Les cas « délicats » de Boumarafi et Abderazak le para

Les cas « délicats » de Boumarafi et Abderazak le para

Djamel Benchenouf, 4 avril 2006

Le 18 mars 2006, répondant à une question d’un journaliste de la chaîne III au sujet de la libération de Boumarafi, l’assassin du Président BOUDIAF et celui de Amari Saifi, Alias Abderazak le para, numéro deux du GSPC, M.Zerhouni, le ministre de l’Intérieur Algérien a déclaré littéralement :  » Il s’agit de cas délicats que nous allons évaluer de manière particulière. » Mais il précisera quelques instants plus tard, comme s’il venait de se rendre compte de la bévue qu’il venait de commettre, que les juges qui « décideront de les libérer ou non » auront toute latitude et agiront en « toute responsabilité » pour la décision qu’ils seront amenés à prendre.

M.Zerhouni avec sa réputation de toujours mettre les pieds dans le plat par des déclarations aussi intempestives que contradictoires est décidément un ingénu à sa manière. Sa spontanéité n’a d’égale que son mépris pour l’opinion publique, puisqu’il dit tout toujours avec une égale désinvolture, une chose et son contraire, et déclare tout haut ce que tout le sérail chuchote tout bas. C’est ainsi que sans le vouloir, il nous livre à chaque grande manœuvre du régime, la vérité toute crue sur ce qui se trame dans les arcanes. Ainsi donc, si tant est que nous arrivons à suivre le cheminement quelque peu tortueux de la logique zerhouniene, le cas de ces deux criminels, plus qu’encombrants, est tellement délicat qu’il ne doit pas relever des dispositions de la charte qui émane du « peuple souverain ». Ni même des lois signées par le chef de l’Etat lui même, mais doit être « évalué » par ce « nous » dont on ne sait pas très bien de qui il s’agit au juste, sauf qu’on devine un peu que ce sont des gens qui portent des casquettes. Ensuite, si nous continuons à bien saisir, une fois que le cas de messieurs Boumarafi et Saifi « évalués » par « nous », les juges pourront alors, en toute liberté, mais surtout en « toute responsabilité » prendre la décision qui s’imposera.

Cette sortie, pour le moins contradictoire par rapport aux professions de foi furieusement démocratiques du régime, montre bien la vraie nature d’un système qui ne recourt à la volonté populaire que pour tromper le monde, puisqu’il la méprise ouvertement lorsque cela n’est pas dans ses intérêts. Voilà des criminels contre l’humanité dans leur acception la plus primaire, qui ont décidé d’une guerre atroce contre des populations civiles dans le seul et unique but de sauver leur peau et leurs privilèges. Ils y réussiront pleinement. Après avoir impliqué, à leurs côtés, des intellectuels, des politiciens et une presse qu’ils contrôlent totalement. Par le biais de rétrocessions faramineuses de commissions qu’ils ont versé à des politiciens européens de gauche comme de droite, souvent de la main à la main, ils ont acheté leur silence. La raison d’Etat et la lutte contre le terrorisme islamiste avaient bon dos. Ils ont pu ainsi, en toute impunité et à huis clos, se livrer à un carnage indicible et à un pillage inimaginable des richesses du pays. Jusqu’à ce que la conjoncture internationale change et que grâce à l’opiniâtreté d’hommes et de femmes intègres, ils commencent à entrevoir le spectre de procès pour crimes contre l’humanité. Leurs nervis et leurs complices devenaient inopérants. Ils usèrent alors de l’ambition d’un homme que l’Histoire avait ramassé du bord de la route et passèrent avec lui un deal pour le faire reconduire à la tête du pays, en 2004, en échange de leur absolution. Ils crurent avoir trouvé la panacée en manipulant, comme d’habitude, les masses populaires et en décrétant en fevrier 2006 une autoamnistie qu’ils travestirent en « volonté du peuple souverain », sans même qu’ils confessent leurs crimes et encore moins qu’ils s’en repentent. Ils ont même fait inscrire au fronton de leur République, par ceux là même qu’ils ont saignés, qu’ils étaient des « agents honorables de la République » et que le seul fait de les montrer du doigt était un crime contre toute la nation.

Sauf que voilà ! On pourrait à l’occasion citer beaucoup de dictons populaires. Que la cruche finit par se casser, que le naturel revient au galop, que les chiens ne donnent pas le jour aux chats, et autres sagesses populaires. Ces grands stratèges auto-galonnés et leurs alliés fins (vains !) politiciens montrent des signes que leurs nouvelles vocations démocratiques sont bien limitées. Oui, bien sûr, c’est le peuple qui a pardonné et il faut appliquer les dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation dans toute leur étendue ! Tous les « égarés », sans distinction, qui ont tué des innocents ou qui leur ont commandé doivent être libérés. Ceux qui se livrent spontanément sont lavés de leurs crimes. Le statut de terroriste, grassement rémunéré, est devenu tellement enviable qu’une course à la reconnaissance s’est emballée. Un peu comme celle des attestations communales d’anciens moudjahidine qui se sont vendues sur la place publique. Mais il y a des limites à cette débandade semblent ils nous dire. Il n’est plus question dès lors d’appliquer la loi, serait elle dictée par la volonté du peuple, à des énergumènes dont l’amnistie risque de déranger. Boumarafi et Abderazak le para sont les premiers effets pervers de l’autoamnistie, en attendant de nombreux autres, à venir. Une application scrupuleuse de la charte et des dispositions législatives et réglementaires qui l’accompagnent devrait faire de leur élargissement un droit indiscutable. Sans aucun état d’âme ! La loi étant la loi, le cas de ces deux hommes ne devrait pas être plus « délicat » qu’un autre, ni sujet à « évaluation » ni encore moins éligible à la « toute responsabilité » des juges qui doivent « décider » ou « NON » de les libérer. Puisqu’en l’occurrence, il n’y a eu ni crime collectif, ni viol ni attentat à l’explosif.

Sauf que dans certains faits, le cas de ces deux hommes est vraiment délicat. Bien plus que ceux de Ali Benhadj et Layada. Il peut avoir des répercussions gravissimes sur le régime et rendre caduc tout cet ingénieux dispositif d’autoamnistie, en ce sens que les généraux se montrent particulièrement soucieux à ne rien laisser au hasard, rien qui puisse faire remonter la vérité à la surface. Jusque là, le maintien de Boumarafi en vie, mais en prison, était le meilleur gage de l’intégrité des généraux. Il était la preuve bien vivante que les accusations qui avaient été lancées contre eux d’avoir programmé l’assassinat du Président Boudiaf n’avaient aucun fondement. Ils faisaient crier sur tous les toits que si c’était le cas, ils auraient tout fait pour faire disparaître Boumarafi. Qu’ils n’auraient pas sauvé sa vie lors des émeutes de Serkaji en février 1995 qui ont fait plus de 100 morts parmi les prisonniers. Qu’ils l’auraient fait exécuter légalement puisque la justice algérienne l’avait condamné à mort dans un procès public et qu’ils n’auraient pas permis la création d’une commission d’enquête « indépendante ». Rien de plus logique. Surtout lorsqu’on sait que tous les fusibles qui auraient pu permettre de remonter jusqu’à eux ont été « sautés », pour reprendre le jargon du DRS. Dont Kasdi Merbah qui était sur le point de faire des révélations et Youssef Fathallah qui refusait de signer le rapport final de la commission d’enquête qui les lavait de tout soupçon. Boumarafi aurait donc, selon toute vraisemblance agi seul. Pourquoi, dans ce cas, les généraux montrent ils tant de nervosité à l’idée de le faire bénéficier des mesures amnistiantes ? Est ce parce qu’ils auraient négligé une précaution qui pourrait les désigner ? Est ce parce que la pression mystérieuse exercée sur lui n’aurait plus d’effet s’il sortait de prison ? Est ce par peur qu’il ne disparaisse dans la nature et n’échappe ainsi à tout contrôle, qu’il ne soit récupéré par des milieux hostiles ? Est ce parce qu’il détiendrait un indice qu’il utilise pour protéger sa vie ? Est ce parce que sa libération pourrait avoir un effet de douche froide sur l’opinion publique? Il se pourrait bien que ce sont toutes ces questions à la fois qui agitent les esprits tourmentés des meneurs de jeu, et d’autres encore, dont eux seuls connaissent les tenants et les aboutissants. Une chose est néanmoins certaine : Ils sont inquiets et craignent un coup de barre. Alors ils « évaluent ».

Le cas de Abderazak le Para n’est pas moins « délicat ». Le 25 juin 2005 la justice algérienne l’a condamné dans une parodie de procès et « en toute responsabilité » par contumace. Le ministère public s’est appuyé dans son réquisitoire sur des procès verbaux du DRS. Sauf qu’il n’a pas été précisé que s’il ne s’était pas présenté à son procès, c’est parce que c’était justement le DRS qui le retenait dans ses locaux. Parce que la casquette avait estimé qu’il n’était pas justiciable pour le moment. Situation on ne peut plus ubuesque. Ou plutôt « houkoumet mikiesque » comme disent les Algériens. Un service dit de sécurité qui méprise la justice au point de refuser de lui remettre un prisonnier et une justice qui se contente, pour toute réaction, de condamner celui-ci par contumace, le plus sérieusement du monde, dans un pays doté de toutes les « Institutions démocratiques » et même d’un Président de la « République »! Comment, dans ce cas, envisager la libération de cet homme dans le cadre de la charte pour la paix et la réconciliation si les généraux refusent qu’il soit jugé publiquement, serait ce par des magistrats aux ordres?

Les chefs du DRS doivent donc s’assurer, d’une façon ou d’une autre, de son silence. Ils ne permettront certainement pas de le lâcher dans la nature en l’état actuel des choses. Nombreux sont ceux qui oublient qu’avant d’être un émir du GSPC, cet homme a d’abord été un commando de l’armée algérienne puis un membre important du GIA, une organisation terroriste dont il est maintenant établi, sur la base de témoignages majeurs, qu’elle a été créée de toutes pièces par les généraux algériens. Et tout laisse penser qu’il en va de même du GSPC, qui a pris le relais du GIA en 2000-2001 : après le 11 septembre 2001, cette organisation, dont la prétendue affiliation à Al-Qaida n’a pas d’autres sources que les services algériens eux-mêmes, est devenu un épouvantail commode pour les manipulateurs du DRS, Ceux ci ont pu ainsi rétablir les meilleures relations du monde avec les États-Unis, au nom de la lutte antiterroriste. C’est probablement cette raison majeure qui rend problématique l’amnistie de l’émir/agent du DRS Abderazak le Para (dont diverses sources indiquent d’ailleurs que, loin d’être détenu, il aurait repris du service au sein du DRS). Il serait alors difficile au régime algérien de s’opposer aux demandes d’extradition du gouvernement allemand (qui veut le faire juger pour son rôle dans l’enlèvement des touristes du Sahara en 2003), à qui il pourrait être amené à faire des révélations mortelles pour les généraux, non seulement dans la gestion criminelle du terrorisme islamiste, mais plus grave encore pour eux, dans leur implication dans des trafics internationaux où les islamistes ont de gros intérêts.

Ainsi donc, à titre d’exemple seulement, dans l’affaire des fausses domiciliations (1) qui a défrayé la chronique il y a quelques années, en 1999-2000, et qui a été étouffée malgré la gravité des faits, l’enquête policière avait établi que des hommes de paille avaient transféré des centaines de millions de dollars des banques algériennes vers des comptes douteux en Europe, en Amérique et en Asie. Parmi les dizaines de bénéficiaires de ces transactions qui ne s’adossaient que sur des importations fictives, se trouvaient des barons du régime et des prête nom du…GSPC. Dans la région de Bir El Ater et El Oued notamment. ( Une vingtaine d’entre eux ont été arrêtés, transportés par avion de Tebessa à Alger, présentés au parquet de Sidid M’hamed, écroués puis,,, relâchés) L’enlèvement par Abderazak le para du sénateur Boudiar (2), avocat, trabendiste notoire et associé du milliardaire Menas qui avait été arrêté avec fracas pour soutien financier au terrorisme puis relâché aussitôt, montre bien que derrière le terrorisme et la « lutte anti- terroriste pour la sauvegarde de la République », il se cache de sordides histoires de gros sous où « les agents honorables de l’Etat » se sustentaient à la même mamelle que leurs comparses islamistes.

Le GSPC a engrangé et partagé avec les barons du régime un trésor inestimable, fruit de la contrebande le long de la frontière tunisienne et dans le sud algérien, comme le trafic très juteux du kif et de la cigarette dite américaine. Le GSPC (3) a directement été partie prenante dans le passage et l’acheminement de ces produits. Il prélève des parts des bénéfices des marchandises qui sont introduites en Algérie en dehors des postes de douane, par les GGF(4), notamment dans les frontières du sud et de l’est.

Toutes ces activités ont généré un trésor de guerre inestimable, dont une part importante des fonds se trouve encore en Algérie, entre les mains de « repentis » qui ont été chargés de les faire fructifier. Il faut ajouter à tout cet imbroglio l’enlèvement des 32 touristes allemands par Abderazak le para début 2003, leur libération en échange d’une grosse somme et la mort d’une otage en plein désert. Autant de soucis pour le régime, en cas de libération du para.

D’autres considérations, souvent crapuleuses et qui pourraient montrer sous un jour peu favorable les « Agents honorables de l’Etat » font que beaucoup de cas devront être traités par des autorités occultes en lieu et place de la loi. Au besoin, les juges seront chargés d’avaliser après coup. Pour que la forme soit sauve.

Le ministre de l’intérieur algérien avait donc bien raison de considérer que Boumarafi et Abderazak le para étaient des cas « délicats ». Il faut garder en mémoire que les deux ont été des membres de corps d’élite de l’armée algérienne. En fait, ce sont des grains de sable qui risquent de gripper la machine. Mais ce ne seront pas les seuls, ni les derniers. Tout indique que nous vivons un tournant de la crise.

ertainement pas celui que le régime avait espéré. L’ »opposition démocratique », celle qui broute dans la main des généraux en faisant mine de la mordre, se dissipe dans l’air au moment où des hommes et des femmes déterminés se mobilisent en attendant de s’organiser. Les islamistes du FIS, dont on voit que la volonté de réinvestir le terrain n’a pas été ébranlée, exigent publiquement que la vérité sur la guerre contre les civils soit dite. De nombreux agents dits des forces de sécurité, de tous grades et de tous corps, laissent espérer, malgré l’impunité qui leur est promise et à l’instar des hommes intègres qui les ont précédés, de venir apporter des témoignages accablants. Des témoignages sur les crimes qu’ils ont été obligés de commettre où qu’ils ont observés, à leur corps défendant, sous la menace d’être eux même exécutés, comme l’ont été de nombreux agents qui ont refusé de se livrer à des exactions contre des civils désarmés. Ils sont des milliers dans cette attente. Trop nombreux pour être contrôlables. Les généraux le savent, car il suffirait de rien pour que le grand déballage ait lieu. Et il aura lieu !
En somme, un avenir incertain pour des criminels contre l’humanité qui avaient cru s’en être tirés à bon compte.
D.B

Blog: http://esperal2003.blogspot.com

Notes
(1) Les fausses domiciliations sont une opération frauduleuse qui a consisté, pendant une dizaine d’années, qui a coïncidé comme par hasard avec la décennie rouge, à présenter aux banques des factures et des documents douaniers, portuaires et aéroportuaires faisant état d’importations et d’arrivée sur le territoire national de marchandises en provenance de l’étranger. Dans les faits, tous les documents présentés à la banque sont des faux et l’importation est fictive; Mais cela permettait à ces « opérateurs » de pouvoir faire transférer en devises les fonds qui ont été déposés dans leurs banques en dinars. Pour les barons du régime, c’était une méthode éprouvée de faire sortir l’argent de leurs rapines du pays. Pour les gros trabendistes de Bir El Ater, de El Eulma, Tadjenanet, Alger Mohammedia, Maghnia et autres places fortes, l’argent sorti en devises servait à payer cash les marchandises achetées en Turquie, au Pakistan, à Dubaï et en Asie du sud et qui devaient être introduites, non pas par les postes des douanes algériennes, mais par des chemins détournées, surtout par les frontières avec la Tunisie, en les faisant passer par les GGF(Gendarmes Garde Frontières). Et pour le GSPC, les fausses domiciliations servaient à transférer son trésor de guerre vers des comptes à l’étranger et vers des sociétés écrans.

(2) L’avocat Boudiar et membre de l’APW de Tebessa, issu de la tribu des Ouled Abid très minoritaires dans la wilaya de Tebessa, n’avait aucune chance de passer dans le vote des grands électeurs pour la désignation au mandat de sénateur. Dans cette wilaya ou le tribalisme est le premier critère d’accession aux mandats électifs, les dosages entre les principales tribus, elles mêmes divisées en fractions, notamment les Nememchas et Ouled Yahia, il relevait du domaine de l’impossible pour faire élire Boudiar, C’était compter sans le multimilliardaire Menas issu lui aussi des Ouled Abid, qui a pu acheter la majorité des grands électeurs créant une surprise immense dans les milieux avertis. Le désormais sénateur Boudiar, très impliqué dans la grosse contrebande, avait tissé, comme d’autres opérateurs de Bir El Ater, des liens très étroits avec les services de sécurité et des parents du Chef de l’Etat Tunisiens qui ont la haute main sur la contrebande algerienne qui transite par leur pays. Tout comme le Kif à destination de l’Europe et de la Lybie qui vient en sens inverse.

(3) Le GSPC avait imposé, à l’instar des GGF, l’obligation aux grands trabendistes de la frontière avec la Tunisie et dans le grand sud de verser une dîme pour pouvoir vaquer à leurs affaires. Le groupe du Sénateur Boudiar n’avait pas honoré des arriérés et le Para le fit enlever, de façon rocambolesque et avec la complicité de l’un des siens.(Un gros trabendiste dans tous les sens du terme puisqu’il était aussi obèse que riche) Bizarrement, il déclara aux services de sécurité avoir réussi à s’évader des mains du GSPC et à faire une trentaine de kilomètres en pleine nuit et en plein maquis. A signaler cependant, qu’il avait déjà faussé compagnie quelques années plus tôt, à des terroristes dans un faux barrage dans lequel son compagnon, un capitaine de la Sécurité militaire, avait été tué, semble-t-il dans un règlement de compte entre clans rivaux de la SM. Mais fort heureusement, pour cette fois ci, son ami le sénateur a été libéré après que son clan ait réglé au Para une grosse somme d’argent.

(4) Les GGF sont devenus une organisation quasi mafieuse et se sont imposés comme une sorte de douane parallèle pour faire passer les marchandises de contrebande. Ils prélèvent une part des bénéfices sur toutes les marchandises. Ce trafic est tellement juteux qu’une affectation à un poste frontalier de l’Est et du Sud est achetée à prix d’or au Commandement régional ou central, en plus du pourcentage qui revient à ce dernier. Dans la wilaya de Tebessa, les officiers GGF qui ont pu y rester quelques années sont repartis milliardaires et leurs subalternes se sont garantis une retraite dorée.