Mohamed Salah Dembri à propos des 17 détenus algériens à Londres

Selon Mohamed Salah Dembri, à propos des 17 détenus algériens à Londres

Un seul détenu identifié par la justice algérienne

Par Yasmine Ferroukhi, La Tribune, 30 Avril 2006

Parmi les 17 Algériens détenus dans les prisons londoniennes et qui font l’objet d’une extradition vers l’Algérie, une seule personne a été identifiée puisque déjà condamnée par la justice algérienne. C’est ce qu’a déclaré hier sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, M. Mohamed Salah Dembri, représentant diplomatique de l’Algérie au Royaume-Uni. Il a ajouté que «la procédure d’identification n’est pas encore terminée» tout en précisant qu’il s’agit plus précisément d’«une demande anglaise qui a été adressée aux autorités algériennes parce que ces personnes sont sous le coup des mesures d’expulsion». M. Dembri, qui estime que cette affaire a souffert lors de sa médiatisation de beaucoup de confusion, explique qu’actuellement «il y a un dialogue qui est établi» entre les deux pays d’abord pour «avoir l’ensemble des informations concernant l’identité de ces personnes», ensuite pour «connaître quelles sont les charges retenues contre elles par les autorités britanniques» et, enfin, «quels sont leurs vœux» puisque les détenus ne sont, à ce jour, pas encore jugés.
Quant à savoir si ces Algériens sont liés à des réseaux terroristes, M. Dembri ne donne pas de réponse tranchée et revient plutôt sur la condition de la justice anglaise de faire accompagner les prisonniers algériens par un juge britannique. «Là aussi, je pense qu’il faut rétablir les choses dans leur cadre normal […] Il y a eu en novembre dernier une demande liée à des problèmes de garantie, et tout ça se négocie et se discute en Algérie. Les diplomaties des deux pays ainsi que les ministères de la Justice s’y emploient avec beaucoup de doigté.» L’ambassadeur d’Algérie en Angleterre rassure que «le travail du côté algérien se fait normalement sur la base des procédures internes algériennes et en toute souveraineté».
Toujours au sujet des extraditions, et à propos de celle concernant Abdelmoumene Khalifa, une demande formulée par les autorités algériennes, M. Dembri répond que «le procès se tiendra à la date indiquée», c’est-à-dire en juillet prochain. Quant à savoir si ledit procès se tiendrait en présence du principal accusé, l’invité de la radio dit simplement que «c’est prématuré» de répondre à la question en rappelant, toutefois, que les autorités des deux pays essayent d’avancer dans le traitement de cette question. «Plusieurs délégations sont venues à Alger, évidemment cette question a été à l’ordre du jour», fait-il remarquer.
Au volet économique, se basant sur les statistiques de l’accroissement des échanges commerciaux, il est à constater que la Grande-Bretagne est passée du «13ème au 8ème rang parmi nos partenaires». Même si la coopération énergétique reste importante, le représentant diplomatique de l’Algérie au Royaume-Uni fait remarquer que «les opportunités d’investissement sont actuellement explorées par les milieux d’affaires britanniques», citant, dans le domaine de l’enseignement supérieur, la présence de «400 étudiants algériens de niveau doctoral». Et pour le renforcement des relations économiques, l’Algérie «projette d’ouvrir des représentations dans différents pays, dont le Royaume-Uni». Au sujet de la dette algérienne contractée auprès du pays de Sa Majesté et qui est de trois millions de dollars, il est envisagé son payement par anticipation puisque l’Algérie a déjà «introduit sa requête auprès du Club de Paris pour le remboursement anticipé de sa dette publique vis-à-vis d’un certain nombre de pays».

Y. F.