Grève illimitée dans une filiale du groupe Anabib

Grève illimitée dans une filiale du groupe Anabib

par H. Barti Et K. R., Le Quotidien d’Oran, 9 avril 2007

Plus de 1.000 travailleurs de l’entreprise Tubprofil, filiale du Groupe Anabib, sont entrés en grève illimitée, avant-hier, à l’appel de leur syndicat d’entreprise, affilié à l’UGTA.

Un mouvement initié en réaction à la décision prise dernièrement par le CPE de privatiser l’entreprise qui englobe trois unités, dont deux à Réghaïa «PAF» (Profili à froid) et «PTS» (Profili de tubes à soudure) et une troisième à Oran «PTTP». Le syndicat d’entreprise, par la voix de son secrétaire chargé de l’organique et des finances, M. Madjid Hankous, qui est également administrateur au sein de la filiale Tubprofil, dénonce à ce propos la non-implication du partenaire social dans la prise de cette décision, tel que dictée par la circulaire n°6 de la SGP de tutelle. Dans cette décision, ajoute-t-il, l’administration n’a pris en compte que le côté technique de la chose en négligeant volontairement le côté social tel que prévu par la loi. «Aucun engagement officiel ne nous a été donné par l’administration, notamment en ce qui concerne la question du maintien des effectifs ou encore celle du respect de la convention collective», affirme M. Hankous. «Notre cause est tellement juste que les travailleurs de la filiale ALTUMET, pourtant non concernée par cette privatisation, ont observé une demi-journée de grève par solidarité avec leurs camarades de Tubprofil, a indiqué la même source.

Le syndicaliste s’est, par ailleurs, interrogé sur les véritables raisons ayant motivé cette décision de privatiser l’entreprise Tubprofil, sachant, a-t-il dit, «qu’elle a affiché un bilan positif de 46 millions de dinars au cours de l’exercice 2006». Selon le représentant des travailleurs, «cette opération (ndlr: la privatisation) n’est rien d’autre qu’un bradage qui traduit un désengagement pur et simple de l’Etat». «On a su, a-t-il précisé par ailleurs, que c’est le Groupe Cevital qui a repris les trois unités pré-citées pour un montant qui tournerait autour des 43 millions de dollars».

Le syndicaliste n’a pas manqué également de rappeler ce qu’il a qualifié de «dévouement» des travailleurs de Tubprofil et leurs sacrifices, notamment, à la suite du séisme de Boumerdès où ils ont été fortement impliqués dans la réalisation des chalets destinés au relogement des sinistrés en travaillant 24h sur 24h. «C’est en privatisant leur société que les pouvoirs publics ont voulu, semble-t-il, remercier les travailleurs», a-t-il déploré.

D’après les syndicalistes, les travailleurs rejettent cette décision de privatisation dans la forme et dans le fond et ne demandent pas moins que son annulation. Ils promettent à ce propos que leur mouvement se poursuivra jusqu’à satisfaction de leurs revendications. Une réunion est prévue aujourd’hui entre les représentants des travailleurs et le P-DG du Groupe,

M. Benmiloud, pour tenter de trouver un terrain d’entente afin de mettre fin à cette crise, a-t-on appris par ailleurs.

Le Conseil des Participations de l’Etat (CPE) a, pour rappel, en date du 2 avril dernier, donné son accord pour une série d’opérations de privatisation d’entreprises et de cessions d’actifs, parmi lesquelles la privatisation de la société TUBPROFIL du Groupe ANABIB.