Coopération possible entre la NASA et l’Algérie

Dr. Lee Morin

Coopération possible entre la NASA et l’Algérie

Le Quotidien d’Oran, 27 février 2005

Ça vous change de rencontrer quelqu’un qui a observé la planète Terre depuis l’espace, à une distance de plus de 400 km.

Emerveillé qu’il reste d’avoir été astronaute à la NASA et d’avoir participé en 2002 à une mission de la navette Atlantis de 259 heures dans l’espace, l’actuel sous-secrétaire d’Etat américain, chargé des océans, de l’environnement international et des sciences en parle, non sans fierté, avec beaucoup de pédagogie lors d’une conférence de presse qu’il a organisée, hier, à l’ambassade des Etats-Unis.

Avant de parler de sa mission dans l’espace, Dr. Lee Morin a évoqué les domaines possibles de coopération scientifique et technique de la NASA avec l’Algérie, apparus à la suite des discussions qu’il a eues avec la ministre chargée de la Recherche scientifique, Mme Souad Bendjaballah et d’autres responsables d’organismes scientifiques dont le CERIST et le CRAAG. Il s’agit, particulièrement, de domaines où l’Agence aérospatiale américaine dispose de grandes compétences, notamment en matière d’imagerie satellite et d’études géologiques.

La géologie, a indiqué M. Morin, sera un des domaines de coopération avec l’Algérie étant donné ce que permettent les techniques spatiales comme capacités d’observation, en particulier dans le domaine des études sismiques. Entre autres domaines de coopération, il évoquera également l’imagerie satellitaire pour la lutte anti-acridienne, les techniques de positionnement par GPS, les échanges entre les Etats-Unis et l’Algérie de données climatologiques (avec l’Agence américaine des océans et de l’atmosphère), et l’application des techniques spatiales à différents secteurs du développement.

Avant de répondre aux questions des journalistes, l’orateur a passé en revue quelques images prises lors de la mission à laquelle il a participé, en avril 2002. Il explique aux journalistes l’importance et la fragilité de la couche atmosphérique qui entoure la Terre, et qu’il compare à la fine membrane d’une bulle de savon. Interrogé sur sa position, en tant que scientifique, sur le protocole de Kyoto (entré en vigueur dès ce mois) sur la limitation des émissions des gaz à effet de serre, c’est plutôt sa casquette de fonctionnaire au Département d’Etat US qui a prévalu dans sa réponse. Dr. Lee Morin estime que «chaque pays doit trouver un équilibre entre l’exigence de développement et la protection de l’environnement». Sans nier les effets néfastes des gaz à effet de serre comme le dioxyde de carbone (CO2) – dont les USA détiennent 25% des émissions mondiales-, il explique que le gouvernement américain a mis au point plusieurs programmes pour élaborer de nouvelles techniques industrielles moins polluantes. Il s’agit, en particulier, d’un programme de développement des techniques de fusion pour la production d’électricité que les USA élaborent en commun avec les pays de l’UE, la Russie, le Japon et la Chine.

Le sous-secrétaire d’Etat américain chargé des océans, de l’environnement international et des sciences évoque également le programme lancé par son pays pour le développement des techniques de captage du méthane (CH4), un gaz à effet de serre dont l’effet réchauffant est 40 fois plus important que celui du dioxyde de carbone, pour être réutilisé comme carburant.

Dr. Lee Morin est diplômé en mathématiques de l’Université de New Hampshire (1974), titulaire d’une maîtrise de biochimie (1978) et de doctorats en médecine (1981) et en microbiologie (1982) de l’Université de New York, et titulaire d’une maîtrise de santé publique de l’Université d’Alabama (1988).

Mohamed Mehdi