Les enseignants contractuels assiègent la Présidence

Les enseignants contractuels assiègent la Présidence

El Watan, 25 mars 2011

Les enseignants contractuels continuent d’observer leur sit-in près de la présidence de la République pour la cinquième journée consécutive.

Les 500 contractuels refusent de quitter les lieux jusqu’à la satisfaction de leur revendication, à savoir leur intégration dans secteur de l’éducation. Jusqu’ici, aucune réponse ne leur a été donnée. Hier, ils ont tenté pendant quelques minutes de bloquer la route menant vers la Présidence. Les forces de l’ordre en ont donc interpellé quelques-uns, avant de les relâcher en fin de matinée. D’autres ont été carrément tabassés. Décidés à aller de l’avant, ceux-ci ne décolèrent pas.

Aujourd’hui, ils ont décidé d’organiser «le vendredi de l’intégration». Il est question selon, Mériem Maârouf, porte-parole du Conseil national des enseignants contractuels (CNEC), d’accomplir la prière du vendredi dans la rue. Une manière pour eux de continuer à faire pression. Pas question, selon cette syndicaliste, de quitter les lieux. Une seule enseignante a été invitée à rentrer chez-elle à Blida, à cause de sa grossesse de 7 mois. Les autres disent qu’ils n’ont rien à perdre et continuent de défier les autorités, même si des malaises ont été enregistrés chez certains. Pour rappel, ils sont exactement 20 000 enseignants contractuels à l’échelle nationale à demander leur intégration face au niet du ministère. Ces enseignants, qui ont une ancienneté allant jusqu’à 13 ans, sont toujours confinés dans un statut de contractuel et parfois même laissés sans salaire.

Le ministre les a toujours considérés comme des auxiliaires du secteur et avait déclaré à maintes reprises qu’il est normal d’avoir ce genre d’enseignants, à l’exemple de la France. Après nombre de rassemblements, sit-in et même une grève de la faim de 40 jours, les enseignants contractuels ont pu arracher quelques droits, comme la bonification de points dans les concours, l’une des mesures prises par le gouvernement en leur faveur en août 2008. Une démarche qui n’a pas réglé le problème, dans la mesure où le concours est obligatoire sans aucune facilitation. La corporation continue de se considérer victime de tout le système d’éducation.
Nassima Oulebsir