Dix années de réclusion pour le GLD

Meurtre à Mostaganem

Dix années de réclusion pour le GLD

La Voix de l’Oranie, 11 mars 2006

Accusé d’homicide volontaire et de coups et blessures volontaires avec arme à feu, un membre des GLD (groupe de légitime défense) de la commune de Achaâcha a été condamné, mercredi dernier, à dix années de réclusion par le tribunal criminel près la Cour de Mostaganem.

Le GLD était impliqué dans une affaire dont les faits, survenus dans un douar des monts du Dahra, remontent à la nuit du 30 juin au 1er juillet 2005. Sorti de chez lui en raison de la recrudescence des aboiements des chiens du voisinage, il prit la précaution, avant de sortir de chez lui, de se munir de son fusil à pompe. Dehors, il se trouvera face-à-face avec trois individus cagoulés, selon ses déclarations à la barre. Ebloui par une torche à pile braquée sur lui, il ripostera par une première décharge en direction du porteur de la lampe, suivie d’un second tir en l’air, selon ses affirmations toujours. Mortellement atteinte, la victime s’écroulera sur-le-champ alors que son acolyte réussit à prendre la fuite, en dépit d’une blessure à la main. Selon ce dernier, ils étaient deux «visiteurs nocturnes», pas trois. Ils habitaient la même région et étaient de retour d’une tentative avortée de vol de films plastiques déposés dans un champ situé dans les parages. L’acolyte qui décèdera était, au moment des faits, ivre, selon les propos de son compagnon qui ajoutera qu’il l’avait persuadé de renoncer au vol car il était vraisemblablement incapable de soulever le moindre rouleau de film plastique.
Sur le lieu du crime, les gendarmes ont récupéré la torche utilisée, une douille de balle, une corde de 13 mètres avec laquelle la bande comptait transporter le butin du vol et un couteau. Des cagoules, il n’y en avait pas. Le présumé coupable soutiendra qu’il avait réagi naturellement en légitime défense, en ignorant à qui il avait affaire. L’avocat général a requis la réclusion perpétuelle à son encontre. Compte tenu des circonstances du drame: devant son domicile, à une heure avancée de la nuit et face à des antagonistes portant une arme blanche, sa défense plaidera plutôt pour la légitime défense. En tout cas, devait-elle préciser, il n’avait aucunement l’intention préalable de tuer. La thèse sera confortée par l’antécédent judiciaire irréprochable et l’enquête de moralité favorable. Le coupable bénéficia des circonstances atténuantes.

M. Belarbi