SNAPAP : Les employés de l’agriculture marginalisés

SNAPAP : Les employés de l’agriculture marginalisés

El Watan, 16 octobre 2011

Le Conseil national des travailleurs de l’agriculture dresse un tableau noir de la situation du secteur.

Dans un communiqué transmis hier à notre rédaction, cette structure, affiliée au Syndicat national du personnel de l’administration publique (Snapap), tire la sonnette d’alarme quant aux conditions socioprofessionnelles des travailleurs et l’état peu reluisant du secteur agricole. Ce constat n’est pas anodin, puisqu’il intervient à la veille de la célébration de la Journée mondiale de l’alimentation. Les rédacteurs du communiqué saisissent cette opportunité pour sensibiliser, attirer l’attention des pouvoirs publics pour qu’ils se penchent sur la situation des cadres du secteur qui se trouvent être, comble de l’ironie, «sous-payés» et «sous-alimentés». «Les cadres de l’agriculture sont à tous les niveaux marginalisés (…) sans mise à niveau, loin des évolutions scientifiques et techniques que connaît le secteur agricole», ont-ils dénoncé. Quelle est la solution à même de sortir les travailleurs du secteur agricole de ce marasme ? Les rédacteurs du communiqué préconisent l’alignement des salaires et du régime indemnitaire des cadres du secteur sur les autres travailleurs de la Fonction publique, la promotion de l’initiative des agronomes et la reconnaissance de leur qualité d’ingénieur de conception.

«Longtemps facteur essentiel d’unité nationale et d’ascension sociale, notre agriculture est en crise ; elle ne parvient plus à subvenir aux besoins croissants des 35 millions d’Algériens et à accomplir les missions qui lui sont confiées», s’alarment les rédacteurs du document. En effet, à l’heure où la priorité est donnée au développement du secteur agricole dans le monde en raison des enjeux qu’il brasse, en Algérie, il apparaît clairement que ce secteur est laissé «en jachère» vu l’embellie «éphémère» des recettes pétrolières.
Selon les rédacteurs du document, les pouvoirs publics se gaussent des «performances» et des «réussites» qui auraient été réalisées dans le secteur agricole sur le papier et dans leur discours, alors qu’en réalité, le terrain de l’agriculture est «sinistré».

Meziane Cheballah