“La direction d’ArcelorMittal est hors la loi en Algérie”

Le syndicat d’entreprise revient à la charge

“La direction d’ArcelorMittal est hors la loi en Algérie”

Par : A. Allia, Liberté, 22 mai 2010

Le syndicat n’exclut pas le recours à la grève afin que la direction d’ArcelorMittal satisfasse les revendications.

Lors d’un point de presse qu’il a animé, jeudi, le secrétaire général du syndicat d’ArcelorMittal a tenu à dénoncer tout particulièrement le non-respect par la direction des directives de la tutelle et du gouvernement relatives à l’application des augmentations de salaires et autres résolutions contenues dans la convention collective et la convention de branche.
En refusant de reconnaître les décisions de la tripartite gouvernement-UGTA-patronat et celles de la 13e bipartite SGP Transolb-Fédération FNTMNEE, la direction se met en porte-à-faux avec les lois qui régissent notre pays, a estimé Smaïn Kouadria.
La direction a été mal avisée d’agir de la sorte et devient de fait “hors la loi”, signale le syndicaliste en rappelant que le partenaire indo-européen doit se conformer aux décisions des instances suprêmes algériennes au même titre que tous les opérateurs économiques qui relèvent de leur autorité. “Pour notre part, nous sommes décidés à défendre de toutes nos forces le contenu de la plate-forme de revendications, quitte à monter de nouveau au front de la contestation”, a menacé Kouadria, annonçant que l’Inspection du travail d’El-Hadjar a été saisie officiellement pour entamer la procédure de conciliation entre les deux parties. Ceci en ajoutant qu’en cas d’échec de cette démarche légale, le syndicat entamera un cycle de concertation avec les travailleurs en assemblées générales pour décider de la riposte à opposer à l’intransigeance de la direction. “Nous n’excluons pas le recours une fois encore à la grève générale, si nécessaire”, dira Kouadria. Répondant à une question relative au contrat de partenariat qui lie l’État algérien au géant mondial de la sidérurgie, le syndicaliste dira qu’en sa qualité de syndicaliste, il n’est pas apte à se prononcer sur un sujet qui est du ressort du gouvernement algérien, lequel décide seul des orientations économiques du pays.
“Cependant, tous les Algériens, et en particulier les travailleurs de ArcelorMittal Algérie autant ceux employés au niveau du complexe que ceux dépendant des sites miniers, aspirent à une exploitation souveraine de nos richesses”, revendiquera-t-il. “Nous sommes, pour notre part, convaincus de la justesse des dispositions de la loi des finances complémentaire 2010, notamment celles relatives au taux de parité majoritaire de l’État à hauteur de 51% et plus dans les contrats de partenariat, au droit de préemption sur les entités privatisées et à la protection de la production nationale pour éviter que des cas comme celui de la tuberie, sans soudure du complexe, qui est à l’arrêt depuis le début de l’année par manque de commande malgré la qualité de ses produits, ne se reproduisent”, a ajouté Kouadria. Pour conclure, il rappellera que si des efforts en matière d’investissements ne sont pas consentis par l’employeur pour réhabiliter l’outil de production et améliorer les conditions de travail des personnels, la production ne pourra pas être améliorée.