Le programme MEDA d’aide à la presse algérienne relancé

Le programme MEDA d’aide à la presse algérienne relancé

Cinq ans de conflit…

El Watan, 10 juillet 2005

Le programme de l’Union européenne d’appui aux journalistes et médias algériens est débloqué.Gelé depuis 2002, suite à une crise de confiance entre les trois partenaires chargés de sa gestion, en l’occurrence le ministère de la Communication, le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la délégation de la Commission européenne en Algérie, ce programme sera enfin opérationnel.

La délégation de l’UE a trouvé un autre partenaire et l’échéance de la mise en œuvre de ce programme a été renouvelée. C’est la direction de la Maison de la presse Tahar-Djaout qui supervisera son application. « L’exécution du projet s’étalera sur 10 mois. Elle durera jusqu’au mois de janvier 2007 », a déclaré l’ambassadeur de l’Union européenne en Algérie, Lucio Guerrato, lors d’une conférence de presse animée hier à Alger. Financé à hauteur de 5 millions d’euros, soit environ 450 millions de dinars, ce programme est, rappelons-le, le seul des 25 projets développés par l’UE en Algérie à demeurer en situation de blocage depuis cinq ans. Ainsi, ce n’est qu’après une demande formulée, en avril dernier, par l’ambassade de l’UE auprès des responsables de l’Union à Bruxelles que le projet est relancé. S’expliquant sur les raisons ayant conduit au gel du projet, Lucio Guerrato a déclaré : « Le SNJ ne dispose pas de structures adéquates et de capacités juridiques permettant la gestion du budget alloué. La situation vient d’être débloquée avec la signature d’un avenant à la convention de financement et la désignation d’un nouveau gestionnaire opérationnel, à savoir la Maison de la presse ». Afin de lever toute équivoque sur son choix, l’ambassadeur a affirmé que les bénéficiaires des actions prévues dans le programme n’ont pas changé. « Les bénéficiaires sont toujours les journalistes des secteurs privé et public, les entreprises de presse privées, les structures syndicales et les enfants de journalistes victimes du terrorisme », a-t-il souligné. Pour la mise en application de ce projet, le conférencier annonce la mise en place d’une unité de gestion du programme (UGP). Mais avant d’entamer le travail, dès le mois de septembre prochain, l’ambassadeur a invité tous les journalistes et les responsables des entreprises de presse à formuler des suggestions dans le but de contribuer à une mise en application efficace du programme. Des suggestions, dira-t-il, qui seront prises en charge par un comité technique qui les étudiera et les inclura dans son rapport final. Selon lui, une réunion préparatoire et une journée d’information au profit des journalistes auront lieu en septembre. Treize actions sont programmées dans le cadre de ce projet. Il s’agit essentiellement de la formation des journalistes (journalistes débutants, correspondants de presse locaux, chefs de rubriques et responsables rédactionnelles) auquel un tiers du programme sera consacré. Une partie de l’enveloppe sera destinée à l’assistance technique des entreprises de presse pour améliorer leur gestion. Il prévoit également un fonds de soutien aux enfants de journalistes victimes de terrorisme et un autre fonds d’appui à l’achat de petit matériel professionnel personnel, ainsi que d’autre actions permettant la réorganisation du métier.

Madjid Makedhi