Un ministre espagnol à Alger pour parler UPM
par Djamel B., Le Quotidien d’Oran, 30 octobre 2008
La prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de l’Union pour la Méditerranée (UPM) a été évoquée lors d’entretiens qui se sont déroulés, hier matin, à Alger, entre le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, et le secrétaire d’Etat espagnol aux Affaires étrangères et à la Coopération, M. Angel Lossada.
A moins d’une semaine de cette rencontre jugée cruciale, le chef de la diplomatie algérienne a indiqué qu’il a abordé avec M. Lossada les «questions méditerranéennes», soulignant au passage que cette rencontre devrait permettre aux ministres des Affaires étrangères de se mettre d’accord sur un certain nombre de modalités de fonctionnement de l’UPM.
Les échanges de vue entre les deux chefs de la diplomatie, qualifiés d’importants par Medelci, ont permis aux deux parties de mettre l’ensemble des questions sur la table afin que chacune d’elles ait des réponses claires à Marseille, notamment les questions relatives au «choix du siège de l’UPM et le cadre organisationnel de son secrétariat général».
Sur le premier point, il y a lieu de signaler que l’Espagne a présenté la candidature de la ville de Barcelone pour abriter le siège du secrétariat général de l’UPM. La proposition a été faite par le président du gouvernement espagnol, lors du sommet de l’UPM, à Paris. D’ailleurs, Lossada n’a pas caché son intention de demander l’appui de tous les pays concernés notamment ceux de la rive sud de la Méditerranée.
«Nous tenons beaucoup à cette candidature mais nous voulons, surtout, que ce soit un choix de consensus, c’est-à-dire que cette candidature reçoive l’appui de tous les partenaires», a-t-il déclaré.
Le diplomate espagnol a affirmé que son pays travaille avec tous les partenaires du sud de la Méditerranée dont l’Algérie, qui sont conscients de «l’importance de Barcelone qui est le symbole du commencement du processus». Tout en signalant que la réunion au sommet de l’UPM devrait intervenir à la fin de cette année ou au début de l’année prochaine, Medelci a indiqué que les deux parties ont eu la possibilité de constater la volonté mutuelle pour un accord conjoint à même d’approfondir les relations bilatérales.
Pour sa part, Lossada a constaté «la volonté mutuelle pour un accord conjoint à même d’approfondir les relations entre les deux pays», ajoutant qu’«il s’agit pour nous d’avancer dans nos relations qui sont déjà très riches».
La prochaine réunion ministérielle intervient dans un contexte marqué par les tentatives d’Israël de pousser les pays membres de la Ligue arabe au boycott. Ces derniers ont réaffirmé, il y a quelques jours, leur volonté que l’organisme pan arabe participe aux réunions de l’Union pour la Méditerranée, alors qu’Israël s’y oppose. «Nous nous sommes tous mis d’accord sur le fait que la Ligue arabe allait participer aux réunions en raison de son poids et son rôle central dans les efforts pour (…) la stabilité en Méditerranée», avait affirmé Fatima Ezzahraa, adjointe du ministre égyptien des Affaires étrangères et coordinatrice du groupe arabe de l’UPM.
Lors du lancement de l’UPM, le 13 juillet, un statut d’observateur a été octroyé à la Ligue, mais Israéliens et Arabes n’en ont pas la même interprétation. Un haut responsable du ministère israélien des Affaires étrangères a, récemment, affirmé que, «où qu’elle entre, (la Ligue arabe) travaille contre l’idée même derrière l’Union méditerranéenne qui est la coopération. Elle essaie de chasser Israël de l’Union».
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, s’est dit, samedi dernier, étonné du fait que certains pays européens adoptent le point de vue israélien. «La Ligue arabe sera présente lors de la réunion de Marseille», a-t-il ajouté.