Le CNES revient sur la nouvelle grille des salaires

Le CNES revient sur la nouvelle grille des salaires

“Les augmentations ne dépassent pas les 20%”

Par : Hafida Ameyar, Liberté, 20 septembre 2007

Le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) monte au créneau pour dénoncer “la hogra” dont est victime l’élite universitaire. Dans une déclaration parvenue hier à la rédaction, le bureau national du syndicat, en session ouverte depuis le 5 septembre dernier, revient sur la nouvelle grille des salaires de la Fonction publique, adoptée récemment par le Conseil des ministres. S’appuyant sur “une information gravissime” livrée par le ministère de tutelle, il révèle qu’il y a eu “intégration, dans le salaire de base, des deux plus importantes indemnités constituant plus de 50% de nos salaires (l’ISS et l’ICR)”. Aux membres du bureau national de relever alors que “les augmentations tant attendues ne dépassent guère les 20%” et concernent non seulement les universitaires, mais “toute la Fonction publique”. Pour la direction du Cnes, le “pauvre” enseignant algérien “ne pourra même pas entretenir l’imaginaire d’être comparé au 1er grade de l’assistant marocain”. “Au lieu de notre affranchissement des contraintes socioprofessionnelles, que l’on nous a promis à coups de publicité et de mensonges, c’est à nos funérailles de dernière classe que l’on est en train d’assister”, soulignent ses membres. Ces derniers déplorent le non-respect des engagements pris par le ministère de tutelle, relatifs au règlement définitif des salaires des enseignants du supérieur, “dans le cadre d’un statut particulier digne, motivant et revalorisant”. Mais, “on assiste (à) une humiliation et une véritable ‘hogra’ de toute l’élite universitaire”, précisent-ils, allant jusqu’à qualifier la nouvelle grille indiciaire de “grille des salaires de dernière zone”. Et devant “l’extrême urgence de la situation”, la direction du Conseil national des enseignants du supérieur est en train de “prendre attache avec tous les syndicats autonomes pour se concerter sur des actions communes”. Le bureau national déclare, en outre, être toujours attaché à ses “revendications justes et légitimes” et informe qu’il se réunira très prochainement. Il appelle enfin ses adhérents et l’ensemble des universitaires à rester “mobilisés et unis” autour du Cnes pour la poursuite de la bataille salariale et celle du statut de l’enseignant universitaire. Rappelons que le Cnes a donné, il y a quelques jours, sa première lecture sur les nouvelles mesures salariales, à la suite de l’adoption de la nouvelle grille des salaires. Le syndicat avait dénoncé l’exclusion des syndicats autonomes lors des négociations de la dernière bipartite gouvernement-UGTA. Le Cnes avait également estimé que les décisions prises sont des mesures de replâtrage, en totale contradiction avec la volonté de l’État de mettre un terme à la fuite des cerveaux, à travers la prise en charge réelle de l’élite nationale. Il avait aussi interpellé le premier magistrat du pays, lui demandant d’intervenir personnellement pour permettre aux enseignants du supérieur d’accéder à un statut et à un salaire à la hauteur de ceux des enseignants des pays voisins. Dans l’intérêt de la réhabilitation de l’université algérienne, de la connaissance et du savoir.

H. Ameyar