur communiqué, les quatre ONG insistent sur le dossier des disparitions estimant que les bureaux mis en place pour recevoir les plaintes nont pratiquement pas produit deffet, en raison de leur appartenance au ministère de lIntérieur, «alors que les forces armées de cette institution sont soupçonnées davoir enlevé nombre de personnes signalées comme ayant disparus».
Le communiqué revient, à linstar des parlementaires européens, pour appuyer la levée de létat durgence proclamé en 1992. «Nous encourageons le Parlement européen à presser les autorités algériennes à réviser la législation adoptée à la suite de la proclamation de létat durgence, afin de la rendre conforme aux normes internationales des droits de lhomme», declarent en outre les ONG. M. Z.