Le boycott des gardes au niveau des hôpitaux suivi à 70% par les résidents

Le boycott des gardes au niveau des hôpitaux suivi à 70% par les résidents (CAMRA)

Lynda Abbou, Maghreb Emergent, 7 mai 2018

Dans un communiqué rendu public, samedi, le CAMRA fait part de sa volonté de hausser davantage le ton

« Le taux de suivi du boycott des gardes au niveau des hôpitaux par les médecins résidents a atteint les 80% à Alger et à 70% dans les autres wilayas du pays », assure le porte-parole du Collectif autonome des médecins résidents algériens (CAMRA), docteur Sadek Hamlaoui.

M. Hamlaoui signale que le nombre de médecins ayant suivi ce mot d’ordre lancé la semaine dernière est en constante augmentation. Le boycott des gardes au niveau des hôpitaux a été décidé par le collectif après six mois de grève sans pouvoir arracher le moindre acquis. Dans un communiqué rendu public, samedi, le CAMRA fait part de sa volonté de hausser davantage le ton.

« Face à la stérilité des négociations mettant l’ensemble des résidents au pied du mur, dans une perspective de durcissement de notre mouvement de protestation, nous n’avons eu d’autres choix que de suspendre toute activité de soins – avec beaucoup de regret et à contrecœur- et de recourir à l’arrêt des gardes à travers toutes les structures hospitalo-universitaires du pays », regrette le CAMRA dans le même communiqué.

Le collectif s’est félicité de « la bravoure, du courage et des efforts incommensurables » fournis par l’ensemble des grévistes ayant répondu favorablement à son appel.

Par ailleurs, des représentants du CAMRA ont déclaré à Meghreb Emergent que le collectif reste ouvert à tout dialogue avec les autorités afin de trouver une solution à cette crise qui frappe le secteur de la santé depuis un semestre. Ils affirment aussi que leurs revendications n’ont jamais changé depuis le début du mouvement, et qu’ils continueront la protestation jusqu’à satisfaction de leurs revendications.

Rappelons que, le 26 avril dernier, le ministère de la Santé a annoncé que « les gestionnaires des établissements publics de santé sont tenus, si besoin est, et ce, conformément aux articles 41 et 42 de la loi précitée, d’avoir recours aux réquisitions des médecins résidents en sciences médicales qui font partie des équipes de garde, aux fins de garantir la continuité des soins et la prise en charge des malades dans le cadre de l’urgence ».

En réponse, les médecins résidents ont souligné, dans un communiqué, que « le service minimum, tel que juridiquement défini par les articles de la loi 90-02 du 6 février 1990, est uniquement applicable aux seuls travailleurs. Or, nous ne disposons pas de la qualité de fonctionnaires, ni même celle de travailleurs salariés au sens de la loi 90-14 du 2 juin 1990, comme l’a précisé avec force argument le ministère du Travail dans sa correspondance n° 153 DRT/MTESS du 7 juillet 2011. Nous ne pouvons donc être soumis aux dispositions règlementaires ni disciplinaires du statut de la fonction publique ni celles de la loi 90-02. Nous précisons également dans le prolongement de ce même argumentaire juridique, opposable devant le tribunal administratif, que les articles 41 et 42 de ladite loi portant réquisition des travailleurs, ne concerne en rien les étudiants que nous sommes ».