Le sit-in des syndicats autonomes empêché

Le sit-in des syndicats autonomes empêché

par Z. Mehdaoui, Le Quotidien d’Oran, 24 février 2014

Les représentants des différents syndicats autonomes ont été empêchés hier d’organiser leur sit-in devant le palais du gouvernement pour dénoncer leur «exclusion» des travaux de la tripartite qui a réuni le gouvernement d’un côté, le patronat et l’UGTA de l’autre côté.

En fait, la police, déployée dès les premières heures de la matinée, n’a même pas laissé les syndicalistes approcher le palais du gouvernement.

Les quelques représentants des syndicats autonomes qui étaient arrivés vers 11 h 15 mn à l’intérieur du jardin public en face du palais du gouvernement ont vite été encerclés par des policiers en tenue et en civil.

Les nerfs à fleur de peau, un policier ne voulait rien entendre en intimant l’ordre aux quelques syndicalistes de quitter le jardin et de descendre plus bas, vers la rue Pasteur.

«On nous a molestés » nous dira sur place une syndicaliste qui a finalement, à l’instar de ses collègues, obtempéré aux injonctions de la police. Cette dernière, faut-il, le souligner, a procédé à la vérification de l’identité de plusieurs passants au niveau de l’avenue Saâdane où sont implantés le siège du gouvernement et le ministère de l’Intérieur.

Très tôt le matin, des fourgons de la police anti-émeute avaient déjà pris position devant le poste de la protection civile qui fait face au palais du gouvernement.

Matraque à la main, certains policiers faisaient le «va-et-vient» prêts à interpeller toute personne suspectée rôder dans les parages pour prendre part à la manifestation des syndicats autonomes dont la principale revendication est de les associer aux décisions qui seront prises au nom des travailleurs, fonctionnaires, médecins et cadres qu’ils représentent. Plus bas, au niveau de l’avenue Pasteur, c’est la cacophonie totale. Des dizaines de membres des syndicats autonomes étaient encerclés par des policiers et sont bloqués sur le trottoir, juste devant un autre jardin public situé à côté de l’hôtel Albert 1er.

Il faut savoir par ailleurs que plusieurs manifestants ont été arrêtés hier, par la police près de la Grande poste à Alger où ils devaient tenir un rassemblement pour exiger notamment la levée effective de l’état d’urgence en Algérie et l’annulation de la loi sur les associations.

Les manifestants ont été embarqués sans ménagement dans des fourgons de la police.

La manifestation serait organisée notamment par la Coordination nationale des familles des disparus, le bureau du centre du Comité national pour la défense des droits des chômeurs et le mouvement du 8 Mai 1945.

Il est utile de rappeler que l’interdiction de marcher ou d’organiser des rassemblements au niveau de la capitale remonte à l’année 2001, après les graves incidents qui avaient émaillé la marche des Arouchs, au début de ce qui était appelé en ce temps-là, le «printemps noir» dont les événements ont eu lieu en Kabylie.

En dépit de la levée de l’état d’urgence par décret présidentiel en 2011, les mesures d’interdiction instaurées en 1993 continuent pourtant d’être appliquées rigoureusement par les pouvoirs publics.