Nouvelle action de protestation nationale demain

Les enseignants grévistes du supérieur estiment inévitable

Nouvelle action de protestation nationale demain

par N.O., Le Jeune Indépendant, 25 juin 2006

Au moment où les étudiants et le ministère espéraient le déblocage des examens, les syndicalistes, eux, ne font pas que camper sur leur position : ils comptent tout simplement mener une action de protestation d’envergure nationale à travers toutes les universités du pays.

Alors que les responsables du ministère s’attendaient à un apaisement dès cette semaine, fondant leur espoir sur de probables mesures que le «président Bouteflika pourrait annoncer», les grévistes n’envisagent aucun recul. Les coordinations syndicales grévistes appellent, en effet, à une journée nationale d’action pour demain «contre le système répressif mis en place par les administrations rectorales», notamment à Constantine et à Blida.

En effet, à Constantine, rien ne semble visiblement entraver la détermination des enseignants grévistes à aller jusqu’au bout de leur mouvement contestataire. C’est en tout cas le sentiment qui se dégage au niveau du campus central, un bastion de la contestation, où l’assemblée générale des enseignants, tenue hier, a décidé de recourir à une série de procédures à même de consolider le mouvement et, partant, infléchir la position de la tutelle.

Dans cette optique, une assemblée générale a eu lieu, au cours de laquelle les présents ont unanimement plaidé en faveur de la poursuite du mouvement, en sus du recours à d’autres formes de lutte. Cette action, dont la forme n’est toujours pas définie, sera menée «contre les violations des franchises universitaires, pour la levée des poursuites judiciaires contre les représentants syndicalistes et pour l’ouverture des négociations avec les représentants des enseignants en grève».

Dans une déclaration rendue publique hier, les syndicalistes, qui affirment maintenir la grève dans l’attente de la satisfaction de leurs revendications, tiendront une deuxième rencontre nationale des sections syndicales en grève, jeudi prochain à Alger.

Ils affirment que le report des examens à septembre, une démarche radicalement réfutée par le ministère, est inéluctable. Réunis dans le cadre de la coordination régionale Centre, les grévistes des universités de Blida, Boumerdès, Béjaïa et Bab Ezzouar (USTHB), ainsi que l’EPAU, l’INA, l’ENTP, l’ENS de Bouzaréah et l’INI relèvent que «les effets de la grève sur la gestion des flux sont incontournables» et constatent que «les conditions sociopédagogiques pour un déroulement serein des examens sont totalement absentes».

Cette situation a déjà pour conséquence le départ en vacances massif des étudiants de l’USTO et d’autres universités, souligne-t-on dans le même document. N. O.