Plus de 650 familles fuient leurs douars à Ténès

Craignant des attaques terroristes durant le ramadhan

Plus de 650 familles fuient leurs douars à Ténès

Le Quotidien d’Oran, 9 novembre 2002

Les douars isolés les plus retirés situés au nord-est des communes de Sidi Akkacha et Ténès sur la zone limitrophe entre les wilayas de Chlef, Tipaza et Aïn Defla, se vident de plus en plus de leurs populations suite aux attaques terroristes répétées du GIA. Leurs habitants, livrés à eux-mêmes depuis l’indépendance, restent sans moyens de défense face aux multiples incursions dont ils font l’objet. La topographie de la région rend leur sécurisation difficile. Face à cette situation, plus de 650 familles issues des neuf douars (Sidi Bouissi, Aïn Mellah, Sidi Ali, Boukhendak et Bissa relevant de la commune de Sidi Akkacha et de Tifela, Teramia, Sidi Merouane et Tizi dépendant de Ténès) ont pris le chemin de l’exode pour s’installer au niveau des quartiers périphériques des agglomérations leur procurant la sécurité.

Ainsi, selon des témoins, à l’entrée de Sidi Akkacha, de nombreuses tentes dressées à proximité de la RN 19, offrent une image de désolation alors que d’autres familles se sont installées dans des bidonvilles abandonnés, à moins de cent mètres du port de Ténès.

Les habitants ont été surpris par la présence massive de familles accompagnées de leurs enfants et de leur bétail, arpentant les rues en quête d’un lieu idoine. Dans le même registre, rappelons également que vendredi dernier, les populations de six douars dont, entre autres, Khelifia, Ouled Abdallah, H’Rief, estimées à 1.200 personnes, ont déserté les lieux à l’approche du mois de ramadhan. D’autre part, de nombreux pères de familles continuent de réclamer les armes dont ils avaient été dépossédés durant la période allant de 1993 à 1995.

Aussi, plus d’une centaine de personnes vivant dans un climat de peur depuis trois mois environ, ont bloqué hier, la RN 4 à la sortie ouest de Boukadir, en signe de protestation contre la reprise de leurs armes.

Le wali de Chlef s’est rendu sur les lieux de la contestation pour calmer les esprits. Par ailleurs, on a appris hier, qu’un groupe armé a tenté dans la nuit de dimanche à lundi, une incursion au douar Bissa, distant de 11 km de la commune de Sidi Akkacha.

L’alerte donnée par un bûcheron du douar a permis aux patriotes et aux GLD de repousser les assaillants après un accrochage qui aura duré plus d’un quart d’heure. L’écho de cette tentative, mise en échec, s’est répandu comme une traînée de poudre installant les populations de ces régions dans une ambiance de peur et d’angoisse.

Saïd Ben