Cinq Algériens acceptent d’être extradés de Grande-Bretagne

L’UN D’EUX A QUITTE LE ROYAUME HIER

Cinq Algériens acceptent d’être extradés de Grande-Bretagne

Le Quotidien d’Oran, 21 janvier 2007

Réda Dendani est le troisième Algérien à être extradé de la Grande-Bretagne vers l’Algérie, sur décision du ministère de l’Intérieur britannique. Réda Dendani qui a quitté, hier, son ancien pays d’accueil, fait partie des 17 détenus algériens qui étaient sous le coup d’une décision d’extradition vers leur pays d’origine, l’Algérie. Cette décision d’extradition avait été également exécutée à l’encontre de deux autres Algériens en juin 2006. En vertu de la loi sur l’immigration, le ministère britannique de l’Intérieur a considéré les 17 Algériens comme «représentant une menace pour la sécurité nationale britannique». Sur les cinq détenus algériens qui ont accepté leur extradition vers l’Algérie, Dendani est le premier à être extradé. Marié et père d’une fille de sept ans, Dendani avait demandé aux autorités britanniques, dans une lettre ouverte diffusée le 24 décembre sur un site islamiste, de le remettre aux autorités de son pays car ne pouvant plus supporter cette détention à durée indéterminée et préférant rentrer chez lui. Il avait également précisé avoir formulé cette demande neuf mois auparavant tout en s’interrogeant sur les motifs de sa détention. En Grande-Bretagne, l’étranger est «toujours considéré comme étranger ou citoyen de la deuxième classe», a écrit Dendani dans sa lettre.

L’affaire des Algériens détenus en Grande-Bretagne avait suscité une grande polémique parmi des médias britanniques et arabes qui ont estimé que l’ajournement de leur extradition est dû au fait qu’ils seraient «maltraités», une fois de retour en Algérie. Ce à quoi l’Algérie a répondu que les 17 personnes ne sont ni recherchées par la justice ni impliquées dans des actes terroristes, précisant, toutefois, que compte tenu d’une évaluation des services de sécurité britanniques, elles ont été portées sur la liste des personnes représentant une menace pour la sécurité nationale britannique, comme l’a encore attesté le ministère de l’Intérieur britannique cité, hier, par la télévision britannique BBC.

La loi de 1971 sur l’immigration «Immigration Act» donne, en effet, au ministère de l’Intérieur de larges prérogatives pour arrêter et extrader toute personne séjournant sur le sol du Royaume-Uni et représentant une menace pour sa sécurité nationale.

Londres et Alger avaient, pour rappel, signé en juin dernier quatre accords portant extradition, entraide judiciaire en matière pénale, commerciale et civile, et la circulation des personnes et réadmission. Lors de la visite du président de la République Abdelaziz Bouteflika à Londres début juillet, le Premier ministre Tony Blair avait exprimé l’espoir que «la plus grande coopération» entre les deux pays «facilite» le renvoi des personnes «impliquées dans l’extrémisme».

H. B.