Education : Le ministre favorable à une concertation, les syndicats attendent du concret

Education : Le ministre favorable à une concertation, les syndicats attendent du concret

par M. Mehdi & Aps, Le Quotidien d’Oran, 24 novembre 2012

En réponse à une question d’un sénateur, le ministre de l’éducation nationale, Abdelatif Baba Ahmed a affirmé jeudi, que les portes de son département étaient toujours ouvertes pour une concertation avec les partenaires sociaux, pour discuter des différentes questions qui concernent le secteur.

Interrogé, le responsable d’un des syndicats du secteur, Meziane Meriane, président du SNAPEST, affirme : «oui, le dialogue est ouvert mais les décisions sont prises ailleurs».

Lors de son intervention le ministre de l’Education s’est dit «convaincu» de la nécessité d’une coopération avec le partenaire social pour la recherche de solutions aux problèmes qui se posent au secteur, et a déclaré que son département traitera en toute responsabilité les revendications objectives. Selon M. Baba Ahmed, certaines des revendications des syndicats du secteur, notamment celles ayant trait au régime des indemnités et à la révision du statut particulier des corps relevant de son secteur, sont «en cours d’étude». Baba Ahmed a indiqué à ce propos, que le régime des indemnités a été examiné dans le cadre d’une commission regroupant des responsables des ministères de l’éducation et des finances, ainsi que de la Fonction publique. Interrogé sur les revendications des corps communs relevant du secteur, Baba Ahmed a précisé que cela «ne dépend pas seulement du secteur de l’Education» mais concerne plusieurs autres départements, affirmant que leurs revendications seront soumises au gouvernement. Concernant le dossier des œuvres sociales,le ministre dira qu’il est «définitivement clos dans la perspective de revoir les modalités de gestion de ces œuvres à la lumière des nouvelles donnes induites par le pluralisme syndical». Selon lui, sur instruction du ministère, quelques structures de gestion des œuvres sociales ont été installées dans des wilayas. Les travaux de ces structures seront «lancés après l’achèvement des dernières retouches». Toutes ces opérations se sont déroulées «dans la transparence totale», avec des procès verbaux à l’appui, dans la neutralité absolue et en présence de représentants des syndicats, et tout en veillant sur la légalité de cette gestion,a indiqué le ministre de l’Education. Baba Ahmed a également annoncé qu’une commission ad-hoc sera mise en place pour une évaluation périodique des réformes introduites dans le secteur de l’Education depuis 2003. Cette commission sera composée d’enseignants, de spécialistes en éducation, d’instituteurs et inspecteurs et aura pour mission «une évaluation périodique des réformes introduites dans le secteur depuis 9 ans». L’évaluation périodique devrait permettre, selon le ministre,»de passer en revue les points forts et les lacunes des réformes dont le principal objectif était l’amélioration de la qualité de l’enseignement et les résultats du système éducatif». Concernant l’indemnisation des enseignants candidats aux élections locales, le ministre a rappelé que la loi donne le droit au candidat de prendre un congé.

Invité à réagir au propos du ministre, le président du SNAPEST, Meriane Meziane, estime que s’il est vrai que les portes du ministère de l’Education nationale «sont ouvertes au dialogue», il est tout aussi vrai que de manière générale, les syndicats autonomes sont écartés. La preuve : «une tripartite vient de se tenir sans les syndicats autonomes, cela prouve qu’ils sont toujours diabolisés !», affirme Meriane. Selon lui, la question des salaires a été plusieurs fois posée au ministère, mais «à chaque fois c’est la même réponse que nous entendons, à savoir que c’est la chefferie du gouvernement qui a cette prérogative, alors que les portes du gouvernement sont restes fermées pour les syndicats autonomes». «Dans d’autres pays, l’élargissement de la revendication des objectifs sociaux aux objectifs économiques sont étroitement imbriqués, la technicité accrue des problèmes, l’importance prise par les conditions de travail et la qualité de la vie, ont conduit les législateurs à appeler les syndicats à participer à l’élaboration et à la mise en œuvre de la politique économique et sociale. Ils le font, non seulement par la négociation collective mais aussi en recherchant une participation aux décisions», ajoute notre interlocuteur.

Pour Meriane Meziane, «le secteur de l’Education a besoin de moyens pour la politique mise en place. Une réforme réussie au canada peut ne pas réussir en Algérie. Il faut tenir compte du contexte dans lequel évolue l’enfant algérien. On ne peut pas entasser 40 élèves dans une classe et attendre de bons résultats». A propos de surcharge, il estime qu’il faut «ouvrir une enquête pour élucider les causes des retards dans la réalisation des lycées depuis 2004». «Un véritable sabotage qui ne dit pas son nom», ajoute le président du SNAPEST.

A propos de l’évaluation des réformes dans le secteur de l’Education nationale, Meriane Meziane affirme qu’il est nécessaire d’organiser des journées d’études, avec la participation des enseignants. «L’Algérie qui était toujours classée parmi les premiers aux olympiades des mathématiques se retrouve à la dernière place. Nos élèves ne maitrisent ni les langues ni les mathématiques. Je parle de la majorité et non pas de quelques élèves qui font l’exception’», ajoute-t-il.