La police empêche un sit-in devant le tribunal de Sidi M’hamed

SOUTIEN AUX GREFFIERS EN GRÈVE DE LA FAIM

La police empêche un sit-in devant le tribunal de Sidi M’hamed

Le Soir d’Algérie, 5 juin 2012

En guise de soutien à leurs collègues en grève de la faim, cinq greffiers syndicalistes, affiliés au Snapap, ont tenté hier d’observer une grève de la faim devant le tribunal correctionnel de Sidi M’hamed, qui abrite également le siège du pôle judiciaire spécialisé du Centre.
Abder Bettache – Alger (Le Soir) Toutefois, l’action décidée la veille a été avortée suite à l’intervention des éléments de la Sûreté nationale qui a évacué les protestataires, à peine deux heures après qu’ils aient commencé leur grève. Selon des greffiers, cette action a été initiée par le comité de soutien aux greffiers grévistes, qui lance un cri de détresse au ministère de la Justice et à «tous ceux qui défendent les droits syndicaux et les droits des travailleurs ». La coordinatrice du comité de soutien Yamina Maghraoui, expliquera que la grève de la faim des greffiers, «ne semble inquiéter personne en ce qui concerne l’état de santé des personnes en grève qui se détériore». Il ne se passe pas un jour, selon elle, sans que des grévistes ne soient évacués en urgence vers l’hôpital » Pour ledit comité, «il y a urgence à instaurer un dialogue entre le syndicat des greffiers et le ministère de tutelle, avant que les choses ne prennent une tournure grave, puisque chaque jour on se rapproche de la catastrophe, sans que les responsables ne lèvent le petit doigt». En effet, le sentiment d’abandon se lisait sur le visage des grévistes. Allongés sur des matelas à même le sol, dans la grande salle de la maison du syndicat, les grévistes avaient le sentiment d’avoir été abandonnés par les leurs et «méprisés par une tutelle qui ne leur accorde jusque-là aucune importance». Cela dit, la Fédération nationale des greffiers affiliée au Snapap ne désespère pas pour autant et espère redonner un nouveau souffle au mouvement. Déjà, un rassemblement national est prévu dans les jours à venir dont l’objectif premier est de dénoncer «les attitudes dures du ministère de la Justice envers ces travailleurs et rappeler que 46 grévistes font les frais d’une suspension abusive» de la part du ministère.
A. B.