Centres de rétention en France : Les sans-papiers algériens en tête

Centres de rétention en France

Les sans-papiers algériens en tête

par S. M., Le Quotidien d’Oran, 26 avril 2008

Les ressortissants algériens en situation irrégulière en France viennent en tête de liste des étrangers ayant transité, l’année dernière, par les 22 centres de rétention administrative de l’Hexagone, avec un taux de 12,50%, selon une enquête menée par l’ONG française Cimade. Sur les 35.000 étrangers sans papiers en rétention administrative, près de 4.400 étaient des Algériens talonnés par les Marocains (11,88%), les Turcs (7,62%), les Tunisiens (7%) et viennent ensuite les ressortissants de pays africains comme le Mali (3,70%) et les Asiatiques: Chinois (5,66%) suivis de près par les Indiens (5,43%).

Au total, les étrangers sans papiers en France arrivent de 159 pays, soit près de 80% des pays de la planète, selon les chiffres communiqués par Cimade, rapporte l’AFP. L’enquête révèle une forte baisse du nombre des ressortissants roumains ayant transité par les centres de rétention administrative avec un taux de seulement (1,61%) en 2007, alors qu’en 2006 plus de 4.300 Roumains (14%) avaient été retenus dans des centres de rétention. Le tiers des Roumains retenus avaient été expulsés vers leur pays en 2006. Ce recul important du nombre des Roumains retenus en France s’explique par l’entrée de la Roumanie dans l’Union européenne au début de l’année dernière. Selon la même enquête, 14.000 clandestins en rétention administrative avaient fait l’objet de reconductions effectives vers les frontières en 2007. Les ressortissants algériens et marocains sont les plus exposés à la procédure d’expulsion avec un taux de reconduite effective vers la frontière (entre 40 et 50%) en raison de la proximité géographique avec l’Hexagone mais surtout à cause des accords diplomatiques paraphés entre la France et ces deux pays de la rive sud de la Méditerranée. Les ressortissants turcs sont aussi hautement exposés à la procédure d’expulsion de France. L’enquête de cette organisation non gouvernementale française démontre une nette croissance du nombre des familles et enfants sans papiers ayant transité par les centres de rétention administrative. 154 couples ou parent seul et 242 enfants ont été placés en rétention en 2007 contre 97 adultes et 202 mineurs en 2006. Le tiers des enfants retenus étaient des bébés (jusqu’à 2 ans), 20% avaient entre 3 et 5 ans, 23% entre 6 et 10 ans et 21% entre 11 et 17 ans. Cependant, ce nombre reste assez faible par rapport au nombre total des étrangers retenus, dont la majorité (à plus de 92%) sont des jeunes hommes âgés d’environ 32 ans qui avaient passé en moyenne 10 jours en rétention administrative. Jeudi, le président français Nicolas Sarkozy avait exclu toute idée de régularisation massive des travailleurs sans papiers en France arguant que cette régularisation conduirait son pays « à la catastrophe ». « Il n’y aura pas de régularisation globale parce que la régularisation globale conduit à la catastrophe », a déclaré M. Sarkozy lors d’une interview télévisée à l’occasion du premier anniversaire de son mandat présidentiel.

Il y aurait actuellement en France entre 200.000 et 400.000 étrangers en situation irrégulière, dont la majorité a un travail.