Grève du Sud et des Hauts-Plateaux : Le pourrissement !

Grève du Sud et des Hauts-Plateaux : Le pourrissement !

par Bentouba Saïd, Le Quotidien d’Oran, 6 mai 2013

La grève de la coordination des syndicats du Sud de la Fonction publique lancée depuis quatre semaines est devenue à partir de ce dimanche une grève ouverte dans les willayas du Sud et des Hauts-Plateaux, selon la coordination syndicale.

A Adrar par exemple, hier matin les élèves ont été priés de retourner chez eux. Ce qui n’a pas été sans susciter la colère des parents d’élèves. Parce que ce troisième trimestre, la scolarisation a été fortement perturbée. Depuis le retour des vacances de printemps, une grève cyclique est observée par le personnel enseignant. Se disant surpris par cette décision, les parents d’élèves redoutent les conséquences de ce débrayage sur la scolarité de leurs enfants. Cette fois ci, les enfants n’ont même pas pu accéder à l’intérieur de l’école. Les élèves ont été laissés à la rue. Pour les parents en colère, «la situation est devenue critique, le gouvernement doit tout mettre en œuvre pour dénouer la situation ». «L’avenir des élèves est en danger », indique un membre de l’association des parents d’élèves. Ces derniers accusent et le gouvernement et les enseignants en dénonçant le silence des députés du Sud. Les examens du BEM sportif ont été boycottés hier matin, ce qui confirme les menaces déjà brandies par les syndicats des enseignants de boycotter les compositions de fin d’année et les examens nationaux (Bac, BEM et cinquième année).

Le taux de suivi de cette grève ouverte a été estimé à 72% à 10h du matin, selon le représentant de l’Unpef, qui impute la responsabilité de la situation critique et ses conséquences sur la scolarisation au sud algérien au gouvernement Sellal en dénonçant le «mépris » affiché à l’égard des fonctionnaires du Sud. Les protestataires, surtout ceux du secteur de l’éducation à travers cette grève ouverte, réclament la satisfaction de leurs revendications qui tournent autour du calcul des primes du Sud sur la base du décret 304/07, relatif à la grille des salaires 2008, le calcul de la prime de zone sur la base du salaire de base de 2008 et non pas de 1989 avec effet rétroactif à compter de 2008, le calcul de l’ancienneté du travail au Sud dans les années de retraite et des logements pour les enseignants du Sud. Evoquant, samedi à la radio nationale, la relation entre le secteur et les partenaires sociaux, le ministre de l’Education, M. Baba Ahmed a insisté sur la priorité qu’accorde le secteur au dialogue et à la concertation avec l’ensemble des acteurs dans le seul intérêt de l’élève, soulignant qu’»il est difficile» à l’heure actuelle de donner suite à certaines revendications des syndicats comme celle liée à la révision des statuts modifiés n°12-240 du 29 mai 2012.

La loi «a été promulguée depuis moins d’une année», a-t-il argué rappelant que les revendications des syndicats à ce sujet «nécessitent un examen réfléchi». Le ministre a insisté enfin sur le dialogue et la concertation avec les syndicats agréés qu’il compte rencontrer, en aparté, à partir de cette semaine dans une tentative de résoudre les problèmes restés en suspens entre les deux parties.