Salah-Eddine Sidhoum jugé aujourd’hui

SA DEMANDE DE LIBERTE PROVISOIRE REJETEE

Salah-Eddine Sidhoum jugé aujourd’hui

Le Quotidien d’Oran, 15 octobre 2003

La cour d’Alger a statué négativement sur la demande de liberté provisoire introduite par le collectif des avocats de Salah-Eddine Sidhoum, sous mandat de dépôt à la prison de Serkadji. La décision est tombée tard dans la nuit de mardi, alors que son procès s’ouvre aujourd’hui. En grève de la faim depuis son incarcération, le docteur Sidhoum se trouve, selon ses proches, dans un état de santé critique. Mais, selon eux, il refuse d’arrêter sa grève jusqu’à satisfaction de sa revendication d’un procès équitable en présence d’observateurs nationaux et internationaux.

Il est poursuivi pour «appartenance à un groupe terroriste et apologie des actes terroristes, etc… », selon l’arrêt de renvoi de la chambre d’accusation. Ses avocats considèrent qu’il y a vice de forme dans la qualification des chefs d’inculpation, et surtout la mention de «etc… » qui est étrangère au droit. S’appuyant sur ce dossier et les PV de la police judiciaire, ses avocats affirment que son dossier est vide. Condamné une première fois, en 1994 pour les mêmes chefs d’inculpation, le juge d’instruction a prononcé un non-lieu pour Dr Sidhoum. En 1997, il est condamné à 20 ans de prison par contumace. Un mandat d’arrêt a été lancé contre lui. Il rentre en Algérie et se présente à la justice le 29 septembre dernier pour demander la révision de son procès. Depuis, il est mis sous mandat de dépôt et a entamé une grève de la faim.

Des organisations nationales et internationales des droits de l’Homme, et députés européens ont vite manifesté leur solidarité avec Dr Sidhoum et réclament sa libération. Les ONG et députés Verts et PS ont organisé un rassemblement devant l’ambassade d’Algérie à Paris pour exiger que «lui soit garanti un procès équitable selon les normes universelles des droits de l’Homme». Il a bénéficié du soutien de la lauréate du prix Nobel de la paix 2003, Chirin Ebadi qui lui a adressé une lettre «dès qu’elle a appris par la FIDH, de sa situation». Elle adresse également un appel aux autorités «à tout entreprendre afin de garantir (votre) sécurité et (votre) libération».

Ses avocats et sa famille sont persuadés que son affaire est montée de toutes pièces en raison de son militantisme pour les droits de l’Homme. Ils s’attendent d’ailleurs à sa libération, d’autant que, estime son fils Amine, avocat de profession, le dossier ne contient aucun élément prouvant les chefs d’inculpation.

B. Djilali