L'Algérie 10 ans après le putsch    
Les droits humains: Un bilan désastreux 

Chronologie d�une trag�die cach�e

( 11 janvier 1992 � 11 janvier 2002 )

Salah-Eddine Sidhoum, publiée par Algeria-Watch, 11 janvier 2002

Cette chronologie, loin d��tre exhaustive, a �t� r�dig�e sur la base d�informations de la presse nationale et internationale, des agences de presse, des t�moignages de citoyens et de faits v�cus par l�auteur. Elle retrace jour apr�s jour la tragique guerre impos�e � la population par les putschistes du 11 janvier 1992 avec son lot de morts, de bless�s, de souffrances et de destructions. Notre intention n�est pas de dresser une ind�cente comptabilit� macabre mais de simplement montrer � l�opinion publique qu�une v�ritable guerre se d�roule en Alg�rie, guerre que les factieux auraient voulu - par une politique de d�sinformation et de manipulation - mener � huis-clos et cacher au monde.

1997
(jan-juin)
1997
(juil-déc)
1998
(jan-juin)
1998
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1999
(jan-juin)
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2000
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2001
(jan-juin)
2001
(juil-déc)

1999

(juillet - décembre)

 

Jeudi 1er juillet 1999 : Explosion d’une bombe près d’un poteau électrique à Ben Aknoun (Alger) : 20 blessés légers.

Explosion d’une bombe au passage du train Saïda - Béchar, à 50 km de cette dernière ville : pas de victimes mais les dégâts matériels sont importants.

Un citoyen tué par un groupe armé près d'Annaba.

Bataille rangée entre militaires stagiaires de l'académie de Cherchell et les habitants d'un quartier de cette ville-garnison. Des blessés seraient à déplorer.

Un milicien tué près d’Alger.

Samedi 3 juillet 1999 : Dans son dernier communiqué, le mouvement algérien des officiers libres (MAOL) juge les dernières initiatives de Bouteflika encourageantes mais insuffisantes. Il réclame :

- Une commission de vérité et de réconciliation.

- Le désarmement de la milice.

- L’arrestation des commanditaires de l’assassinat de Boudiaf.

- La libération des 3127 militaires arrêtés pour leur opposition à la guerre.

Les familles de disparus jugent dans un communiqué « qu’aucune solution visant à sortir notre pays de la crise qui le frappe ne pourrait ignorer la question des disparus ». Elles lancent un appel à Bouteflika pour la prise en charge de cet épineux problème.

Explosion d’une bombe à la plage Mahieddine de Aïn Tagouraït (Tipaza) : 4 morts.

Explosion d'une bombe dans un champ à Djebahia, près de Bouira : un fellah tué.

Dimanche 4 juillet 1999 : Un communiqué de la Présidence annonce l’amnistie de milliers de prisonniers politiques du courant islamique.

Dans un communiqué publié en Europe, une tendance du FIS se félicite des premières mesures d’apaisement prises par Bouteflika et appelle à une réconciliation nationale véritable, à la libération des responsables du FIS et à l’élimination de la scène politique des responsables du coup d’Etat de janvier 1999.

Embuscade contre un convoi militaire à El Aouana (Jijel) : 4 morts et 6 blessés.

Un citoyen kidnappé puis tué par un groupe armé, près de Chétaibi (Annaba).

Lundi 5 juillet 1999 : Les premiers prisonniers politiques sortent des prisons algériennes. Des centaines de personnes les accueillent à leur sortie sous les youyous des femmes et des cris d’Allah Akbar. La presse éradicatrice crie au scandale et à la trahison.

Importante opération de ratissage dans la région d’El Aouana (Jijel).

Quatre membres présumés d'un groupe armé tués dans la localité d'Azaza (Tébessa).

Mercredi 7 juillet 1999 : La presse privée fait état de la mort de 10 citoyens lors des trois derniers jours en divers endroits du territoire national lors d’attentats ou d’accrochages avec l’armée.

Dans une interview à CNN, Bouteflika déclare qu’il n’y a jamais eu de négociation avec le FIS ou l’AIS et que ces derniers, en « combattants fatigués » avaient décidé de déposer les armes !!!

Dans une interview à RFI, Bouteflika déclare que la levée de l’Etat d’urgence et la libération des responsables du FIS n’étaient pas à l’ordre du jour.

Jeudi 8 juillet 1999 : La première chambre d’enregistrement .....enregistre à une majorité écrasante la loi dite de concorde civile. Seuls le FFS et le PT s’abstiennent, réclamant une solution politique globale de la crise. Le RCD se débine.

Deux policiers tués par un groupe armé à Dellys (Boumerdés).

Deux citoyens qualifiés de « terroristes » tués près de Boumerdés.

Vendredi 9 juillet 1999 : En moins d’une semaine, Bouteflika accorde des interviews à 6 stations et chaînes françaises (F3, F2, TF1, RFI, Europe 1 et France Inter).

Deux policiers et un milicien tués à Tizi-Ouzou.

Un citoyen tué par un groupe armé près de Souk Thenine (Béjaïa).

Deux citoyens qualifiés de « terroristes » tués par une bande de miliciens à Medjadja (Chlef).

Dimanche 11 juillet 1999 : Un "repenti" des groupes armés tué à Relizane.

Un milicien tué dans une embuscade tendue par un groupe armé à Sidi Djilali (Tlemcen).

Mercredi 14 juillet 1999 : Vaste opération de ratissage selon la presse, menée par des militaires et des miliciens dans les monts de Guerrouche (Jijel) : un milicien et un militaire tués.

Deux membres présumés d'un groupe armé tués lors d'une opération militaire à Sidi Naamane (Tizi Ouzou).

Sur une liste de plus de 5000 prisonniers politiques libérables à la faveur de la grâce présidentielle, seuls 2400 ont recouvré la liberté.

Samedi 17 juillet 1999 : Des affiches placardées durant la nuit à Baraki et signées d’un mystérieux « groupe des vengeurs » promettent la mort aux prisonniers politiques libérés.

Explosion d’une bombe au niveau d’un local en construction de la milice à Mechraâ-Sfa (Tiaret) : un mort et deux blessés.

Lundi 19 juillet 1999 : un officier de police tué et son adjoint blessé lors d’un attentat à Tizi-Ouzou.

Onze citoyens dont deux militaires sont tués par un groupe armé au douar des Ouled Bouaâkache, près de Béni Slimane (Médéa).

Explosion d’une bombe au domicile d’un milicien au village Hannacha (Médéa) : 4 morts et un blessé.

Explosion d’une bombe au passage d’une patrouille militaire à El Hamdania (Médéa) : 3 militaires grièvement blessés.

Mardi 20 juillet 1999 : La loi dite de la « Concorde civile » est promulguée

Samedi 24 juillet 1999 : Explosion d’une bombe au passage d’une patrouille militaire près de Bouira : 4 blessés.

Trois citoyens qualifiés de « terroristes » tués près de Tlemcen

Dimanche 25 juillet 1999 : Un rassemblement des familles de disparus est dispersé près du siège de la Présidence. Une délégation est cependant reçue par un fonctionnaire de cette institution.

Mardi 27 juillet 1999 : un chef de bande de la milice et son adjoint tués lors d’une embuscade tendue au douar R’Mamène, près de Damous (Cherchell).

Jeudi 29 juillet 1999 : Un citoyen du nom de Nacer Bellaouache, présenté comme un « dangereux terroriste et l’un des assassins du chanteur Matoub Lounés » tué près de Béni Douala (Tizi Ouzou) par des policiers.

Trois citoyens tués à un barrage dressé par des hommes armés sur la route Sétif - Béjaïa.

Explosion d’une bombe sur la plage de Aïn Tagouraït (Tipaza) : 4 blessés. Il s’agit de la énième bombe sur cette plage.

Vendredi 30 juillet 1999 : Une bombe explose au passage d’une bande de miliciens à Ghedid, près de Djelfa : 7 morts et 3 blessés graves.

Un militaire en permission est arrêté et tué à un barrage dressé par des hommes armés à Sandjas (Chlef).

Le commissariat de police de Boghni (Tizi-Ouzou) est attaqué par un groupe armé : 1 mort et 2 blessés graves.

Samedi 31 juillet 1999 : Une patrouille de police tombe dans une embuscade à Meftah (Blida) : 4 morts (2 policiers et 2 assaillants).

Le centre de formation de Thénia (Boumerdés) est attaqué par un groupe armé : 1 mort et 1 blessé.

Dimanche 1er août 1999 : Embuscade meurtrière près d'Ain Touta (Batna) contre un convoi militaire : 16 morts et 10 blessés.

Un jeune citoyen du service national tué par un groupe armé à El Milia.

Lundi 2 août 1999 : Un citoyen tué par un groupe armé à Bouguirat (Chlef).

Mardi 3 août 1999 : Un milicien tué par un groupe armé à Taourirt (Bouira).

Mercredi 4 août 1999 : Deux gendarmes tués à Tidjelabine (Boumerdés) par un groupe armé.

Un citoyen tué par un groupe armé à Ouled El Hadj (Bouira).

Jeudi 5 août 1999 : La presse privée rapporte la mort de 11 citoyens qualifiés de « terroristes » dans la région de Batna, suite à une importante opération militaire de ratissage.

Des hommes armés ouvrent le feu en plein marché de véhicules de Tidjelabine (Boumerdés) : 9 morts.

Explosion d’une bombe au marché hebdomadaire de Hassi Bahbah (Djelfa) : 8 morts et plus de 60 blessés.

Vendredi 6 août 1999 : Le quotidien londonien arabophone El Hayat rapporte que Ali Belhadj aurait adressé à Bouteflika une lettre lui expliquant son refus de dialoguer et de cautionner l’accord avec l’AIS tant qu’il est privé de liberté.

Des informations font état d’importantes opérations militaires dans la région de Blida, de Batna et de Tizi-Ouzou, avec participation d’hélicoptères de combat et de l’artillerie.

Explosion de deux bombes dans un bâtiment de la cité Dallas, à Boufarik : 3 morts et 18 blessés. Ce bâtiment abriterait le chef de la milice de Boufarik, un certain Sellami, selon les témoignages recueillis.

Un jeune citoyen tué à un barrage dressé par des hommes armés au col de Tirourda (Kabylie).

Samedi 7 août 1999 : La presse privée rapporte que près de 18 citoyens ont été tués et plus de 90 autres blessés durant les douze derniers jours lors de barrages dressés par des groupes armés pour la seule wilaya de Djelfa.

Dimanche 8 août 1999 : Un policier tué par balles par un groupe de 3 hommes armés dans un café de Dellys (Boumerdés).

Quatre citoyens tués par un groupe armé à Aïn Soltane (Djelfa).

Explosion d’une bombe au lieu-dit Souanine, dans la commune de Bouberak (Boumerdés) : 3 morts.

Embuscade contre un convoi militaire à Bouira : 1 mort et 6 blessés.

Un militaire est arrêté et tué à un barrage dressé par des hommes armés à Boumerdés.

Lundi 9 août 1999 : Explosion de deux bombes à Alger : l’une à la plage Kettani (Bab El Oued) et l’autre, à l’avenue Pasteur, près de l’Université : 7 blessés selon des sources officielles. Des sources hospitalières non confirmées parlent de 3 morts et 10 blessés.

Trois citoyens tués par un groupe armé à Telagh (Sidi Bel Abbès).

Un camp militaire est attaqué par des maquisards dans la commune d’Afir (Boumerdés) : 8 morts et 7 blessés.

Deux militaires et un milicien tués à Ouled Aissa, près de Bordj Ménaïel (Boumerdés).

Un milicien et un jeune militaire du service national tués par un groupe armé dans la région de Chlef.

Des informations concordantes font état de nombreux incendies de forêt provoqués par les bombardements dans les régions de Blida, Chlef, Boumerdés et Tizi-Ouzou. Cela rappelle étrangement les feux de forêt de l’été 94 provoqués intentionnellement pour traquer les maquisards (perte de plus de 240 000 hectares).

À l’unisson, la presse éradicatrice parle de divergences (virtuelles ?) au sein du FFS. Le seul parti à ne pas avoir implosé semble être la cible des officines, par presse interposée.

Mercredi 11 août 1999 : Un convoi militaire tombe dans une embuscade à Baghlia (Boumerdés) : 4 morts et plusieurs blessés.

La presse privée rapporte la mort de 3 citoyens qualifiés de « terroristes » dans les régions de Bouira et de Mascara.

Alors que la guerre continue à faire des ravages et que des Algériens de tous bords continuent de mourir, des « juristes » de service, continuent d’expliquer à travers l’organe télévisuel de propagande, les bienfaits de la loi dite de « concorde civile », une mesure technique policière désuète qui se veut régler une crise politique ! Science sans conscience.......

Jeudi 12 août 1999 : Explosion d’une bombe au passage d’une voiture à Tébessa : 4 morts et un blessé.

Les cadavres de deux frères sont retrouvés près du ministère de la Défense, sur les hauteurs d’Alger.

Des informations font état de bombardements des maquis de Kabylie et de Boumerdés par l’armée qui s’apprêterait à engager un énième ratissage.

Vendredi 13 août 1999 : Un milicien tué par balles à Timezrit, près de Naciria (Bouira).

Un milicien est enlevé par un groupe armé à Sendouh, près de Texenna (Jijel).

Samedi 14 août 1999 : Embuscade contre une patrouille militaire à Cap Djinet (Boumerdés) : 1 mort et 2 blessés.

30 citoyens, dont 8 militaires massacrés à un barrage dressé par un groupe armé près de Béni Ounif (Béchar), une zone militaire située à la frontière algéro-marocaine. L’agence AP, citant des sources hospitalières, parle d’une quarantaine de morts.

Explosion d’une bombe à Menacer, près de Hadjout (Tipaza) : Un mort et un blessé.

Deux citoyens enlevés par des hommes armés à Haouch Si Zerrouk, à Larbaâ (Blida) retrouvés morts quelques heures plus tard dans la localité.

Dimanche 15 août 1999 : Explosion d’une bombe au passage d’une patrouille militaire près de Bordj Ménaïel (Boumerdés) : 5 morts et plusieurs blessés.

Explosion d’une bombe à Saïda : Un militaire tué et plusieurs autres blessés.

Réapparition de nombreux barrages militaires à la périphérie de la capitale.

Le collectif des familles de disparus en Algérie et la FIDH adressent une nouvelle liste de 537 dossiers de disparus à l’ONU (groupe de travail sur les disparitions forcées).

Lundi 16 août 1999 : Un citoyen est tué et un autre blessé à un barrage dressé par des hommes armés à Guaagua (Tébessa).

Un militaire tué à un barrage dressé par un groupe armé à Bouira.

Une bombe est désamorcée près du bureau de recrutement de l’armée à Romana, près de Bou Saada.

Mardi 17 août 1999 : Explosion d’une bombe au passage d’un taxi à El Marsa, près de Tébessa : 5 morts et 2 blessés.

Découverte de trois cadavres en décomposition à Béchar.

Explosion d’une bombe au niveau des abattoirs d’Oran : un blessé.

Mercredi 18 août 1999 : Mohamed Tamalt, journaliste arabophone, auteur d’un livre sur la tragédie algérienne (L’Algérie au dessus d’un volcan) est agressé par un civil à la sortie de la librairie du tiers-monde (Alger-Centre) où il venait de procéder à une vente-dédicace de son ouvrage, avant d’être embarqué par des policiers en civil. Il passera la nuit au commissariat.

Des informations font état de l’incursion d’un groupe armé se réclamant des djamâates islamia dans la mosquée de Oued El Had à Constantine, lors de la prière d’El Fedjr. Le chef de ce groupe aurait lu aux fidèles présents un communiqué de son organisation prêchant la continuité de la lutte armée contre le pouvoir.

Deux hommes armés tués lors d'une opération des services de sécurité au quartier Les Planteurs d'Oran. Ils avaient pris en otage auparavant une famille.

Jeudi 19 août 1999 : 4 citoyens dont deux femmes sont interceptés et tués à un barrage dressé par des hommes armés près de la gare ferroviaire de Boufarik (Blida).

Un groupe armé attaque le domicile du milicien Bensalem au village de Sidi Ali (Ténès) : 3 morts dont une femme et un enfant.

Un citoyen du nom de Merrah Youcef, militant communiste est tué par des hommes armés à son domicile à Si Mustapha (Boumerdés).

Un militaire tué par l’explosion d’une bombe près de Tlemcen.

Une citoyenne égorgée et une autre enlevée par un groupe armé à Sidi Ali, près de Ténès (Ain Defla).

Un militaire tué à Aïn Lahdjar, près de Bouira.

Vendredi 20 août 1999 : Un groupe armé attaque le domicile d’un milicien à Ouzra (Médéa), massacrant les occupants : 17 morts dont des enfants et des femmes qui participaient à une fête.

Un citoyen tué par un groupe armé à M’Sila.

Samedi 21 août 1999 : 7 miliciens tués et 5 autres blessés lors d’une embuscade tendue à la sortie de Lakhdaria sur la route de Kadiria (Bouira). Une 2e bombe explose quelques dizaines de mètres plus loin lors de l’arrivée de renforts : 5 gendarmes blessés.

Explosion d’une bombe au passage d’une voiture de police à Dellys : 2 morts et 2 blessés.

Cinq citoyens sont tués et un autre grièvement blessé par des hommes armés dans un bidonville de la ville de Constantine.

Un jeune citoyen qualifié de « terroriste recherché » est tué par des policiers à la rue Hassiba Ben Bouali (Alger).

Lundi 23 août 1999 : Un quotidien privé d’Oran rapporte la mort de 7 citoyens qualifiés de « terroristes » à Béchar.

Deux miliciens tués à Dellys (Boumerdés).

Explosion d'une bombe sur une route de campagne à Hassasna (Saida) : un gendarme tué.

Un citoyen qualifié de « terroriste » est tué par des militaires à Tadmaït (Tizi-Ouzou).

Des informations font état du renforcement des barrages militaires et policiers dans la ville de Constantine.

Un automobiliste intercepté à un barrage dressé par des hommes armés et tué à El Adjiba (Bouira).

Un milicien tue sa femme ainsi que ses deux enfants, à Béni Saf. Il maquillera le crime dans un premier temps comme étant une agression « terroriste ».

Mardi 24 août 1999 : Explosion d’une bombe à la place de Tripoli, à Hussein-Dey (Alger) : 2 blessés.

Les maquis de Ouled Lahdjel, près de Thénia (Boumerdés) bombardés par des hélicoptères et l’artillerie. Un gigantesque incendie est provoqué dans la région suite à ces bombardements.

Mercredi 25 août 1999 : Explosion d’une bombe à la gare routière de Sidi El Madani, située sur la route Blida - Médéa : 4 morts et une dizaine de blessés.

Un milicien tué au lieu dit Tabia, dans la commune de Maaded (M’Sila).

Une dépêche de l’AFP citant des « sources marocaines sûres » rapporte l’arrestation par les services de sécurité marocains de 9 citoyens algériens qualifiés de « terroristes, auteurs de la tuerie de Béni Ounif (Béchar) » qui se seraient réfugiés au Maroc.

Accrochage entre maquisards et une bande de miliciens à Hadjout (Tipaza). Pas d’informations sur d’éventuelles pertes de part et d’autre.

Découverte de 7 cadavres criblés de balles dans les monts de Zbarbar, près de Lakhdaria (Bouira).

Un citoyen tué à un barrage dressé par un groupe armé près de Beni Douala (Tizi Ouzou).

Jeudi 26 août 1999 : Le porte-parole du gouvernement marocain dément catégoriquement l’information rapportée par l’AFP concernant l’arrestation de 9 citoyens algériens au Maroc.

Explosion d’une bombe à la cité Maâmar, en plein centre de la ville de Khemis Miliana (Ain Defla) : 2 morts et 7 blessés.

Un citoyen tué à Constantine par des hommes armés.

Explosion d’une bombe dans une pizzeria à Kouba (Alger) : pas de victimes.

Vendredi 27 août 1999 : Importante opération de ratissage dans les monts de Zbarbar, près de Lakhdaria (Bouira) avec participation de troupes aéroportées et d’hélicoptères de combat.

Samedi 28 août 1999 : Cinq citoyens appartenant à une même famille tués par un groupe armé, près de Larbaâ (Blida).

Lundi 30 août 1999 : La presse privée rapporte qu’un certain Rédha Benyounès, neveu d’un « député » du RCD et ex-gendre d’un général en retraite, aurait tenté de forcer un barrage de la gendarmerie à la station balnéaire de Moretti (Alger) et aurait tiré sur les gendarmes avec une arme illégalement portée. Ivre, il aurait fini par être maîtrisé et emmené à la brigade de gendarmerie. Il sera libéré dans la matinée sur « ordre venu d’en haut » et profitera de cette libération pour quitter l’Algérie, selon toujours la même presse.

Mardi 31 août 1999 : Explosion d’une bombe au mausolée de Sidi Hadj Abdelkrim près de Saïda : 3 blessés.

Trois militaires et deux maquisards tués, 7 autres blessés lors d’un accrochage au douar Karsout (Saïda).

4 miliciens grièvement blessés par l’explosion d’une bombe à Laghouat.

Explosion d’une bombe au domicile d’un milicien au douar Mernadia (Aïn Defla) : 3 blessés.

Un citoyen tué par des hommes armés à Sidi Abderrahmane (Ténès).

Mercredi 1er septembre 1999 : Explosion d’une bombe au passage d’un convoi militaire près de Batna : 8 morts et plusieurs blessés. D’autres sources locales parlent de plus de 20 morts.

Jeudi 2 septembre 1999 : Dans un communiqué repris par les agences internationales de presse, le mouvement algérien des officiers libres (MAOL) révèle que l’assassinat de Matoub Lounés avait été « savamment orchestré par l’Etat-major de l’armée et les services secrets ». Il affirme que le chef de milice kabyle Nourreddine Aït Hammouda était impliqué dans cette machination macabre qui « devait servir de prétexte à un putsch contre le général Zeroual et porter un coup fatal aux islamistes ». Une véritable bombe !

Explosion d’une bombe à Timentit (Saïda) : 1 milicien tué et 3 blessés.

Vendredi 3 septembre 1999 : Embuscade contre une patrouille militaire à Bouira : 2 morts.

Samedi 4 septembre 1999 : Des hommes armés dressent des barrages dans la région de Draa El Mizan (Tizi Ouzou) : A Oued Ksari, 3 miliciens sont interceptés et tués. Près de Boufhaïma, un policier et deux autres citoyens sont tués et leur véhicule brûlé.

Un policier tué à El Kalâa, près de Relizane à un barrage dressé par des hommes armés.

Le quotidien El Khabar rapporte que 100 « terroristes « du « GIA » se seraient rendus aux autorités militaires durant le week-end.

Un communiqué des groupes salafistes pour la prédication et le Djihad de Hassan Hattab adressé aux agences de presse fait état de la mort de 40 militaires lors de deux embuscades distinctes dans la région de Batna.

Dimanche 5 septembre 1999 : Accrochage entre un groupe armé et des miliciens près de M'Chedallah (Bouira) : 7 morts dont 5 éléments du groupe armé.

Un milicien tué près de Sidi Bel Abbès.

Lundi 6 septembre 1999 : Quatre citoyens qualifiés de « terroristes » tués à Boumahni, près de Draa El Mizan (Tizi-Ouzou) selon la presse privée.

Deux citoyens grièvement blessés par l’explosion d’une bombe à Djebel Boudjahnane (Chlef).

Mardi 7 septembre 1999 : Un ex-milicien tué dans la localité de Touarga (Boumerdés).

Mercredi 8 septembre 1999 : Un gendarme tué et un policier blessé lors d’un attentat en plein centre de Draa El Mizan (Tizi-Ouzou).

Explosion d’une bombe au passage d’une patrouille militaire à Khemis El Khechna (Boumerdés) : 4 militaires et un milicien tués.

Jeudi 9 septembre 1999 : La télévision diffuse les images d'un groupe de « barbus » en « tenues afghanes » se rendant avec armes et bagages aux autorités militaires de Texenna (Jijel). Ils seraient au nombre de 53 et appartiendraient au « GIA ». Cela rappelle étrangement la campagne de reddition des « repentis » au lendemain de « l’élection » de Zeroual amplement médiatisée par l’organe télévisuel de propagande. Certains observateurs s'interrogent sur l'identité réelle de ces individus. S'agit-il de jeunes "égarés fatigués de la guerre" ou de "chargés de mission"?

Embuscade contre un convoi militaire à Zekara, près de Oued Boughial (Aïn Defla) : 4 morts et 4 blessés.

Vendredi 10 septembre 1999 : La famille d’un milicien composée de 7 personnes (dont 5 enfants) est massacrée à Hassi Bahbah, près de Djelfa par des hommes armés.

Deux membres présumés d'un groupe armé tués lors d'une opération de ratissage dans les maquis de Stamboul (Mascara).

Dans une interview au quotidien londonien Echark El Awsat, Rabah Kébir, responsable de l’une des tendances éclatées du FIS (’instance exécutive à l’étranger) appelle les citoyens à voter OUI au référendum sur la démarche de Bouteflika pour la paix et affirme que le FIS est « terminé sous son appellation actuelle ». Vive réaction d’indignation de ses compagnons à Alger et à l’étranger qui déclarent que Kébir ne représente plus le FIS à l’étranger depuis deux ans.

Tous les « éradicateurs » mis à part quelques communistes appellent le « peuple » à voter OUI pour la « concorde » de Bouteflika !

Dimanche 12 septembre 1999 : Explosion d’une bombe au passage d’un véhicule de gendarmerie près de Lakhdaria (Bouira) : 2 blessés.

Trois civils armés à bord d’un véhicule (miliciens ?) interceptés et tués à un barrage dressé par un groupe armé à Hattatba (Tipaza).

Mercredi 15 septembre 1999 : Deux militaires interceptés et tués à un barrage dressé par des hommes armés à El Aouana (Jijel).

Dans une interview au quotidien français Libération, Abdelkader Hachani émet des réserves quant à la démarche du pouvoir dans la voie de la concorde civile et s’interroge sur l’attitude « réconciliatrice » suspecte des éradicateurs.

Un couple de citoyens est tué à un barrage dressé par des hommes armés près de Blida.

Un jeune commerçant tué dans son magasin à Bab El Oued (Alger).

Dans un discours à la salle Harcha (Alger) Bouteflika appelle les familles de disparus « à oublier le passé » et que "les disparus n'étaient pas dans sa poche". !!!

Jeudi 16 septembre 1999 : Le pouvoir obtient le plébiscite pour son président : 99 % de OUI lors du référendum sur la démarche présidentielle concernant la « concorde civile ».

Un tronçon du gazoduc Hassi-R’Mel-Alger est détruit à l’explosif au lieu dit Medjel, près de M’Sila.

Le maire du village de Sidi Bayazid (Djelfa) est tué par l’explosion d’une bombe au passage de son véhicule.

Vendredi 17 septembre 1999 : 4 citoyens tués dans la wilaya de Sidi Bel Abbés par des hommes armés.

Samedi 18 septembre 1999 : Dans un communiqué adressé à la presse, Maître Mahmoud Khelili dénonce les menaces et les intimidations dont font l’objet les rares militants des droits de l’homme et les avocats défenseurs des familles de disparus.

Dimanche 19 septembre 1999 : La presse privée rapporte la mort de 17 citoyens qualifiés de « terroristes » dans la région de Mascara suite à une opération de ratissage de l’armée.

Des informations font état de dissensions au sein de l’AIS après la décision de Mezrag et de Mustapha Kébir d’arrêter définitivement la lutte armée. Le peu de combattants restés après la trêve d’octobre 97 auraient fuis les campements de regroupement pour rejoindre d’autres groupes.

Mardi 21 septembre 1999 : Deux citoyens blessés à un barrage dressé par des hommes armés à Beni Foghlal (Jijel).

Deux jeunes citoyens sont kidnappés de leur domicile puis tués par des hommes armés à Lahouat (Jijel). Ces mêmes hommes armés tiennent un meeting dans le village pour dénoncer Madani Mezrag.

Deux militaires tués à Dellys (Boumerdés) lors d’une embuscade tendue par un groupe armé.

La presse continue à faire état de reddition de dizaines de combattants du « GIA ». D’après l’information diffusée par le MAOL, il s’agirait de personnes infiltrées qui rejoignent le bercail après qu’on leur ait signifié la fin de leur mission. Cela rappelle encore une fois les « repentis » de décembre 95 après les « élections » présidentielles.

Explosion d’une bombe au passage d’une bande de miliciens près de Kadiria (Bouira) : 2 morts.

Mercredi 22 septembre 1999 : Une grenade est lancée contre le véhicule d’une bande de miliciens dans la ville de Chlef : pas de victimes.

Deux membres présumés d'un groupe armé tués lors d'une opération des services de sécurité dans la région de Djelfa.

Une importante opération de ratissage est menée dans les maquis de Ain Defla. Hélicoptères et artillerie participent aux bombardements de la zone.

Trois citoyens qualifiés par la presse de « terroristes » tués dans les régions d’Azzefoun et de Draa El Mizan (Tizi-Ouzou).

Deux miliciens sont enlevés et tués à un barrage dressé par des hommes armés sur la route Aomar-Draa El Mizan.

Deux membres présumés d'un groupe armé tués par des militaires au douar Brarat, près de Dellys (Boumerdés).

Lors de leur rassemblement hebdomadaire à Alger, les familles de disparus crient leur indignation devant le discours indécent de Bouteflika lors du meeting de Harcha qui déclarait que les disparus n'étaient pas dans sa poche. Elles annoncent de prochaines initiatives pour faire entendre leurs voix.

Jeudi 23 septembre 1999 : Un citoyen tué par des hommes armés à Ouled Aïssi (Tizi-Ouzou).

Les cadavres de deux citoyens tués par balles sont retrouvés à Constantine.

La 2e chaîne française de télévision (F2) diffuse dans le cadre de son émission hebdomadaire Envoyé Spécial, une enquête accablante sur le massacre de Bentalha (22 septembre 1997). Un ancien milicien relate le drame vécu et relate des faits très troublants sur la complicité du pouvoir. Le mur du silence se lézarde !

Vendredi 24 septembre 1999 : Le maire adjoint de la localité de Larba, près de Tissemsilt est tué par l’explosion d’une bombe.

Cinq citoyens tués par des hommes armés dans la forêt de Hattatba (Tipaza).

Le président du CICR annonce la prochaine venue d’une délégation de la Croix Rouge en Algérie pour visiter les prisons algériennes.

Il est à noter que le CICR s’est plié aux conditions imposées par le pouvoir d’Alger à savoir :

- Aucun contact avec les organisations indépendantes des droits de l’homme.

- Le seul contact sera l’ONDH (Organe des Non Droits de l'Homme) et le CRA (Croissant Rouge Algérien)

Samedi 25 septembre 1999 : La presse éradicatrice tire à boulets rouges sur les journalistes de France 2 après l'émission (Envoyé Spécial) sur le massacre de Bentalha, criant à la désinformation et à la manipulation.

Des hélicoptères de combat bombardent la forêt de Mizrana (Kabylie) durant toute la journée.

Dimanche 26 septembre 1999 : Un commissaire et son adjoint sont tués à Tébessa.

Accrochage entre maquisards et miliciens à Rouabha, près de Jijel. Pas d’informations sur d’éventuelles pertes humaines.

Lundi 27 septembre 1999 : Une bombe explose au passage d’un camion d’ouvriers et de miliciens à Beni Mahboub, près d’El Milia : 1 mort et 16 blessés.

Sept citoyens sont tués et trois autres blessés à un barrage dressé par des hommes armés à l’entrée de Berrouaghia (Médéa).

Explosion de deux bombes à Ouzra (Médéa) ; un mort et trois blessés.

Violent accrochage entre militaires et miliciens à Sidi Daoud (Boumerdés). Pas d’informations sur d’éventuelles pertes humaines de part et d’autre.

Mardi 28 septembre 1999 : Un milicien tué à Bourchaïd (Jijel).

Mercredi 29 septembre 1999 : Deux citoyens qualifiés de « terroristes » tués dans une embuscade tendue par des militaires à Tadmaït (Tizi-Ouzou).

Cheikh Ahmed, imam de plus de 90 ans est tué par des hommes armés à l’intérieur de sa mosquée de Bordj Ménaïel (Boumerdés) à l’heure de la prière d’El Icha.

Jeudi 30 septembre 1999 : Un milicien, ancien adjoint de l’ex-DEC de Chlef tué par balles par des hommes armés près de son domicile (Chlef).

Un groupe armé mitraille un véhicule à un barrage dressé à Sidi Abderrahmane (Ténès) : un mort.

Trois citoyens tués à un barrage dressé par des hommes armés à l’entrée de Tébessa.

Samedi 2 octobre 1999 : Un policier blessé lors d’un attentat à Tizi-Ouzou.

Cinq personnes d’une même famille massacrées et six autres blessées à Ksar El Ferroudj, près de Hassi Bahbah (Djelfa) par un groupe armé.

Quatre maquisards « trévistes » de l’AIS tués à Mila lors d’une embuscade tendue par des hommes armés du « GIA » selon la presse.

Dimanche 3 octobre 1999 : Quatre policiers tués dans une embuscade à Chabet El Ameur (Boumerdés).

Quatre membres présumés d'un groupe armé tués lors d'une opération militaire à Stamboul (Mascara).

Lundi 4 octobre 1999 : Un citoyen, commerçant de profession, tué à Chettia (Chlef) par des hommes armés.

Explosion d'une bombe dans la localité d'Achiba, près de Benchicao (Médéa) : une citoyenne tuée.

Des avocats défenseurs des droits de l’homme signalent le transfert de nombreux prisonniers politiques des prisons de Serkadji et d’El Harrach vers des prisons de l’intérieur afin d'éviter toute rencontre avec la délégation de la Croix Rouge Internationale.

Mardi 5 octobre 1999 : La presse privée rapporte la mort de quatre citoyens qualifiés de « terroristes » à Mascara suite à un ratissage.

Un tronçon du gazoduc transméditerranéen reliant le Sahara à l’Italie détruit à l’explosif au niveau de la région de Bir El Ater, près de la frontière tunisienne, entraînant un gigantesque incendie.

Mercredi 6 octobre 1999: Dans une conférence de presse, le « ministre » de l’Intérieur annonce la reddition de 531 membres des « GIA », depuis la date d’application de la loi dite de « concorde civile ».

Un colonel de la marine du nom de Djebbar Mouloud et un officier des douanes, tués par des hommes armés à Timizart Loghbar, dans la banlieue de Tizi-Ouzou. Selon la presse internationale, le colonel assassiné serait un membre du MAOL liquidé par la SM sous couvert du GIA.

Jeudi 7 octobre 1999: La famille N’fissa, constituée de huit personnes massacrée à la ferme Bouzar Boualem, près de Douaouda (Tipaza) par des hommes armés.

Un voiture de type Renault Express est mitraillée à un barrage dressé par des hommes armés sur la route de Hamdania (Médéa) : 2 morts.

Un milicien et son épouse tués à El Afir, près de Dellys (Boumerdés).

Un milicien et un vétérinaire tués à un barrage dressé par des hommes armés près de Boghni (Tizi-Ouzou). Deux bus d’une société nationale (SNVI) sont incendiés au même lieu.

Un citoyen, « repenti du GIA » kidnappé en plein centre de Tizi-Ouzou par des civils armés.

Un membre présumé d'un groupe armé tué à Makouda (Tizi Ouzou).

Samedi 9 octobre 1999: La presse privée fait état de la reddition de quatre éléments appartenant au Hidjra Oua Takfir à Aïn Defla.

Découverte des cadavres de deux citoyens égorgés à Hounia (Aïn Defla).

Un citoyen, père de six enfants tué par balles à Sidi Akkacha (Chlef) par un groupe armé.

Deux membres présumés d'un groupe armé tués à El Biar (Alger).

Dimanche 10 octobre 1999: La presse privée rapporte la mort de six citoyens qualifiés de « terroristes » durant la week-end écoulé à Alger, Bordj Ménaïel et Mascara.

Un milicien tué à Oued Sehari (Aïn Defla) par des hommes armés qui réussiront à prendre la fuite. .

Lundi 11 octobre 1999: L’agence de presse Reuters rapporte que selon une personnalité proche du cercle présidentiel qui souhaite garder l’anonymat, la hiérarchie militaire aurait refusé la nouvelle composition gouvernementale proposée par Bouteflika, ce qui expliquerait ce long retard du changement de l’exécutif. Cette fuite organisée par les proches de Bouteflika est reprise par l’agence officielle APS. On pensait que le candidat « indépendant » Bouteflika « élu » le 15 avril et « plébiscité » le 16 septembre, avait les mains libres ?

Découverte du cadavre d’un jeune citoyen de 21 ans enlevé par des hommes armés à Sidi Abderrahmane (Tiaret).

Mardi 12 octobre 1999: La presse privée rapporte la mort de deux citoyens qualifiés de « terroristes » à Kouacem (Tissemsilt) lors d’un ratissage de l’armée.

Lors de l’inauguration de la foire annuelle d’Alger, Bouteflika somme la « mafia économique » à se repentir avant le 13 janvier 2000 (date d’expiration du délai donné aux groupes armés d’opposition pour déposer les armes) et qu’en cas de refus, il partirait. Cela confirme les informations de conflit avec l’oligarchie militaro-financière.

Publication du livre de Nesroulah Yous avec la collaboration de Salima Mellah: « Qui a tué à Bentalha, Chronique d’un massacre annoncé » aux Editions La Découverte, Paris.

Mercredi 13 octobre 1999: Dans une lettre ouverte à Bouteflika, le MAOL (mouvement algérien des officiers libres) lui demande de démettre les généraux putschistes, responsables de la mise à feu et à sang de l’Algérie.

Les supputations vont bon train dans la presse éradicatrice à propos de la crise entre les généraux et Bouteflika. Des messages codés sont transmis par les clans via leur presse. On parle d’un désaccord sur la nomination de Yazid Noureddine Zerhouni, ancien directeur adjoint de la sinistre SM, comme ministre de la Défense.

Explosion d’une bombe près de Laghouat : 2 morts et plusieurs blessés.

Découverte du cadavre d’un jeune citoyen à Faïdja, près de Sougueur (Tiaret).

Jeudi 14 octobre 1999: un milicien tué et deux autres blessés lors d’une embuscade prés de Jijel.

Samedi 16 octobre 1999: La presse privée rapporte la mort de 5 citoyens qualifiés de « terroristes » à Alger et Boufarik, durant le week-end écoulé.

Explosion d’une bombe à l’ancienne annexe de l’ambassade de France à Aïn Allah (Dely Ibrahim). Ces bâtiments avaient été désertés suite à l’attentat qui avait eu lieu en août 1994 où 5 français avaient trouvé la mort.

Dimanche 17 octobre 1999: Explosion d’une bombe près d’un abribus à Hassi Bahbah (Djelfa) : 5 blessés.

Importante opération militaire dans la région de Souk Khemis (Bouira) avec la participation de l’artillerie et d’hélicoptères de combat. Les maquis sont intensément bombardés.

Lundi 18 octobre 1999: Après la dépêche de Reuters le 11 octobre 1999, la publication de la lettre de Hadjar adressée à Bouteflika et l’information faisant état de la rupture éventuelle du cessez-le-feu par l’AIS, une autre information publiée par El Watan fait état de graves dissensions au sein du FFS. Ce dernier dément immédiatement cette grossière machination de déstabilisation.

Mardi 19 octobre 1999: Huit citoyens tués à Berrouaghia (Médéa) par des hommes armés. Il s’agirait selon la presse privée de bergers.

Un citoyen tué par un groupe armé près de Tiaret.

Trois citoyens qualifiés de « terroristes » tués lors d’une opération militaire à Aïn Fekan, près de Mascara.

Quatre membres présumés d'un groupe armé tués par des miliciens près de Lardjem (Tissemsilt).

Une certaine Latifa Benmansour, originaire de Tlemcen et demeurant à Paris, présentée comme écrivain s’en prend violemment dans une lettre ouverte publiée par El Watan, à Bouteflika qu’elle traite de mégalomane et d’hystérique. Le tir croisé continue. Il est à noter que cette personne avait soutenu la candidature de Bouteflika lors des « élections » présidentielles et qu’elle s’en était prise violemment au Dr Taleb Ibrahimi lors d’une soirée télévisée le jour de « l’élection » du candidat « indépendant ».

Mercredi 20 octobre 1999: Lors de l’inauguration de la nouvelle année judiciaire, Bouteflika annonce qu’il ne partira pas malgré les difficultés rencontrées dans l’exercice de ses « fonctions ».

Embuscade contre un convoi de gendarmes et de miliciens sur la route de Chetaïbi (Annaba) : Plusieurs morts et blessés seraient à dénombrer.

Jeudi 21 octobre 1999: Le « ministre » de l’intérieur annonce la reddition de 1100 « terroristes » depuis l’entrée en application de la loi dite de « concorde civile ».

Vendredi 22 octobre 1999: Trois citoyens appartenant à une même famille tués par des hommes armés à Frenda (Tiaret).

Samedi 23 octobre 1999: L’organisation Rehab, les éditions Hoggar (qui ont publié différents ouvrages sur la répression en Algérie), la LADDH et Maîtres Khelili et Mesli entreprennent un cycle de conférences en Europe et en Amérique du Nord pour attirer l’attention des organisations internationales et de l’opinion publique sur la dramatique situation des droits de l’homme en Algérie.

Dimanche 24 octobre 1999: Dans un classement mondial des pays où les atteintes aux droits de l’homme sont les plus criardes, publié par l’hebdomadaire anglais The Observer , l’Algérie figure en 4e position, après le Congo, le Rwanda et le Burundi.

La presse privée fait état de la mort de 13 citoyens qualifiés de « terroristes » lors d’une opération militaire dans la région de Mascara et d’un milicien à 60 km d’Alger.

Deux miliciens grièvement blessés à un barrage dressé par des hommes armés à Zentout (Bejaia).

Mardi 26 octobre 1999: Explosion d’une bombe à Hadjout (Tipaza) : 2 miliciens blessés.

Une trentaine d’universitaires algériens publient aux éditions Hoggar (Suisse) un ouvrage de 1500 pages sur les massacres en Algérie intitulé An Inquiry into the Algerian massacres).

Mercredi 27 octobre 1999: La presse privée rapporte la mort de 5 citoyens dont deux policiers et un milicien à Alger et Skikda, durant ces deux derniers jours.

Cinq citoyens tués à Tébessa par des hommes armés.

Jeudi 28 octobre 1999: Le quotidien El Khabar annonce l’éventuelle mise en retraite de 17 généraux lors de l’anniversaire du 1er novembre 54.

Abdelkader Hadjar, membre du FLN et « député », auteur du « complot spécifique » contre Abdelhamid Mehri est à son tour victime d’un « complot scientifique » suite à la publication de sa lettre adressée à Bouteflika. Il est démissionné de son poste de président de la commission des affaires étrangères de la chambre d’enregistrement.

Douze personnes appartenant à une même famille massacrées par un groupe armé à Tadjemout (Laghouat).

Quatre militaires tués lors d’une embuscade dans la région de Boumerdès.

Cinq citoyens qualifiés de « terroristes » tués près de Lakhdaria (Bouira). .

Samedi 30 octobre 1999: Explosion d’une bombe dans un cimetière à El Marsa (Ténès) : 1 mort et 3 blessés.

Trois militaires tués près de Tizi-Ouzou.

Deux policiers tués et trois autres blessés dans une embuscade tendue à Baghlia (Boumerdès).

Explosion d’une bombe au douar Ouled Boudouma (Chlef) : un mort.

Le quotidien londonien El Hayat fait état de tractations entre le commandement de l’armée et ce qui reste des groupes de l’AIS en vue de l’intégration d ‘éléments de cette dernière dans l’armée.!!!!

Mardi 2 novembre 1999: Dix personnes tuées à un barrage dressé par des hommes armés à l’entrée de Berrouaghia (Médéa).

Deux miliciens tués à Cap Djinet (Boumerdés).

Mercredi 3 novembre 1999: Découverte d’une bombe à l’intérieur d’un café en plein centre de Birkhadem (Alger). Un véritable carnage a pu être évité.

Jeudi 4 novembre 1999: Deux miliciens tués à Sidi Daoud, près de Dellys (Boumerdès).

Vendredi 5 novembre 1999: Importante opération de ratissage de l’armée dans la wilaya de Bouira : deux citoyens qualifiés de « terroristes » tués.

Attaque d’une caserne au mortier artisanal à Aïn Tarek, près de Relizane : 2 morts et plusieurs blessés.

Une bombe est désamorcée près du Mausolée de Sidi Mâamar à El Khemis (Aïn Defla).

Un bar-restaurant de la localité du Figuier (Boumerdès) fréquenté par des militaires est mitraillé par des hommes armés : 5 officiers tués (dont trois colonels, un commandant et un capitaine) et 6 blessés. Selon la presse internationale, les victimes seraient des éléments actifs du MAOL éliminés par la SM sous couvert du GIA.

Explosion d’une bombe à l’entrée du cimetière de Aïn Tagouraït (Tipaza) : 2 morts et 8 blessés.

Samedi 6 novembre 1999: Deux citoyens sont retrouvés assassinés près de Ramka (Relizane).

Un milicien tué à Bouachir (Jijel).

Des hommes armés se réclamant du « GIA » rackettent les villages de Démina et de Chekfa (Jijel).

Dimanche 7 novembre 1999: Explosion d’une bombe au passage d’une patrouille de gendarmes à Dellys (Boumerdés) : 2 morts et trois blessés.

Opération de ratissage dans la forêt de Boudjehoune, près de Meurad (Tipaza). De fortes explosions entendues dans les localités avoisinantes.

Lundi 8 novembre 1999: Le quotidien privé El Watan révèle la mort de 7 officiers supérieurs durant les deux dernières semaines pour les seules régions de Boumerdès et de Tizi-Ouzou.

Mardi 9 novembre 1999: Un membre présumé d'un groupe armé tué et un autre blessé à Sidi Senoussi (Tlemcen) lors d’une opération militaire.

Quatre miliciens gardant un tronçon du gazoduc Hassi R'Mel - Béjaïa tués près de Laghouat.

Un citoyen de 65 ans découvert décapité à Hérenfa (Chlef).

Mercredi 10 novembre 1999: Le tribunal d’exception de Tizi-Ouzou acquitte 8 greffiers accusés de « terrorisme » après 39 mois de détention !

Deux personnes tuées et huit autres blessées à un barrage dressé par des hommes armés à Bouinan (Blida).

Jeudi 11 novembre 1999: Un milicien tué à Béjaïa.

Explosion d’une bombe près d’un marché à Miliana (Ain Defla) : 10 blessés.

La presse privée fait état d’une éventuelle reprise des hostilités du groupe armé de Kertali (implanté dans la région de Larbaâ (Blida). Des tracts dans ce sens auraient été mystérieusement affichés dans cette ville. Kertali parle de manipulation des "services" et de provocations.

Samedi 13 novembre 1999: Six citoyens tués près de Médéa par des hommes armés.

Un citoyen de 63 ans qualifié « d’Emir des terroristes » tué lors d’une opération militaire dans la localité de Taguine, près de Ksar Chellala.

Le nouveau siège de la milice de Sahel Bouberak, près de Dellys (Boumerdés) détruit à l’explosif.

Deux gendarmes tués près de la brigade de gendarmerie de Dellys (Boumerdès).

Dimanche 14 novembre 1999: Un officier (lieutenant-colonel) et un autre soldat tués dans une embuscade à Draa El Mizan (Tizi Ouzou).

Lundi 15 novembre 1999: 19 personnes dont des femmes et des enfants massacrés par un groupe armé au douar Ouled Djillali Benyahia (Chlef).

Mardi 16 novembre 1999: Embuscade meurtrière contre un convoi militaire à Sidi Daoud, près de Baghlia (Boumerdès) : On parle de plus de 15 morts.

Un policier tué à Chettia (Chlef).

Explosion d’une bombe à Ouled El Merdja (Blida) : 1 mort.

Une bombe est désamorcée dans un amphithéâtre de la faculté centrale d’Alger.

Le cadavre d’un citoyen tué par balles est retrouvé au village Sellaoua Announa (Guelma).

Dans une interview à la chaîne TV qatarie El Djazira, Abdelhamid Mehri déclare qu’il ne peut y avoir de paix sans solution politique radicale et sans la participation effective de tous les acteurs politiques représentatifs de la société.

Jeudi 18 novembre 1999: Les cadavres de deux citoyens kidnappés durant la semaine écoulée par des hommes armés retrouvés à Sidi Akacha (Ténès).

Un citoyen du nom de Boha Bensaïd, qualifié de « terroriste » tué par une bande de miliciens à Oued Boulrouah (Chlef).

Samedi 20 novembre 1999: 19 personnes tuées et 10 autres blessées à un barrage dressé en pleine journée par des hommes armés en tenue de combat et portant des gilets pare-balles dans les gorges de la Chiffa, sur la route Blida-Médéa.

Explosion d’une bombe au passage d’un bus scolaire à Tameridjt (Béjaïa) : un mort et cinq blessés.

Un citoyen qualifié par la presse de « terroriste » tué et deux autres blessés lors d’une opération militaire dans la région de Aïn Tarek (Relizane).

Deux citoyens tués par un groupe armé près du barrage de Bouhamdane (Guelma).

Une bombe explose au passage d’un train à Béchar (Sud) : pas de victimes mais dégâts matériels importants.

Dimanche 21 novembre 1999: Quatre citoyens armés tués par un groupe armé à Faïdja, près de Tiaret

Deux citoyens retrouvés égorgés près de Relizane.

Lundi 22 novembre 1999: Abdelkader Hachani, intellectuel et homme politique est assassiné dans un cabinet dentaire de Bab El Oued (Alger) par un criminel muni d’un silencieux. Ce crime a pu avoir lieu avec une facilité déconcertante alors qu’il était constamment filé par des agents de la sécurité militaire. A qui profite le crime ? Très vives réactions nationales et internationales. Très vive émotion dans les quartiers populaires. La coordination nationale du FIS à l’étranger accuse la sécurité militaire d’être l’auteur du crime. Le MAOL (officiers libres) accuse les généraux putschistes. Il est clair que les réserves émises par Hachani sur le processus de réconciliation factice dérangeait les desseins des putschistes.

Mardi 23 novembre 1999: Imposantes funérailles d’Abdelkader Hachani au cimetière d’El Kettar. Des milliers de citoyens, toutes couches confondues ont accompagné avec calme et dignité la dépouille mortelle du défunt de son domicile au cimetière. Des youyous de femmes accompagnèrent le passage du cortège. Tous les partis représentatifs et de nombreuses personnalités politiques de la société algérienne y étaient présents. Le pouvoir militaire a autorisé Abassi Madani à se recueillir devant la dépouille de Abdelkader Hachani à son domicile. Son apparition a été accueillie par des « Allah Akbar ».

Deux citoyens égorgés par des hommes armés au douar Hadji, près de Hattatba (Tipaza).

Deux miliciens tués à Kharrouba (Boumerdès) lors d’une embuscade tendue par un groupe armé.

Quatre miliciens blessés par l’explosion d’une bombe à Damous (Cherchell).

Explosion d’une bombe près de la ferme Djenkoula (Boufarik) : un mort et un blessé.

Le cadavre d’un citoyen égorgé découvert à El Affroun (Blida).

Mercredi 24 novembre 1999: Dans une lettre adressée à Bouteflika, 94 théologiens et hommes politiques du monde musulman demandent au pouvoir d’Alger de libérer les prisonniers politiques et d’ouvrir un véritable dialogue avec toutes les forces politiques représentatives de la nation.

Jeudi 25 novembre 1999 : Descente d’un groupe armé dans le village d’Aït Saâdallah (Jijel) et enlèvement de deux citoyens.

Vendredi 26 novembre 1999: Dans un communiqué, le MAOL (mouvement algérien des officiers libres) révèle que sur les 1300 « repentis » descendus des maquis à la faveur de la loi dite de «concorde civile» figureraient près de 700 agents infiltrés de la sécurité militaire.

Des informations font état de nombreuses arrestations de citoyens des quartiers de Bab El Oued et de la Casbah dans le cadre de « l’enquête » sur l’assassinat d’Abdelkader Hachani. Il faudra s’attendre à la présentation dans les prochains jours d’ individus du sinistre « GIA » « avouant » leur crime comme dans l’affaire de l’aéroport ou dans les assassinats de Djaout, Karima Belhadj ou Matoub.

Dans une interview dans le cadre de l’émission politique de MBC, Agenda, Bouteflika déclare que l’opposition est persona non grata à la radio et la télévision !

Explosion d’une bombe au passage d’une bande de miliciens dans la forêt de Sidi Akacha (Chlef) : Un mort et plusieurs blessés.

Samedi 27 novembre 1999: La presse fait état de la mort de trois miliciens durant le week-end à Relizane et Tipaza.

Dix personnes dont des femmes et des enfants tués et deux autres blessés à un barrage dressé par des hommes armés sur la route Boufarik-Chebli (Blida).

Le siège de la milice des Deux Bassins, situé entre Tablat et Larbaâ est attaqué à l’explosif : 3 morts et 8 blessés.

Un policier est tué par balles à la Grande Poste d’Alger et un autre blessé à la rue Mulhouse, au centre de la capitale.

Dimanche 28 novembre 1999: Dix neuf personnes massacrées et dix autres blessées par des hommes armés en tenue militaire à un barrage dressé au lieu dit Messissa, près de Boumedfaa (Ain Defla).

Un milicien tué et deux autres blessés dans une embuscade à Oued Sly (Chlef).

Lundi 29 novembre 1999: Nouveau dérapage médiatique de Bouteflika. Dans une interview donnée à TF1 et diffusée en prime time par l’organe télévisuel national, il déclare « qu’après le 13 janvier 2000, il utilisera tous les moyens pour mettre hors d’état de nuire les fauteurs de troubles, y compris les moyens qui déplaisent à Amnesty International et Human Rights Watch ». Et nous savons, en tant que militants des droits de l’homme que les moyens qui déplaisent à ces deux honorables organisations sont la torture, les exécutions sommaires et les disparitions !

Explosion d’une bombe au lieu dit Beni Merzoug (Chlef) au passage d’un tracteur : 2 morts et deux blessés.

Embuscade contre une bande de miliciens près de Médéa : 3 morts et deux blessés.

Mardi 30 novembre 1999: Dix militaires tués suite à l’explosion d’une bombe près de leur campement à Achaïba (Médéa).

Le cadavre d’un milicien enlevé la veille est découvert à l’entrée de Médéa.

Dans un communiqué adressé aux agences de presse, les trois compagnons de feu Abdelkader Hachani (Omar Abdelkader, Ali Djeddi et Kamal Guemazi) rappellent que le processus de « concorde » initié par le pouvoir d’Alger a montré ses limites et «a trahi l’espoir et suscité les craintes» en ajoutant que la réconciliation que voulait Hachani est « une réconciliation qui garantit les droits, qui apaise les victimes, qui lève les barrières sur les libertés et qui ouvre la voie devant les forces nationales pour s’entendre sur une solution politique globale qui renforce les règles de la pluralité et qui permet à la nation de revenir à la légalité».

Mercredi 1er décembre 1999: Dans un communiqué adressé aux agences de presse, les trois frères de Abdelkader Hachani émettent des doutes sur la qualité et le sérieux de l’enquête sur la mort de leur frère et s’interrogent sur les conditions de son assassinat alors qu’il était étroitement surveillé par des agents de la sécurité militaire.

Explosion d’une bombe à Dellys (Boumerdès), au passage d’un véhicule militaire : 3 morts et 3 blessés.

Jeudi 2 décembre 1999: Onze personnes d’une même famille massacrée par un groupe armé à Sidi Makhlef, près de Laghouat.

Seize citoyens qualifiés de « terroristes » tués et deux militaires blessés lors d’un accrochage survenu à Hay Chorfa (Chlef).

Des informations font état de ratissages de Nindjas dans de nombreux quartiers d’Arzew, Kouchet El Djir et El Hassi, dans la banlieue oranaise. Des perquisitions auraient été effectuées aux domiciles des citoyens.

Vendredi 3 décembre 1999: Un jeune citoyen de 25 ans tué par balles par un groupe de trois hommes au chalet des pins, un quartier de Constantine.

Un vieillard découvert décapité à Hassasna (Saïda).

Réapparition des nindjas dans des barrages routiers à la sortie d’El Harrach (Alger). .

Explosion d’une bombe au passage d’un véhicule de police dans le quartier de Bordj Lefnar de Dellys : un mort et plusieurs blessés. Une rafle de la police, en représailles à cet attentat est réalisée dans le dit quartier. Près d’une centaine de citoyens sont arrêtés et transférés dans une caserne où ils sont sauvagement agressés à coups de crosse. Des dizaines de citoyens sont blessés et l’un d’eux, Dellal Lounès, âgé de 38 ans succombera à ses blessures (traumatisme crânien). Vive émoi dans la ville.

Samedi 4 décembre 1999: Embuscade tendue dans la forêt de Boumehni, près de Draa El Mizan (Tizi Ouzou) : deux militaires et un milicien grièvement blessés.

Deux citoyens qualifiés de « terroristes » tués lors d’une opération militaire à Aomar (Bouira).

Explosion d’une bombe au passage d’un véhicule de police à Khemis Miliana (Ain Defla) : 1 mort et 4 blessés.

Quatre citoyens qualifiés de « terroristes » tués à Tissemsilt.

Un citoyen qualifié de « terroriste » du nom de Lachheb Rachid est tué par des militaires dans la localité de Stamboul (Mascara).

Embuscade meurtrière contre un convoi militaire à Sidi Daoud (Boumerdès) : 4 morts et plusieurs blessés.

Dimanche 5 décembre 1999: Le quotidien privé El Watan affirme que contrairement aux déclarations triomphalistes du pouvoir, seuls 400 « terroristes » se sont réellement rendus et que le nombre de victimes depuis la promulgation de la loi dite de « concorde civile » est de 3000 ! Le même quotidien fait état d’un éventuel rappel des réservistes du service national pour le Ramadhan et l’après 13 janvier. ??!

Deux citoyens dont un policier sont tués à un barrage dressé par des hommes armés à Boukhadra (Tébessa).

Explosion d’une bombe dans un immeuble du quartier Dardara, en plein centre de la ville de Khemis Miliana (Ain Defla) : 3 morts.

Un milicien tué par un groupe armé à Keddara (Boumerdés).

Un policier tué dans la ville de Constantine.

Des hommes armés en tenue militaire et portant des gilets pare-balles tirent sur de jeunes citoyens dans la ville de Khemis Miliana (Ain Defla) : 2 morts et 5 blessés.

Lundi 6 décembre 1999: La chaîne satellitaire qatarie El Djazira fait état de l’envoi d’un communiqué par Abassi Madani aux cadres du FIS attirant leur attention sur les pièges de la «concorde civile» des généraux et sur les promesses non tenues par Bouteflika. Cette information n’est reprise que le lendemain par les autres agences internationales de presse.

Un policier et un milicien tués à Chlef.

Six citoyens qualifiés de «terroristes» tués à Sidi Daoud (Boumerdès).

Mardi 7 décembre 1999: Réapparition des nindjas qui procèdent à un vaste ratissage dans les quartiers de Aïn El Beida, à la périphérie sud d’Oran.

Deux citoyens tués et un autre blessé à un barrage dressé par des hommes armés au douar Sidi Ayad, près de Boufarik (Blida).

Mercredi 8 décembre 1999: Le conseil de coordination du FIS à l’étranger fait état dans un communiqué, de pressions exercées par les «services» sur Abassi Madani, suite à la publication de sa lettre critiquant la «concorde civile».

Jeudi 9 décembre 1999: Début du Ramadhan.

Des mesures de sécurité exceptionnelles sont prises à travers le territoire national et plus particulièrement la capitale qui est pratiquement quadrillée. Des routes considérées comme dangereuses sont fermées à la circulation à partir de 18 heures jusqu’à l’aube en divers endroits du pays. Multiplication des barrages et apparition de blindés.

Explosion d’une bombe au lieu dit Mérabtine à Omaria (Médéa) : 2 morts et trois blessés.

Un citoyen est tué par un groupe d’hommes armés à Mila.

Maître Abdenour Ali Yahia, président de la ligue algérienne de défense des droits de l’homme reçoit la visite en ce premier jour de Ramadhan, de deux commissaires de police à son domicile pour l’informer qu’il « serait menacé de mort par le GIA » et qu’ils lui offraient la protection de la police dans ses déplacements en dehors d’Alger. L’avocat refusera cette offre et les deux officiers reviendront à deux reprises à son domicile pour le relancer. Devant la persistance du refus, les deux officiers demanderont à l’avocat de signer une décharge dégageant toute responsabilité de l’Etat dans ce qui lui arriverait à l’avenir. Cette machination rappelle étrangement les menaces de mort qu’il avait reçu durant les semaines qui précédèrent la manipulation du 5 octobre 88 suite à ses interventions dans les médias français pour dénoncer déjà les atteintes aux droits de l’homme du temps du colonel Bendjedid.

Samedi 11 décembre 1999: 15 personnes sont massacrées à un barrage dressé par des hommes armés en tenue militaire dans les gorges de la Chiffa (Blida).

Importante opération militaire de ratissage dans les maquis de Tagrara (Aïn Defla) avec participation des forces spéciales et d’hélicoptères de combat.

Des hommes armés circulant à bord d’un véhicule tirent sur un barrage de gendarmes à Ouled El Alleug (Blida). Pas de victimes.

Dimanche 12 décembre 1999: 11 citoyens massacrés et 4 autres enlevés à Taghit (Béchar) par un groupe armé.

Cinq militaires et deux maquisards tués lors d’une opération de ratissage à Hammam Righa (Aïn Defla).

Un maquisard tué et un policier blessé lors d’une embuscade contre une patrouille de police à Draa El Mizan (Tizi-Ouzou).

Une bombe déposée dans un immeuble de la cité Emir Abdelkader de la ville de Khemis (Aïn Defla) est désamorcée par les services de sécurité.

Lundi 13 décembre 1999: Trois personnes d’une même famille tuées par un groupe armé au douar Benallal près de Miliana (Ain Defla).

Le maire et le chef de la brigade de gendarmerie de la localité de Ammi Moussa (Relizane) tués par des hommes armés.

Des rumeurs font état de l’existence d’une liste noire de 20 noms d’hommes politiques et de militants des droits de l’homme partisans de la réconciliation véritable, à abattre par des groupes « occultes ». Une véritable psychose s’installe dans la capitale. Les officines du crime semblent réactivées devant l’impasse politique dans laquelle se trouve le pays.

Mardi 14 décembre 1999: Un communiqué du ministère de l’intérieur fait état de l’arrestation de l’assassin d’Abdelkader Hachani «en possession de l’arme du crime et des pièces d’identité de la victime» ! Les frères d’Abdelkader Hachani avaient raison de s’inquiéter la semaine dernière de la tournure que prenait l’enquête.

Embuscade meurtrière contre un convoi militaire sur la route nationale menant vers Ouled Mebarek (Chlef) : 11 morts et 22 blessés dont de nombreux grièvement du côté militaire et 2 morts du côté des assaillants.

Le chef de la milice de Baghlia (Boumerdès) tué lors de l’attaque du siège de cette dernière par des maquisards.

Un citoyen tué par un groupe armé à Raïs, près de Sidi Moussa (Alger).

Mercredi 15 décembre 1999: El Watan, quotidien privé «très informé des questions sécuritaires» rapporte par l’intermédiaire de sa «spécialiste » es-terrorisme des « informations » très précises sur l’arrestation du présumé assassin d'Abdelkader Hachani, 24 heures après son arrestation : Il aurait été interpellé au moment où il sortait de la mosquée à El Harrach. Il avait sur lui un portefeuille contenant les papiers d’identité de sa victime ainsi qu’un pistolet automatique muni de trois chargeurs. L’analyse balistique effectuée par le laboratoire scientifique de la police aurait déterminé qu’il s’agissait bel et bien de l’arme du crime. Que l’assassin répondait bien au portrait robot établi par les services de sécurité. Que lors des premiers aveux, le présumé assassin, Boulemia Fouad aurait déclaré avoir rejoint le GIA aux Eucalyptus (El Harrach) et qu’il aurait fui la capitale après le massacre de Bentalha pour rejoindre Antar Zouabri. Toujours lors de l’interrogatoire, il aurait déclaré avoir agi seul. Revoici "l'acte isolé"!

La presse privée fait état de la mort de six citoyens qualifiés de « terroristes » lors d’opérations militaires dans les régions de Bouira, Tipaza et Médéa, durant les deux derniers jours.

L’observatoire de protection des défenseurs des droits de l’homme, dans un communiqué publié récemment s’inquiète de la situation de Abdenour Ali Yahia, suite aux « menaces de mort » dont il ferait l’objet.

Jeudi 16 décembre 1999: Dans une interview donnée à Beur FM, Abdenour Ali Yahia accuse un clan de l’armée d’être l’auteur de l’assassinat de Hachani et affirme que c’est ce même clan qui voudrait attenter à sa vie et à celle des hommes politiques qui prônent la véritable réconciliation. Selon son analyse, il n’est pas étonnant de voir se perpétrer d’autres assassinats politiques comme celui de Hachani d’ici le 13 janvier 2000.

Dans un communiqué, le conseil de coordination du FIS à l’étranger appelle les éléments de l’AIS à ne pas déposer les armes et accuse le pouvoir militaire de refuser une véritable réconciliation, taxant la loi dite de « concorde civile » de loi imposée par les généraux.

Nouveau massacre dans la cité Lampère, sur les hauteurs de Bou Ismail, à l’ouest d’Alger : 12 citoyens sortant de la mosquée après les prières des taraouih sont mitraillés puis achevés à l’arme blanche par des hommes armés.

Explosion d’une bombe à Larbaâ (Blida) : un milicien tué et deux autres blessés.

Quatre personnes sont tuées et une autre blessée à un barrage dressé par des hommes armés sur la route de Koléa (Tipaza).

Vendredi 17 décembre 1999: Des intellectuels algériens en Europe lancent un appel publié par le quotidien français Libération pour une commission internationale d’enquête sur tous les crimes commis depuis le coup d’Etat de janvier 1992. Parmi les signataires figurent l’historien Mohamed Harbi et le sociologue Addi Lahouari.

Un citoyen qualifié de « terroriste » tué à la cité des Chouhada à El Oued par les services de sécurité.

Accrochage à Errais, près de Sidi Moussa (Alger) entre un groupe armé non identifié et des miliciens. Pas d’informations sur d’éventuelles victimes.

Dimanche 19 décembre 1999: La presse privée annonce la « reddition » de dizaines de « terroristes » de l’AIS à Chlef, Jijel et Souk Ahras depuis vendredi dernier. Interrogé par la chaîne El Djazira sur ces informations publiées par la presse, Rabah Kébir précisera que ceux qui sont descendus des maquis sont les personnes âgées et les blessés en application à l’accord conclu avec le pouvoir et qu’il ne s’agit ni de reddition ni de remise des armes. Toujours selon Kébir, les maquisards de l’AIS ne descendront que lorsque toutes les mesures politiques contenues dans l’accord seront appliquées par le pouvoir (libération des détenus politiques, indemnisation des victimes et réhabilitation du FIS). Nous assistons à un recentrage du discours politique de Kébir après avoir déclaré il n’y a pas si longtemps que « le FIS n’existait plus ».

Le quotidien privé Le Matin fait état de la mort de 11 militaires dans une embuscade à l’ouest d’Alger sans donner d’autres détails.

Lundi 20 décembre 1999: Dans un point de presse, le procureur de la République de Bab El Oued (Alger) donne des précisions sur l’arrestation de l’assassin présumé d’Abdelkader Hachani. Il aurait été arrêté à la place du 1er mai d’Alger en possession de l’arme du crime et d’une carte professionnelle d’un policier tué en mai 1999 à Tizi Rached (Tipaza).

Explosion d’une bombe près de la salle omnisports de Boumerdès : pas de victimes.

Mardi 21 décembre 1999: Deux policiers tués à Boghni (Tizi-Ouzou) par des hommes armés.

Trois hommes armés et cagoulés kidnappent un jeune citoyen travaillant au domicile de la mère de Matoub Lounès en Kabylie. Il sera séquestré durant quelques heures et interrogé sur le nombre de personnes se trouvant habituellement au domicile de la mère du chanteur défunt. Les ravisseurs libéreront le jeune citoyen avec un message pour la sœur du chanteur, Malika Matoub lui signifiant de se taire et de « pas trop chercher à comprendre quant à l’assassinat de son frère ».

Jeudi 23 décembre 1999: Deux citoyens tués à un barrage dressé par des hommes armés à Ouled Slama, près de Bougara (Blida).

Explosion d’une bombe sur un chemin communal de Aïn Tagouraït (Tipaza) : un enfant grièvement blessé.

Cinq personnes appartenant à une même famille tuées par des hommes armés à Laghouat.

Vendredi 24 décembre 1999: 30 citoyens massacrés et 10 autres blessés à un barrage dressé par des hommes armés en tenue militaire, à la sortie de Khemis Miliana (Ain Defla).

La brigade de gendarmerie de Mahelma (Alger) est attaquée par un groupe armé : un officier et trois assaillants tués.

Deux personnes tuées et deux autres blessées suite à l’attaque par un groupe armé de leur domicile situé à Tafraout (Chlef).

Violent accrochage à Benchâabane, près de Boufarik : 9 militaires et 4 maquisards tués.

Samedi 25 décembre 1999: Dans une déclaration adressée à la presse, Malika Matoub confirme le kidnapping d’un jeune citoyen travaillant au domicile de sa mère et dénonce les tentatives d’intimidation pour la faire taire. « Il est clair, dira-t-elle dans le communiqué, que l’exigence persistante de l’enquête, de même que mes déclarations réitérées de n’exclure aucun auteur ni commanditaire présumé de l’assassinat de mon frère Lounès sont le motif de cet acte. Je maintiens la résolution de faire toute la lumière sur les circonstances, les auteurs et leurs commanditaires quels qu’ils soient. Toute pression, intimidation, menace et campagne de dénigrement ne feront que renforcer ma détermination ».

Un bus et une ambulance brûlées et trois personnes kidnappées par des hommes armés en tenue militaire à un barrage dressé au lieu dit Mâamar près de Draa El Mizan (Tizi Ouzou).

Dimanche 26 décembre 1999: Explosion d’une bombe devant le siège de la milice de Merhaba, dans la région de Texenna (Jijel) : un milicien grièvement blessé.

Un militaire tué à un barrage dressé par des hommes armés à la sortie de la ville de Tadmaït (Tizi-Ouzou).

 

 

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