D’un syndicat révolutionnaire à un syndicat qui casse les grèves

L’UGTA… de Aissat Idir à Sidi Said

D’un syndicat révolutionnaire à un syndicat qui casse les grèves

El Khabar, 15 août 2009

Les algériens pourront, dans quelques jours, suivre un feuilleton sur la vie du premier syndicaliste algérien, en l’occurrence le martyr Aissat Idir, qui sera diffusé par l’EPTV, pendant le mois de Ramadhan prochain. La personnalité de Aissat Idir représente le symbole du courage, le premier syndicat qu’il a fondé, en Algérie, à l’époque coloniale, n’avait jamais été au service des stratégies adoptées par les gouverneurs de l’Algérie, à cette époque.
A l’inverse des politiques adoptées par les gouverneurs français, qui se sont succédées, en Algérie, l’union générale des travailleurs algériens, avait soutenu la révolution, en constituant un canal pour faire entendre la voix des travailleurs algériens, dans les rencontres internationales. Cela avait coûté cher, à Issat Idir, ainsi qu’à d’autres syndicalistes, qui sont tombés dans les champs de batailles ou sous la torture.
Si nous avons évoqué cette époque de l’histoire de l’UGTA, ce n’est pas pour dire que M. Sidi Said doit prendre le maquis, ni pour comparer le gouvernement actuel à l’administration coloniale, qui avait été gérée par les gouverneurs français.
En principe, le rôle du syndicat est de faire entendre la voix des travailleurs, soumis à des pesanteurs, souvent à la mal vie et longtemps, sans pouvoir d’achat réel. Et si l’UGTA a abandonné sa mission de défense des droits des travailleurs, depuis l’indépendance du pays, elle jouissait d’une certaine crédibilité, durant les années soixante et quatre vingt et ce, grâce au système socialiste et les acquis réalisés par les travailleurs. Dans les années quatre vingt, un nouveau phénomène est apparu, la corruption.
Dans le même sillage, dans les années quatre vingt dix, il ne serait pas juste de dire que l’UGTA n’a pas été fidèle à ses missions syndicales, ni l’inverse, vu la crise multidimensionnelle vécue par l’Algérie. La mauvaise performance de l’UGTA, dans les années 90, n’a été qu’un début d’une autre époque, caractérisée par la médiocrité de l’une des plus importantes organisations syndicales du pays, à tel point que le secrétaire général, M. Sidi Said, le premier syndicaliste dans le monde entier, déclare que la grève n’est pas le moyen idéal pour les travailleurs pour revendiquer leurs droits.
Pour l’époque post-1999, considérée comme l’une des périodes de l’aisance financière de l’Algérie, aucun dossier social en suspens n’a été réglé par le SG de l’UGTA.

 

15-08-2009
Par I.I/ Traduit par R.K


Pour briser les Syndicats indépendants

La centrale syndicale récolte les honneurs de leurs luttes

La nouvelle grille des salaires n’était pas le résultat de pressions imposées par la centrale syndicale, mais le résultat des sacrifices des Syndicats indépendants. Cependant, c’est la centrale syndicale qui a, à la fin, récolté les honneurs, en prenant place à coté du gouvernement et des organisations patronales, pour négocier des salaires, au nom des travailleurs, vu que l’ « histoire » lui donne cette « légitimité », dont ne bénéficient pas les syndicalistes indépendants.
Lors d’une intervention, faite par Mr. Ali Yahia Abdennour, invité d’honneur de la Ligue des droits de l’homme et un des fondateurs du syndicat, présidé actuellement par Sidi Said, il avait affirmé clairement que « les cadres du respectueux syndicat se sont transformé en fonctionnaire de l’Etat ».
Les grèves des secteurs de l’éducation et de la santé démontrent que la centrale syndicale ne parvient plus à jouer son rôle, soit de casser ces grèves, au nom du pacte économique et social. Bien qu’il soit « irrégulier », un syndicat indépendant parvient à mobiliser les travailleurs et la rue et s’avère beaucoup plus efficace que le syndicat accrédité, conspirant contre les intérêts des travailleurs.
Ainsi, pour ne pas voir les tentatives de « reformes » s’écrouler, à cause des pressions extérieures, il fallait que les gouvernements successifs, rassemblent le plus d’allégeance, même si des milliers d’employés se retrouvent à la rue, après la fermeture des sociétés.
La surprise n’a donc, plus lieu d’être, quand la centrale syndicale met des pressions sur les syndicats indépendants, ni quand elle soutient les mesures du gouvernement relatives à la suspension des crédits à la consommation, vue que la composition de sa direction est faite par des partisans du FLN et du RND.
Le Bureau international du travail a exprimé ses préoccupations, quant à la situation des syndicats indépendants en Algérie, en matière de relations avec les pouvoirs publics. Lors d’un meeting portant sur le mouvement syndical algérien, organisé en Suisse, le président de la commission des libertés syndicales, Mr. Patrick Carrière, avait déclaré que « les syndicats indépendants doivent trouver des mécanismes adéquats pour traiter avec le gouvernement ». Mr. Patrick Carrière était en possession de rapports, affirmant qu’il était impossible que les syndicats libres puissent traiter à coté de la centrale syndicale et négocier avec le gouvernement et le patronat de la situation des travailleurs.

15-08-2009
Par Mohammed Cherak. Synthèse de S.A.

 


Abdelkader Malki de l’UGTA

« Oui, nous soutenons le gouvernement»

Le secrétaire national de l’information et de la communication au sein de l’UGTA a contesté l’accusation portée par les syndicats indépendants, selon laquelle l’UGTA a coopéré avec le gouvernement pour entraver les activités des syndicats indépendants.

El Khabar: selon certains observateurs, la position de la centrale syndicale, appuyant les dernières mesures contenues dans la LFC est considérée comme soutien incontestable au gouvernement.

M. Abdelkader Malki : effectivement, nous avons soutenu les mesures prises par le gouvernement, dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009, car elles ont pour but la protection du système macro économique du pays et comme tout le monde le sait, nous sommes engagés dans un pacte social avec le gouvernement et le patronat.

D’après vous, cela concerne aussi l’annulation du crédit à la consommation ; les plus touchées sont certaines classes sociales, qui ne sont pas capables d’acquérir une voiture ou un appareil électroménager, sans recourir à un crédit bancaire ?

Les mesures concernant les crédits à la consommation s’inscrivent dans la rationalisation des dépenses, alors que ces crédits ne sont pas dans l’intérêt du pays et ils constituent un danger pour certains secteurs économiques.

Certains syndicats ironisent et disent que vous êtes « complice » avec le gouvernement !

Les activités syndicales sont protégées par le Constitution et nous ne voyons pas où est notre rôle d’entraver les activités des autres syndicats indépendants, qui se sont indigné parce que ils n’ont pas pu prendre part aux réunions de la tripartite, pour des raisons organisationnelles. Il est impossible d’organiser une réunion, à laquelle, 60 syndicats peuvent prendre part.

Dans ce cas, quelles sont les mesures alternatives prises par l’UGTA, pour remédier à la situation économique et sociale du travailleur algérien ?

Un travail considérable est entrain d’être fait, sur les différents plans, une réunion de la tripartite est prévue, après le mois de Ramadhan, pour étudier la possibilité de l’augmentation du SNMG, l’une de nos principales préoccupations et nous avons déjà fait des propositions dans ce sens. Aussi, plus de 30 statuts ont été approuvés par la fonction publique et nous luttons pour la protection de la classe moyenne.

 

15-08-2009
Par A.B/ Traduit par R.K


Le gouvernement ne respecte pas les objectifs du pacte économique et social.

Les mesures prises par gouvernement, dans la loi de finances complémentaire 2009, ont surpris l’ensemble des opérateurs économiques qui étaient optimistes, le 30 septembre 2006, lors de la signature du pacte économique et social.
Le gouvernement avait alors tracé 12 objectifs principaux, dont, le plus important est la réduction du taux de chômage à 10%, à l’horizon 2010. Cependant, la situation économique dévoile un taux de chômage beaucoup plus important que le taux déclaré ; de plus, ces nouvelles mesures pourront multiplier les obstacles que rencontrent plusieurs sociétés créatrices d’emploi.
D’autre part, les organisations patronales sont surprises par le cavalier seul du gouvernement alors qu’il s’était engagé pour le dialogue et à la concertation. Lors de la recontre qui a réuni le gouvernement, la Centrale syndicale et les Organisations du patronales, le 31 décembre 2008, Tayeb Louh, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, affirmait que « c’est la force du dialogue et de la concertation entre le gouvernement et les opérateurs qui a permis au pays, à travers la signature du pacte économique et social, de poursuivre une dynamique de développement durable et de prendre en charge les préoccupations des travailleurs », il avait, également, affirmé l’augmentation des investissements dans les secteurs, privé et public.
Par ailleurs, les dernières mesures prises par le gouvernement, sans consulter les partenaires, sont caractérisées par l’improvisation et la précipitation. Les objectifs du pacte, signé entre tous les partenaires et le gouvernement, le 31 décembre 2008, font désormais l’objet de plusieurs interrogations. Ces objectifs sont liés à la concertation et au dialogue, en vue de parvenir à un environnement social stable, l’encouragement du développement de l’investissement et des infrastructures et l’amélioration de la productivité, ainsi que la diminution du chômage, la création des postes d’emploi et la lutte contre le marché parallèle. Cependant l’application de ces nouvelles procédures, dans le cas où elles serait maintenues, ne feront que retarder le développement du pays

 

15-08-2009
Alger Par .Hafidh Soalili. Synthèse de S.A.