Obama émule de Bush même dans le mensonge

Obama émule de Bush même dans le mensonge

par Kharroubi Habib, Le Quotidien d’Oran, 1er octobre 2014

Le président américain Barack Obama a subi le reproche formulé tant dans son pays qu’ailleurs dans le monde d’avoir tardé à engager l’Amérique dans la lutte contre l’Etat islamique» organisation pourtant classée terroriste par Washington et ayant très tôt fait la démonstration de la montée en puissance de ses capacités combatives. D’aucuns même ont vu dans l’attitude américaine la confirmation que cette organisation terroriste n’a pas été placée en point de mire de la lutte antiterroriste des Américains parce qu’en Syrie elle s’est révélée l’allié le plus «efficace» du camp anti-régime. Aux détracteurs de l’attitude américaine Barack Obama a répliqué en admettant avoir «sous-estimé» la menace représentée par les djihadistes de «l’Etat islamique» en se basant sur les rapports fournis à la Maison-Blanche par les experts du service de renseignements américains. La justification et l’explication sont un peut trop courtes, car elles évoquent le côté obscur qui a fait minimiser par Washington la menace qui s’attache à «l’Etat islamique». Si celle-ci a été minorée par les Etats-Unis, elle l’a été sciemment et tant que l’organisation terroriste concentrait l’essentiel de sa force de frappe en Syrie contre les forces du régime de Damas. Très vite les services de renseignement américains ont constaté qu’elle bénéficiait de financement, de fourniture d’armements, et de publicité de la part des puissances régionales, obsédées à faire tomber le régime syrien, sur lesquels ils ont fermés les yeux pour la même raison, mais qui ont permis à l’Etat islamique» de se doter de la puissance qui lui a permis de songer à se lancer en Syrie mais aussi dans l’ensemble de la région, à la réalisation du projet qu’elle a proclamé à sa création : l’instauration d’un «Etat islamique» avec pour perspective qu’il deviendrait celui de tout le monde musulman. Même s’il a «sous-estimé» la menace représentée par «l’Etat islamique», Barack Obama est coupable d’avoir favorisé les menées de cette organisation terroriste en Syrie qui se sont traduites par des actes d’une cruauté et une barbarie effarantes il fait que les Etats-Unis n’ont commencé à dénoncer que quand elle a tourné ses armes contre eux et leurs alliés régionaux. En Syrie elle s’est d’emblée signalée par des massacres en masse de prisonniers appartenant aux forces fidèles au régime, de civils surtout, par de macabres égorgements et crucifixions dont les médias et des observateurs ont attesté la sinistre réalité. Washington a pourtant longtemps fait la sourde oreille sur l’incrimination de cette organisation dans les pires horreurs qui se perpétraient en Syrie. Sans le reconnaître publiquement, les stratèges américains ont opté pour faire de l’Etat islamique» le fer de lance de leurs opération anti-régime de Damas. Le monstre qu’ils ont pensé pouvoir manipuler et contenir à échappé à leur contrôle. Il en est toujours ainsi, et les Américains auraient dû s’en douter tant ils ont été confrontés à pareille situation à chaque fois qu’ils ont contribué ou favorisé une création de ce genre.

L’aveu faussement sincère d’Obama d’une sous-estimation de la menace représentée par l’Etat islamique» est une autre forme mais toujours cynique du mensonge auquel s’adonnent les Américains pour cacher les véritables mobiles de leurs interventions dans le monde et l’ignominie des accointances conjoncturelles qu’ils nouent pour celle-ci. En tout cas, en le faisant, Barack Obama a perdu le peu de prestige qu’il conservait en tant que chef de la plus grande puissance mondiale.