“L’ouverture de l’audiovisuel n’est pas à l’ordre du jour”

Abderrachid Boukerzaza, hier, à la Radio

“L’ouverture de l’audiovisuel n’est pas à l’ordre du jour”

Par : Djafar Amrane, Liberté, 28 octobre 2008

Le ministre de la Communication estime que le moment n’est pas encore venu d’ouvrir le champ de l’audiovisuel au secteur privé.
“Si nous ouvrons l’audiovisuel au secteur privé, cela créera un problème de financement et de programmation. La manne publicitaire ne couvre qu’une partie infime du budget de la télévision actuellement. Qu’en sera-t-il s’il y avait plusieurs autres chaînes privées ?”, s’est demandé le ministre de la Communication, Abderrachid Boukerzaza, lors de son passage, hier, à l’émission “Fi Al Wadjiha” diffusée par la Chaîne I de la radio. Il évalue à 10% la part du secteur privé dans les programmes diffusés par la Télévision nationale. Cela reste insuffisant, selon lui, pour envisager l’ouverture du champ.
Il annonce aussi la création prochaine de 5 chaînes thématiques (culture, coran et informations). La 3e chaîne diffusera bientôt des informations en continue. Il estime qu’il est grand temps d’offrir aux téléspectateurs des programmes variés selon leurs goûts et leurs centres d’intérêts. Il révèle, par ailleurs, la toute prochaine numérisation de la diffusion des programmes de toutes les émissions de télévision et de toutes les stations de radio y compris celles régionales.
Il affiche sa satisfaction quant à la qualité des programmes diffusés par les 39 stations de radios régionales. “Nous fournirons plus d’efforts pour promouvoir l’information locale tant par les radios, la télévision et la presse écrite.” “Juste après le lancement de l’imprimerie de presse à Ouargla, le 3 mai dernier, une publication régionale a déjà vu le jour. Nous allons lancer aussi une autre imprimerie à Béchar”, déclare-t-il. Il félicite la radio de Béchar qui a sauvé des vies humaines en demandant aux gens de quitter leurs domiciles juste avant les dernières inondations.
Selon lui, l’Algérie doit numériser tous ses systèmes avant l’échéance de 2020, considérée comme date butoir en matière de diffusion analogique. “La diffusion analogique sera abandonnée en 2010 en Europe et nous en Algérie devons finaliser le projet de numérisation longtemps avant l’an 2020”, ajoute le ministre. “La numérisation concernera toutes diffusions (télévisons, radios, Agence de presse APS et le réseau Internet.” Abordant le volet de la presse écrite, le ministre annonce qu’il existe en Algérie 291 titres dont 68 quotidiens qui tirent chaque jour un total de 2,5 millions d’exemplaires.
Le ministre semble satisfait par le niveau atteint par la presse écrite. Interrogé sur les difficultés que rencontrent les journalistes pour parvenir aux sources de l’information, le ministre affirme : “Dans toutes les administrations et les entreprises publiques existent des structures chargées de recevoir les journaliste.”

À propos des journalistes, le ministre affirme qu’il faut leur faciliter la tâche pour accomplir leur mission en améliorant notamment leur cadre de travail. “Un décret a été signé pour préciser encore plus les droits du journaliste. Le journaliste est un travailleur dont la mission est spécifique. Il signe un contrat à l’embauche avec son employeur et exerce son métier dans le cadre de la convention collective”, tient-il à préciser. Il formule, le vœu de relancer le Haut conseil de l’information et annonce la création d’une carte nationale de journaliste. Enfin, il révèle que la télévision et la radio seront organisées en deux groupes distincts.

Djafar Amrane